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[Made in Lyon] Le succès de Geolid, le SIdO, la Fabrique d’objets libres…

De la croissance fulgurante de Geolid, en passant par le SIdO, le Showroom dédié à l’écosystème de l’Internet des objets, et la Fabrique d’objets libres, tour d'horizon de l'actualité économique et numérique dans la région lyonnaise avec Frédéric Cordel.

1Fondée en 2010 par Gautier Cassagnau, Guillaume de Neuvier et Mickael Cabrol, Geolid a connu depuis une croissance fulgurante. Avec un chiffre d’affaires de 11 millions d'euros en 2014 (une forte croissance est attendue sur 2015) et près de 200 collaborateurs, cette entreprise spécialisée dans le marché de la publicité locale sur Internet, constitue l'une des figures de proue de l’environnement «tech» lyonnais.

Sa cible principale: les TPE et les PME indépendantes ainsi que les réseaux de franchisés dont la présence historique sur Internet était extrêmement faible à l’exception de quelques secteurs d'activité bien spécifiques (comme les hôteliers indépendants, les restaurateurs…). Si ce marché est déjà fortement développé aux États-Unis (certains des acteurs étant même cotés au Nasdaq), Geolid compte très peu (voire aucun) concurrent direct sur le marché européen à ce jour. Bien consciente de cette position privilégiée, l’entreprise souhaite croître rapidement et prévoit un doublement de ses effectifs d’ici à 2020 avec un objectif de 100 millions d’euros de CA.

Cette croissance doit se faire impérativement dans un mode «industriel», d’après Gautier Cassagnau. «En effet, nous sommes dans un métier plutôt complexe en raison du nombre important de prospects/clients à gérer et de la relative faiblesse des transactions prises individuellement. Cette complexité se traduit notamment dans notre organisation commerciale à la fois fortement décentralisée (création de six directions commerciales régionales en France comptant en moyenne une vingtaine de salariés) et centralisée (gestion du marketing et de la téléprospection au niveau du siège). Par ailleurs, nous adressons plus de 80 métiers différents à ce jour et tous nos commerciaux, qui représentent près de 40% de notre effectif, se doivent d’être de bon généralistes.»

Pour faire face à ce challenge, l’entreprise a notamment développé son propre CRM et utilise des outils de ciblage de type «big data» pour identifier les métiers les plus potentiellement demandeurs de ses services. Autre défi commercial : ses clients sont aujourd’hui gérés pour la plupart en direct, mais la société envisage de développer son réseau de distributeurs en «marque blanche», via des Web Agency qui présentent comme particularité d’opérer sur un marché toujours très fortement atomisé. 

Enfin, dans le cadre du doublement anticipé de ses effectifs (400 personnes à l'horizon 2020), la société a renforcé ses équipes RH et mis au point un programme «d’ambassadeurs» porté par les salariés, qui ont par ailleurs été très fortement impliqués dans la mise en place de la plateforme de recrutement en ligne de la société. «Je voulais que cet espace de recrutement nous représente vraiment, que ce soit NOUS, et le meilleur moyen de s’en assurer était d’en confier l’élaboration à nos équipes», affirme Gautier. En matière de financement, la société a déjà réalisé trois levées de fonds (la dernière en date a permis de lever 10 millions d’euros), mais elle compte sur le «cash» généré en interne pour auto-financer son futur développement international à partir de 2017. L’entreprise est en effet déjà rentable, ce qui n’est pas si fréquent que cela dans le monde de l’Internet après seulement six ans d’existence !

 

Crédit : Brice Robert
Crédit : Brice Robert
La Cité internationale de Lyon a accueilli les 6 et 7 avril la seconde édition du SIdO, le Showroom dédié à l’écosystème de l’Internet des objets (IoT). Avec près de 5 300 visiteurs, 200 exposants, dont la moitié venant de l’étranger, et 50 start-up présentes, l’événement (accessible gratuitement pour les visiteurs professionnels) est clairement un succès.

Sa co-fondatrice, Paola Jesson, est particulièrement fière cette année de la présence de start-up qui ont été invitées gracieusement : «Nous avons reçu plus de 100 dossiers de candidature. Nous sommes heureux de pouvoir offrir à ces jeunes pousses, au sein d’un espace spécifique, la visibilité dont elles ont tant besoin. Nous nous sentons par ailleurs très proches d’elles, car nous fonctionnons dans un mode identique, même si la taille de notre événement peut laisser penser le contraire.» 

