Luxe: comment Farfetch a réussi son introduction en Bourse
Pari réussi pour Farfetch, la plateforme d’e-commerce britannique dédiée aux vêtements et accessoires de luxe. Lors de son entrée en Bourse à Wall Street vendredi, l’entreprise avait fait le choix d’introduire son action au-dessus de la fourchette indicative (de 17 à 19 dollars) avec un prix de départ fixé à 20 dollars par action. Signe de la confiance des investisseurs, l’action a finalement ouvert encore au-dessus, à 27 dollars, et n’a fait que grimper tout au long de la journée pour clôturer à 28,45 dollars, soit une hausse de 42,25 %.
La valorisation de l’entreprise fondée il y a 10 ans par l’entrepreneur portugais José Neves a ainsi atteint 7 milliards de dollars à la fin de la journée.
La vente en ligne pourrait représenter 25 % du marché d’ici 2025
Farfetch revendique plus de 2 900 marques disponibles s’adressant aux femmes, aux hommes et aux enfants, avec un site Internet traduit en 12 langues et une livraison dans 190 pays. Au 31 décembre, l’entreprise comptait près de 936 000 clients actifs, en augmentation de 44 % par rapport à l’année précédente.
L’année dernière, l’entreprise a perdu 58 millions de dollars pour un chiffre d’affaires de 386 millions de dollars (en augmentation de 59 %). Mais Farfetch peut s’appuyer sur de solides soutiens, ce qui explique notamment la confiance des investisseurs. La société compte par exemple la famille Pinault (propriétaire de Gucci, Yves Saint Laurent ou encore Balenciaga à travers le groupe de luxe Kering) parmi ses investisseurs. De plus, le géant chinois de l’e-commerce, JD.com, déjà actionnaire de l’entreprise après y avoir investi 397 millions de dollars en juin 2017, a profité de l’entrée en Bourse pour acquérir des actions supplémentaires dans le cadre d’un placement privé.
Farfetch a aussi su se diversifier. L’entreprise propose des services pour accompagner les vendeurs dans la création de contenu pour les boutiques en ligne, la gestion des retours et l’analyse des données des internautes pour fixer les prix et déterminer les stocks. Sans oublier sa capacité à innover dans la livraison, critère important aux yeux des internautes. Farfetch est ainsi capable de proposer la livraison le jour-même dans 18 métropoles et « le service F90, pour une livraison de la boutique à votre porte en 90 minutes ».
Selon les estimations effectuées par le cabinet de conseil en stratégie Bain & Company, les ventes en ligne de produits de luxe devraient représenter 25 % du marché d’ici 2025, contre seulement 9 % en 2017. Le potentiel est donc important pour une industrie du luxe qui s’est tardivement tournée vers le e-commerce et la concurrence s’intensifie. On peut par exemple citer les plateformes de Yoox Net-A-Porter, propriété du groupe de luxe suisse Richemont.
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