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L’optimisme est une forme de courage qui donne confiance aux autres et mène au succès

Par Sylvain Dely, contributeur FrenchWeb

Après 11 belles années en tant qu’associé chez MyBestPro et 5 ans à la tête de Juritravail.com, j’ai décidé de vivre ma 2ème vie d’entrepreneur.

“L’optimisme est une forme de courage qui donne confiance aux autres et mène au succès”.

Cette citation de Jacques Veyrat (entendu lors du dernier BPI Innovation) résume parfaitement l’état d’esprit des 11 années que je viens de passer à la tête de Juritravail et associé au sein de sa maison mère MyBestPro.

Pour entreprendre il faut savoir rester positif en permanence…et c’est un combat quotidien que d’y arriver lorsque l’on vit les imprévus, que l’on doute de nos choix… Lorsque cet optimisme transpire sur vos équipes et que tout le monde y croit cela dégage ce “bon stress” et une énergie positive qui mènent souvent au succès.

Je suis un grand admirateur de cet incroyable entrepreneur et Jacques Veyrat est la première personne à avoir fait confiance aux fondateurs de Wengo en 2004.

Back to 2007… “Sylvain tu viens il y a 4 mecs qui veulent faire un truc qui n’existe pas”

Je me souviens de cette discussion autour d’un café avec mon ami de 15 ans (Patrick Amiel), dans les couloirs de l’agence MRM Mc Cann en novembre 2006. A la fin du café je disais go, je voyais les fondateurs le lendemain et je donnais ma démission le surlendemain. Devenir associé dans une startup était un rêve devenu réalité…et c’était parti pour 11 années de folie à 200%.

La genèse de MyBestPro

Wengo a été créée en 2004 par David Bitton, Alain Delhaye, Olivier Giunti et Jerome Wagner. A l’origine, ils avaient inventé le 1er logiciel de téléphonie sur IP lancé essentiellement sur le marché francophone avec le soft Wengophone avant l’arrivée de Skype et des box internet. C’était à l’époque une des startups les plus innovantes d’un point de vue technologique dans le monde de l’intermédiation. C’est en 2006, lors du 1er pivot de l’entreprise qu’ils ont eu l’idée d’axer le modèle économique non plus sur l’outil mais sur la valeur des échanges entre les appelants. L’idée était de créer une place de marché permettant à tous types d’experts de monétiser leur savoir faire à distance par téléphone, visio, chat, à la minute ou au forfait.

J’ai donc suivi Patrick qui a rejoint l’équipe des fondateurs. Les 15ers mois nous avons réalisé la fameuse traversée du désert, peu d’appels, peu d’experts de qualité, il a fallu tout apprendre brique / brique, expertise / expertise et convaincre des particuliers et professionnels de laisser leur CB pour appeler un expert à la minute que l’on ne connaît pas (on est en 2007). L’optimisme était vital et notre devise “On ne lâche rien ! » était placardée sur nos murs pour tenir dans ces moments difficiles. Cela a été passionnant, acquisition, produits, crm, gestion des experts nous avons tout monté avec peu de moyens. Progressivement nous avons orienté notre stratégie sur des verticales avec des marques fortes et laisser l’idée de place de marché de côté.

Aujourd’hui MyBestPro c’est plusieurs dizaines de millions de Volume d’affaires, des millions de consultations d’experts à distance et en présentiel sous les 5 marques : Wengo(Coaching/ Bien-être), Juritravail (Juridique), HabitatPresto (Artisans), RDVMedicaux (Santé) et Bordas (Enseignement).

MyBestPro, une fabrique unique d’entrepreneurs

Le nombre d’anciens brillants collègues passés chez MyBestPro devenus entrepreneurs est assez incroyable, je pense à Julien Barbier qui a cofondé Holberton School une des meilleures écoles tech du monde à San Francisco, mais aussi Florian Bucher avec l’école 42 que tout le monde connaît, Benjamin Zenou et Jonathan Attal avec Simplifield, Guirec Courbon qui a racheté Wengo au Brésil et se développe bien, Laure Marchal avec BlogBox, Mathias Veil et Oulaladeals, les exemples sont nombreux. Cette entreprise a toujours laissé la possibilité à ses collaborateurs de se relever après un échec, c’est un grand signe de confiance de la part des fondateurs. Cela me fait penser à la citation de Churchill, “le succès c’est d’aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme”.