Autre nouveauté de cette seconde édition : l’organisation d’un hackathon qui a rassemblé plus de 60 participants autour de la thématique de l’émergence de nouveaux services à destination des transporteurs routiers. Les deux fondatrices du salon, qui ont toutes deux réalisé la majorité de leur carrière dans l’événementiel, ambitionnent d'accroître à l’avenir le profil international des visiteurs (cette année, 10% de ces derniers venaient de l’étranger).

Parmi les axes de réflexion en cours, elles envisagent de se reposer notamment sur les liens forts que la ville de Lyon entretient avec Boston (Mass Challenge, Big Booster…). «Cette collaboration nous semble presque naturelle dans la mesure où la ville de Lyon et le Grand Lyon sont des partenaires très précieux depuis le début de notre aventure. C’est en grande partie grâce à eux que nous avons été en mesure de monter très rapidement la première édition du SIdO», affirme Paola. 

Une chose est sûre, un événement de ce type est très positif en terme d’image pour la ville et sa région, qui investissent significativement depuis plusieurs années dans le domaine de l’innovation (via les clusters, la French Tech, les CCI…). L’événement attire également d’autres acteurs lyonnais, comme le TUBA, qui a lancé cette année, à l’occasion du SIdo, un concours à destination des start-up et des PME dans le domaine du bien-être et de l’habitat

Les dates du prochain SIdO : les 5 & 6 avril 2017 

 

4Fondée en 2012 par deux «makers», ce FabLab, répondant à la charte du MIT et identifié par la Fab Foundation, a été la première structure de ce type à s’installer à Lyon. Organisée sous forme associative, la Fabrique d’objets libres compte actuellement deux permanents en charge de porter les nombreuses activités proposées aux membres ou bien aux clients : participation à des événements (Gare Remix, Muséomix, CGPME CAMP…), formations (sur site, en entreprise, université…), support à la conception de prototypes, sessions de team-building, sensibilisation des enfants, conseils pour monter son propre FabLab…

Dimitri Ferrière, le manager des lieux, insiste sur le fait que «la mobilité fait partie intégrante de l’ADN de l’association. Nous passons la majorité de notre temps en dehors de nos locaux. Nous avons organisé plus de 100 événements extérieurs depuis notre création, le dernier en date ayant eu lieu au SIdO». Malgré ces nombreux déplacements, il y a toujours un membre de l'équipe prêt à accueillir les «makers» dans les locaux de l’association hébergée à la MJC de Bron.

Qui sont ces «makers» ? D’après Dimitri, «des personnes aux profils très diversifiés : étudiants en école d’architecture, start-upers, retraités… Nous accueillons en moyenne une quinzaine de «makers» par jour qui se partagent les outils que nous mettons à leur disposition (moyennant paiement).» Les machines installées dans les locaux comprennent des découpeuses laser, des imprimantes 3D, une fraiseuse numérique…

Des outils qui sont pour la plupart difficilement accessibles à des particuliers qui se placent dans une logique de production artisanale (une découpeuse laser coûte environ 35 000 euros), même si cela est sans doute de moins en moins vrai pour les imprimantes 3D. «Nous avons même parmi nos adhérents quelqu'un qui a appris à monter sa propre imprimante 3D. Nous avons donc créer un atelier consacré à cette tâche», affirme Dimitri. Quand vous franchissez les portes de la Fabrique d’objets libres, vous entrez véritablement chez les «MacGyver» des temps modernes. Dernier hobby de Dimitri : fondre du verre, voire du métal, avec son micro-ondes.

frederic-cordelFrédéric Cordel a accompagné plusieurs dizaines de start-up aux Etats-Unis lorsqu'il vivait à Boston. Installé à Lyon depuis janvier 2015, il a rejoint le French Tech Hub, structure d'accélération de sociétés françaises innovantes aux Etats-Unis. Il a réalisé la majorité de sa carrière dans le secteur IT (Business Objects, SAP, Steria…), principalement dans des fonctions financières. Il est également le fondateur de FC Consulting, société de conseil et de formation spécialisée en gestion du risque et contrôle des organisations.

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