[Made in Lyon] Lancement de l’incubateur d’Aéroports de Lyon, Sirup Lab, la Wild Code School…
Du lancement de l’incubateur d’Aéroports de Lyon à l'ouverture de la Wild Code School, tour d'horizon de l'actualité économique et numérique dans la région lyonnaise avec Frédéric Cordel.
Dans le cadre de sa politique d’innovation continue, Aéroports de Lyon a annoncé officiellement le 7 juillet dernier le lancement de son incubateur. Dénommée «Air Pulse», cette structure qui ne bénéficie pas encore à ce jour d’une entité juridique propre, a vocation à soutenir des projets en phase d’amorçage ou de développement initiés par des collaborateurs de l’aéroport ou par des personnes externes. Six projets sont à ce jour soutenus, et ce à des niveaux très différents (apport de savoir-faire, mise en contact, financement…).
Le sponsor de l’initiative au sein d’Aéroports de Lyon, Arnaud Besson, par ailleurs directeur de la stratégie et de la communication du groupe, affirme en effet «que l’approche Air Pulse se veut avant tout pragmatique et expérimentale afin de ne pas s’interdire les bonnes idées et faire du business dans une logique de partenariat mutuellement bénéfique. Le type de soutien que nous pouvons apporter est très large, tout comme les modalités de retour sur investissement».
Une des lignes directrices du programme est bien évidemment l’amélioration de l’expérience passager, comme en témoigne par exemple le service d’accompagnement d’enfants de la société KidyGo (amorcée au sein de BoostInLyon), qui a annoncé son partenariat avec Aéroports de Lyon lors de la conférence de presse du 7 juillet. D’après Joanna Faulmeyer, co-fondatrice de cette jeune pousse lyonnaise, «Air Pulse présente, entre autres forces, de ne pas nous imposer son rythme, c’est très appréciable. Ils font preuve d’un réel désir d’apprendre à travailler avec nous plutôt que l’inverse. Par ailleurs, ils se sont montrés extrêmement réactifs. Nous avons été mis très rapidement en contact avec leur écosystème».
Au-delà du bénéfice d’image et de la dynamique que peut apporter la création d'un incubateur au sein d’Aéroports de Lyon, certaines des initiatives accompagnées sont génératrices de revenus complémentaires directs pour l’aéroport à l’exemple du service payant, lancé récemment, de renvoi aux destinataires des objets confisqués au moment des contrôles de sécurité. «Dans la mesure où les aéroports se positionnent par rapport aux meilleurs standards internationaux, toute innovation développée dans ce secteur est fortement "scalable". Nous pouvons ainsi proposer à d’autres aéroports certains des services et produits créés au sein d’Air Pulse», affirme Arnaud Besson. Le site Internet étant en cours de finalisation, si vous souhaitez bénéficier du soutien d’Air Pulse, vous pouvez contacter Olivier Althusser ou Carole Glemain.
Fondée début 2016 par Xavier Delplanque, Sirup Lab accompagne les start-up matures dans la conception et le développement de leurs applications Android natives, tout en leur dispensant de précieux conseils en matière d’expérience utilisateur, et de simplification et d'optimisation du processus de production. Forte de plusieurs années d'expérience dans la Silicon Valley, et anciennement dans la filiale française d'Evernote, cette équipe d'experts a à coeur de partager en France son expérience des applications mobiles.
En sus de compétences techniques évidentes, Xavier et son équipe apportent aussi à leurs clients (des start-up françaises, coeur de cible de la société qui privilégie un impact local) du conseil en management. «Les sociétés accompagnées ont déjà réalisé un premier tour de table auprès de VC, il ne leur reste plus qu’à faire leurs preuves face à un marché devenu de plus en plus exigeant», affirme Xavier. «Par ailleurs, les investisseurs aiment ajouter une équipe de "vétérans" dans une jeune pousse récemment fondée. Cela leur donne l'assurance qu'elle réalisera plus rapidement un produit de haute qualité qui trouvera son marché.»
La société compte actuellement trois clients, principalement des start-up, mais elle n’exclut pas d’adresser les grands comptes dès 2017. D’après Xavier, «au-delà de la qualité des applications développées, nous sommes très réactifs puisque nous engageons une équipe expérimentée à plein temps sur chaque projet. Cela nous permet de réaliser une application complète en quelques semaines». La société, financée actuellement à 100% sur fonds propres, envisage de compter près de 10 collaborateurs d'ici trois ans.
