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L’incertitude gagne l’industrie automobile, toujours confrontée à la pénurie de semi-conducteurs

AFP

La pénurie de puces électroniques semble partie pour durer au moins jusqu’à la fin de l’année, avec de lourdes conséquences sur l’industrie automobile à travers le monde.

Usines en suspens

La pénurie de puces en Asie a forcé les constructeurs automobiles à pratiquer le « stop and go » dans leurs usines à travers le monde. Toyota, Volkswagen, Ford, Peugeot, Fiat, Jeep, Honda, Jaguar Land Rover ou la startup chinoise Nio ont mis en pause certaines de leurs usines ces derniers mois. Dans une industrie dont la production est programmée à la minute près, chaque retard de livraison risque de bloquer la production. Chez Renault, « la pénurie de semi-conducteurs devrait impacter les volumes d’au moins 100 000 véhicules cette année », a indiqué vendredi le patron du groupe, Luca de Meo, devant ses actionnaires.

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En Allemagne, des milliers de travailleurs du secteur automobile allemand sont au chômage partiel depuis cette semaine, ou ont vu leur temps de travail réduit, en raison de la paralysie d’usines Volskwagen et Mercedes. Fiat a ralenti la production de son usine de Betim (Brésil) pour la deuxième fois mi-avril. L’usine Stellantis de Rennes-La Janais en France, où travaillent environ 2 000 personnes, était aussi quasiment à l’arrêt cette semaine.

Des puces primordiales

Les semi-conducteurs comme les puces électroniques sont omniprésents dans les voitures. On trouve par exemple 38 microcontrôleurs sur un gros SUV Audi, entre le moteur, l’ABS, les airbags, l’aide au stationnement… Les principaux fabricants de puces se situent à Taïwan (TSMC) et en Corée du Sud (Samsung et SK Hynix), même si quelques usines se trouvent aussi aux Etats-Unis et en Europe. L’explosion des ventes de produits électroniques, très prisés dans le contexte de la pandémie, est la cause principale de cette pénurie. Mais l’incendie d’une importante usine de puces début mars au Japon a également freiné la production de puces. Dernier rebondissement en date, la sécheresse qui frappe Taïwan risque de mettre ses usines au ralenti.

Les constructeurs s’adaptent

Les constructeurs gèrent la situation « au jour le jour » pour ne pas mettre leurs lignes de montage à l’arrêt, ont souligné plusieurs d’entre eux. GM construit certains véhicules « sans certains modules quand c’est nécessaire », et les complètera « dès que les semi-conducteurs seront disponibles », a indiqué le géant américain. A Sochaux en France, la production de la nouvelle Peugeot 308 a pu reprendre « en demi-cadence » après trois semaines d’arrêt. La marque a décidé d’installer un compteur analogique à aiguilles au lieu du compteur numérique qui était monté depuis quelques mois sur ce modèle. La plupart des marques pense pouvoir rattraper la production au second semestre 2021. À plus long terme, les gouvernements occidentaux prévoient de rapatrier la production d’une partie de ces puces.

Le bout du tunnel fin 2021?

Daimler s’attend à un « redressement » au deuxième semestre même si « l’évolution est difficile à prévoir ». Mais d’autres sont plus pessimistes: « il ne faut pas s’attendre à une amélioration de la situation à court terme », a indiqué jeudi le PDG de l’équipementier allemand Bosch, Volkmar Denner. « L’ensemble de notre industrie sera probablement confronté à cette situation insatisfaisante pendant les mois à venir. » Pour l’équipementier français Faurecia, la situation pourrait s’améliorer fin 2021.

« Le secteur automobile consomme environ 10% de la production mondiale de semi-conducteurs », a souligné lundi son directeur général, Patrick Koller. « Nous avons des stocks très bas mais ça va aller mieux. Le troisième trimestre est important pour la fabrication de produits pour Noël: on peut être plus optimiste pour le quatrième trimestre », a-t-il précisé. Selon Iris Pang, spécialiste de l’économie taïwanaise chez ING, la pénurie de puces risque au contraire de durer jusqu’en 2022, voire 2023. « La demande va augmenter avec la reprise mondiale mais la création de nouvelles unités de production prend du temps », a-t-elle souligné à l’AFP.

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