2012–2017… de l’intermédiation pour avocats au département juridique digital avec Juritravail

J’ai eu la chance de diriger Juritravail dès son rachat en Janvier 2012. A l’époque, nous cherchions des relais de croissance et un moyen d’attaquer le marché du B2B pour aider nos avocats à développer leur cabinet. Nous avions déjà en 2010 des centaines d’avocats qui réalisaient plusieurs milliers d’euros d’honoraires par mois. Nous voulions aller plus loin et proposer aux TPE-PME d’accéder à la demande à du conseil juridique à distance et en présentiel. Juritravail a été fondé en 2003 par Nicolas Gershel et Pierre Celaries, ces 2 brillants entrepreneurs avaient eu le talent de créer un site de contenu juridique à destination des salariés et des TPE-PME avec à l’époque déjà 1,3M de VU / mois et souhaitaient passer à autre chose.

Chercher, faire des erreurs, trouver et gérer la croissance

Avec mon équipe nous avons pendant 2 ans testé de nombreuses offres, tester des canaux commerciaux dans tous les sens et c’est à partir de 2014 (résilience quand tu nous tiens) que Juritravail a pris son envol et multiplié par 3 son CA entre 2015 et 2017 et son trafic par 4. Aujourd’hui des milliers de TPE-PME accèdent à de l’information juridique digitale et par téléphone avec des experts juridiques. Ils peuvent joindre des avocats 7/7 et gérer eux-mêmes des procédures juridiques dématérialisées.

Une des forces de Juritravail a été également notre capacité à travailler avec des grands groupes afin de leur mettre à disposition notre savoir digital et d’information juridique par téléphone. Je serai toujours reconnaissant auprès de Rose-Marie Pardo de Groupama notre première cliente à nous avoir fait confiance. De très très belles sociétés nous ont fait confiance par la suite. Impossible aussi de ne pas citer mon top consultant en stratégie commerciale David Cassel qui nous a aidé à tester des nouveaux modèles économiques.

Retour à La Rochelle

Cette diversification B2B2C et la croissance organique digitale nous a permis de passer de 12 à plus de 55 collaborateurs (sans levée de fonds) et c’est en Mars 2015 que j’ai monté un 3eme site après celui de Paris et Clermont Ferrand, à La Rochelle ma ville de coeur. Nous avons installé depuis 3 filiales du groupe et créé plus de 70 emplois (une de mes plus grandes fiertés). La Rochelle a de nombreux atouts (écoles et facs de qualité, labos de recherches, 2h25 de Paris) et des startups de qualité (Sellsy, Euromakers, Watt & Sea, Ullo…) qui ne demandent qu’à se développer. Je tiens à souligner le dynamisme du Maire de La Rochelle Jean-François Fountaine et de son Vice président en charge de l’économie Jean-Luc Algay pour attirer toujours plus de sociétés sur notre beau territoire.

L’équipe first, les projets après

Je n’oublierai jamais tout le travail accompli avec mes équipes, Jean-Nicolas, Carole, Caroline, Florence, Pauline. Je n’oublie pas non plus Samy notre premier CTO, Sarah, Gregory, Jérôme, Stephane, Christophe et Geoffroy, Kamel, Hani, Claire, Mélanie, Ali, Antony, Margot, Pierre qui se sont tant investis. Un immense merci à notre codir MyBestPro avec Ali, Célia, Stephane, Emeline, Romain, Xavier et Anne-Fleur qui m’ont tant aidé à prendre du recul dans les moments chauds. Tout cela n’aurait pas été possible sans le soutien de notre actionnaire Vivendi qui nous a toujours soutenu. Merci à Simon Gillham pour son soutien indéfectible, Jean-Louis pour ces précieux conseils RP, je pense aussi à Caroline, Corinne, Thibaud, Régis Turrini et Agnès.

