Les opérateurs ne se bousculent pas pour reprendre les fréquences basses 700MHz
Entre 2017 et 2019 seront transférées les fréquences de la bande 700 MHz de la télévision vers le secteur des télécoms … Mais qui pour s’en porter acquéreur ? Bien que celles-ci soient qualifiées de fréquences « en or », les opérateurs télécoms ne se montrent pas pressés de les reprendre.
C’est l’Arcep qui sera chargée de procéder à l’attribution de ces fréquences adaptées aux zones peu denses, dont François Hollande a confirmé la prochaine mise en vente mardi 2 octobre. Le président de la République a souligné « il nous faut un audiovisuel qui puisse largement, et de manière efficace et sécurisée, diffuser. C’est l’enjeu du transfert de la bande de 700 MHz vers le secteur des télécoms. L’Etat veillera à ce que soit garantie la ressource disponible pour l’audiovisuel ». L’Etat entend récolter entre 2 et 3 milliards d’euros grâce à ces ventes, une somme incluse dans le projet de loi de finances 2015.
L’Etat change de discours en deux ans
Non seulement les trois opérateurs historiques (Orange, SFR et Bouygues Telecoms) ne semblent pas vraiment dans la nécessité d’accroître leurs moyens en termes de fréquences, mais ils ont en plus de quoi être amers vis-à-vis de l’Etat. En effet, en 2012 au moment où ils développaient la 4G, ce dernier leur avait cédé pour très cher (3,6 milliards d’euros au total) des fréquences entre 800 et 2 600 MHz, déclarant qu’il n’y aurait pas de nouvelle mise en vente avant 2020. Et voilà qu’à peine 24 mois plus tard, l’Etat leur propose de nouvelles fréquences ! De là à accuser de tromperie, il n’y a qu’un pas, franchit par SFR il y a quelque mois qui s’est plaint devant le Conseil d’Etat.
Et l’achat de nouvelles fréquences ne semblait pas être la première préoccupation des opérateurs: Free (Iliad) étant sur le dossier américain T-Mobile et Bouygues Télécoms et SFR (Numéricable) contraints de mettre en commun leurs réseaux pour abaisser leurs coûts. Toutefois, ces fréquences basses présentent de sérieux atouts: elles se propagent sur de longues distances à partir d’une antenne-relais, assurant une couverture radio à moindre coût, et pénètrent plus facilement à l’intérieur des bâtiments. De quoi – en principe – motiver les opérateurs à s’y intéresser malgré tout. Le calendrier précis de l’opération n’a pour l’heure pas été dévoilé.