Deux exemples de projets développés par Sirup Lab :
- Feeligo (développement Sticker Picker – Sticker Picker SDK)
- Le Livre Scolaire (direction gestion de produit – développement de la version tablette Android en bêta)
La Wild Code School Lyon* vient très récemment d’ouvrir ses portes. Située à proximité de la gare de Perrache au sein des magnifiques bâtiments rénovés de l’ancienne prison Saint-Paul – Saint-Joseph, cet établissement privé «nouvelle génération» va accueillir dès septembre sa première promotion de 15 étudiants (les «Wilders» dans le jargon de la maison).
La pédagogie qui y est dispensée se veut à l’image des métiers du Web : intensive (le programme s’étale sur cinq mois), orientée projet (les étudiants doivent en livrer trois), collaborative (tous les projets se font en équipe), digitalisée (le parcours pédagogique des étudiants est suivi via un outil – Odyssey – développé en interne) et pragmatique. Sur les trois projets à livrer, deux le sont ainsi auprès d’entreprises. Par ailleurs, l’école apporte ses services à des start-up pour les aider à monter leurs projets Web (prototype ou MVP).
La formation est accessible à toute personne ayant plus de 18 ans et aucun diplôme n’est requis**. Il en découle une population très diversifiée. «Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le Wilder "type" n’est pas un homme. Les femmes représentent en effet près de 25% des élèves au niveau national. Nous accueillons par ailleurs des anciens ouvriers du bâtiment, des boulangers… mais aussi des entrepreneurs et des diplômés de tous les horizons. Nous souhaitons attirer des personnes qui ont comme points communs d’être passionnées par le digital et qui sont désireuses d’exprimer leur créativité dans un environnement convivial et centré sur le travail en équipe», affirme Damien Armenté, le maître des lieux.
La démarche rencontre un succès important auprès des entreprises qui rencontrent toujours d’énormes difficultés quand il s’agit de trouver des développeurs. «Nous intégrons complètement ces dernières à notre démarche pédagogique puisque chaque groupe d’élèves doit réaliser deux projets par le biais de notre junior entreprise. Cela leur permet de se confronter très rapidement à la "vraie vie" d’un projet, sous le regard bienveillant de notre formateur.»
Cerise sur le gâteau : les fonds ainsi collectés sont ensuite redistribués sous forme de bourses pour ceux qui ne parviennent pas à financer les 6 000 euros de la formation (environ 50% des étudiants bénéficient in fine d’une aide au financement). Cet altruisme est visiblement très ancré dans l’ADN de l’école, mais également de Damien, très actif au sein de différentes associations Web de la région lyonnaise (il officie notamment comme «brigadier» au sein de La Cuisine du Web). Ce spécialiste de l'e-réputation et du digital marketing est aujourd’hui investi à 200% dans l’école. Lorsque nous l’avons rencontré, il était en train de déballer les cartons et d’installer l’indispensable machine à café afin que tout (ou presque) soit près pour les journées portes ouvertes qu’il a organisées les 8, 9 et 10 juillet. Au programme de ces 3 jours, déjà beaucoup de choses très concrètes : un atelier d’initiation au code (dès 8 ans) et la création d’un Escape Game notamment !
PS : Pour entrer dans le bâtiment, vous devrez à terme déposer vos chaussures à l’entrée. Je vous laisse interroger les futurs «Wilders» quant aux raisons de cette tradition instaurée dans l’ensemble des Wild Code Schools.
* D’autres établissements sont déjà ouverts à : La Loupe, Chartres, Fontainebleau, Toulouse, Bordeaux et Orléans. 7 établissements seront ouverts pour la rentrée 2017. Ils accueilleront près de 300 élèves.
** Voir le processus de sélection.
Frédéric Cordel a accompagné plusieurs dizaines de start-up aux Etats-Unis lorsqu'il vivait à Boston. Installé à Lyon depuis janvier 2015, il a rejoint le French Tech Hub, structure d'accélération de sociétés françaises innovantes aux Etats-Unis. Il a réalisé la majorité de sa carrière dans le secteur IT (Business Objects, SAP, Steria…), principalement dans des fonctions financières.
Il est également le fondateur de FC Consulting, société de conseil et de formation spécialisée en gestion du risque et contrôle des organisations.