Aujourd’hui Juritravail est rentable, a la plus forte audience juridique en France et tous les ingrédients (clients, services, produits) et compétences en interne pour accélérer et devenir un acteur incontournable dans le monde du Droit et des legaltechs.

La prise de conscience

Cette énergie pour maintenir la croissance m’a éloigné des missions pour lesquelles j’aimais me lever tous les matins. Je ne savais plus vraiment pourquoi je voulais continuer ni même si je le voulais encore vraiment. Inutile de se cacher, j’avais besoin de nouveauté et j’ai mis du temps à m’en apercevoir et l’accepter. Je n’aime pas les process et les organigrammes m’ennuient, je ne suis pas le plus doué pour former au quotidien ce qui ne m’empêche pas d’adorer échanger et motiver mes équipes, montrer la voie oui mais superviser au quotidien m’intéresse peu. J’avais oublié ce que j’aimais et savais le mieux faire : trouver des idées tordues, tester, retester jusqu’à voir pousser les premiers millions de CA, structurer et fédérer des équipes commandos pour innover concrètement. C’est ce que j’ai décidé de refaire désormais.

Entreprendre, innover et développer de nouvelles idées

Je n’ai pas encore trouver précisément LE projet. J’étudie plusieurs scénarios et j’ai décidé pour la première fois de prendre un peu de temps et du recul. Objectifs : plaisir, diversité, rencontres, ambition, impact social et innovation !

  1. Pour commencer, je squatte de temps en temps un bureau chez mes amis Alain Mevellec et Frederic Coulais de Sellsy, j’adore leur boîte et l’ambiance qui y règne et rien de mieux que d’être d’un environnement créatif pour cogiter à des idées. Nous allons aussi tous les 3 travailler sur un bel et big event original dans le digital pour la fin de l’année à La Rochelle of course, plus d’infos prochainement ?
  2. Rejoindre une belle équipe à un stade suffisamment tôt dans leur création ou ayant besoin de pivoter. Je discute depuis plusieurs semaines avec une belle startup, affaire à suivre…
  3. Un projet spécial autour de l’entreprenariat et la formation à La Rochelle : je me fais un petit tour de france et d’europe pour bien comprendre les ecosystèmes et quelques écoles. Je suis convaincu que nos formations sont obsolètes et que les méthodes pédagogiques ne sont plus adaptées aux envies (des apprenants) et besoins des boîtes. Malgré la multiplication des incubateurs et et accélérateurs, nous avons toujours près de 90% des startups qui se plantent avant 4 ans, j’ai la conviction qu’il manque un système et une structure pour accompagner au quotidien après la conception et la réflexion…
  4. Accompagner 2/3 startups pendant quelques temps soit en étant dans des boards et/ou en part time sur les sujets évoqués plus haut, j’ai envie de découvrir des secteurs différents et de mettre à profit mon expérience (et les nombreux échecs) avec d’autres entrepreneurs(euses). Je discute aussi avec quelques fonds d’investissements pour les aider à étudier des projets. Aider des grands groupes dans leur transformation digitale fait aussi partie des pistes avec un seul prisme : des projets concrets :-)
  5. Et pour finir, je vais étudier de près 4 secteurs d’activités qui m’attirent depuis longtemps : le back market qui me semble porteur avec un impact social évident, le commerce maritime et aussi le legal car je crois que le marché du droit n’est qu’au début de sa révolution !

Et enfin, je vais finir de lire des livres que j’ai entassés ces dernières années et jamais pris le temps de commencer ou finir.

Le meilleur reste à venir !

Keep and touch ?

Le contributeur:

Associé chez Wengo depuis 2007 et anciennement en charge du marketing, membre du comité de Direction de Wengo. Sylvain Dely dirige Juritravail depuis son rachat en janvier 2012 suite à la fusion avec 2 autres sociétés, Net-iris.fr et Wengo Entreprises. Juritravail est une société et filiale de Wengo (Groupe Vivendi).

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