[Made in Chili] Weeshing, Lab4+, Fabrica de Medios…
De l'événement Lab4+, en passant par la start-up Weeshing, tour d’horizon de l’actualité économique et digitale au Chili avec Romain Biard.
Weeshing, organiser un concert n’a jamais été aussi facile!
Weeshing part d’un constat simple: l’industrie du disque ne rapporte plus suffisamment, ce sont les concerts qui font vivre les artistes. Pour autant, il n’est pas forcément facile pour un artiste ou son agent de trouver des dates, et d’avoir la garantie de remplir la salle et donc de rentabiliser son concert.
Weeshing est une plateforme de crowdlending qui permet aux artistes, agents, tourneurs, organisateurs d’événements et autres professionnels de l’industrie du spectacle de partager le risque de l’organisation d’un concert avec les fans. En effet, en publiant leur besoin en financement sur la plateforme, ils permettent aux fans de financer la venue de leur artiste dans leur ville, ou de les soutenir en les aidant à vivre de leur activité grâce aux concerts.
Les fans qui participent à ces financements sont considérés comme des investisseurs par la plateforme. Ils peuvent à ce titre perdre une partie de leur mise ou réaliser une plus-value. Chaque projet est ainsi assorti d’une fourchette allant de la perte maximale à la plus-value maximale potentiellement générée par l’investissement (par exemple -15%/50%). La rentabilité est calculée sur les ventes de billets et Weeshing joue le rôle de tiers de confiance en vérifiant les chiffres de vente auprès de la plateforme responsable de la vente des billets. Les fans/investisseurs bénéficient en plus d’avantages tels que des billets d’entrée au concert, des séances de dédicace, une rencontre avec les artistes ou la possibilité d’assister aux balances.
Weeshing finance l’organisation de concert dans quasiment toute l’Amérique du Sud, et cherche à se développer aux Etats-Unis. Ils disposent de références telles que Morissey ou Franck Zappa ou Salvatore Adamo.
Lab4+, favoriser les échanges entre le Pérou, le Mexique, la Colombie et le Chili
L’Alliance du Pacifique est un regroupement de pays comme il en existe beaucoup. Cette structure qui rassemble le Pérou, le Mexique, la Colombie et le Chili a pour but d’aider au développement économique de ces pays, et de favoriser et faciliter les échanges entre eux, qu’il s’agisse d’échanges de biens, de services ou de personnes.
Dans ce contexte, cette alliance organise chaque année un événement nommé Lab4+. Celui-ci avait lieu cette année à Santiago du Chili, le 13 juin dernier.
Les participants à la conférence Lab4+ ont pu durant une journée assister à différents talks et tables rondes. Ce sont ainsi succédés sur scène l'australienne Leyla Acaroglu, fondatrice de Unschool, une structure proposant des formations sortant du cadre scolaire traditionnel, et nommée «Champion of the Earth» en 2016 par le programme pour l’environnement des Nations Unies, Laila Pawlak, danoise gérant le Thinkubator, un incubateur favorisant la rencontre entre start-ups et grosses entreprises, mais encore le ministre de l’économie du développement et du tourisme du Chili, des investisseurs ou les représentants de chaque pays au sein de l’alliance.
En marge de ces conférences était également organisé un concours de pitch. Les start-ups devaient candidater par catégorie, il y en avait 4 : agrotech, fintech, ingénierie et architecture, et media. 6 start-ups étaient retenues par catégorie pour pitcher devant des panels d’investisseurs, les lauréats (dont votre serviteur qui a terminé second de la catégorie media) repartant avec des crédits Microsoft à dépenser sur leur plateforme Azur Cloud.
La journée a pris fin avec une FuckUp Night. Le concept de ces événements est de permettre à des personnes ayant porté un projet qui a échoué de monter sur scène raconter pourquoi ils n’ont pas réussi à le porter à bien, afin que d’autres puissent éviter les mêmes écueils. Puis le tout s’est conclue par une soirée.
Fabrica de Medios, les industries créatives ont leur repère
L’un des intérêts des espaces de co-working est de pouvoir rencontrer du monde, et développer son réseau. Mais ce qui fait la force d’un espace traditionnel (la variété des profils que l’on va y rencontrer) représente aussi sa faiblesse (la probabilité que ces rencontres débouchent sur une collaboration est d’autant plus faible que les profils sont variés et loin de son champ d’activité).
La Fabrica de Medios (fabrique des media) a pour ambition de fédérer les professionnels travaillant dans les industries créatives: producteurs de contenus, designers et développeurs peuvent s’y retrouver pour travailler et développer des projets communs.
Le lieu présente tous les avantages d’un espace de co-working moderne : grands espaces, mobilier design, le tout installé dans un bâtiment industriel joliment réhabilité. La Fabrica de Medios a par ailleurs l’avantage de disposer de deux antennes sur le continent sud-américain, à Lima et Bogotá.
Vous êtes photographe, producteur de vidéo, développeur web, designer ou journaliste, et vous cherchez un endroit où travailler à Santiago ? C’est probablement le lieu qu’il vous faut.
CTO de la plateforme de validation de projets vidéo, Strime, Romain Biard a commencé sa carrière en accompagnant des start-up américaines dans leur développement européen. Il a ainsi été en charge du développement commercial de Typepad pour la France, puis a contribué au lancement d’Uber à Paris. Il a ensuite monté une société de développement Web qu’il a géré durant 5 ans avant de partir s’installer au Chili, où il réside depuis septembre 2016. Il est titulaire d’une licence informatique et diplômé de Grenoble Ecole de Management.
Crédits photo : Pierre Grasset.
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