[Made in océan Indien] Matériel informatique : comment bien s’équiper?
Par Vincent Pollet, correspondant FrenchWeb
C’est un fait, la digitalisation a fait un bond en avant avec la venue du Covid-19 et ce constat concerne aussi bien les entreprises que les particuliers. En effet, entre l’augmentation du nombre de télétravailleurs, les cours en ligne, les obligations de continuer à produire et à se développer pour les entreprises, il est aujourd’hui plus que nécessaire d’être équipé, mais surtout de pouvoir compter sur un matériel fiable. Julien Virey, co fondateur d’une entreprise spécialisée dans la location d’ordinateurs portables, délivre des conseils en ce sens!
Bonjour Julien, quel est selon vous le minimum requis en matière d’équipement informatique pour travailler de chez soi de manière optimale ?
Je travaille moi-même dans le secteur de l’informatique depuis 10 ans, d’abord, en tant que développeur mobile, puis en tant qu’administrateur système Linux. Cela m’a permis de calibrer assez précisément le type de matériel requis pour rester productif tout en gérant les contraintes économiques, sanitaires et sociales actuelles.
Qui plus est, ce profil d’ordinateur idéal ne s’adresse pas uniquement aux professionnels, mais aussi aux particuliers. Avoir un matériel de qualité, c’est la garantie de pouvoir travailler avec les bons outils, bien entendu, mais également de pouvoir suivre des cours en ligne de manière fluide, d’échanger facilement en visio, etc., sans avoir un matériel qui surchauffe et qui s’éteint au bout d’une heure d’utilisation!
En tant que spécialiste de la location d’ordinateur portable, je conseille toujours aux clients de miser sur un matériel contenant une quantité de RAM importante (12G – 16G minimum), un SSD (solid- state drive) par défaut ainsi qu’un écran de qualité, capable de délivrer une bonne résolution et livré avec une dalle mate de préférence.
À cela s’ajoutent la solidité du matériel et son autonomie : un bon PC portable doit pouvoir endurer les manipulations, le transport, être sorti de son sac puis être remis sans « sourciller » si je peux dire les choses ainsi!
L’île Maurice se digitalise très rapidement, les 10 dernières années témoignent de changements radicaux dans les habitudes informatiques des professionnelles et des individus en général. En conséquence, le marché du matériel informatique devient-il plus accessible financièrement, comme c’est le cas en Europe ?
Paradoxalement, l’île Maurice est confrontée à plusieurs facteurs qui font qu’investir, par exemple, dans un PC portable, revient assez cher. Le peu de disponibilité de matériel, la rareté pour ne pas dire l’absence d’options (SSD, RAM, écran, etc.) joue énormément sur l’aspect financier.
Concrètement, l’import reste possible, mais il faut ajouter au prix initial des frais supplémentaires, relativement élevés pour couvrir le transport, les frais de douane ou de courtier, la TVA… au final, les consommateurs se retrouvent à payer jusqu’à 30% en plus sur le prix initial. Étant donné le contexte économique actuel, un tel investissement peut être compliqué.
Devant une telle description, pensez-vous que la location soit une solution appropriée et surtout facilement accessible au public et aux entreprises ?
Dans le cadre d’une entreprise, c’est indiscutable! La location de matériel informatique comporte de nombreux avantages, notamment en matière de support et de remplacement de matériel. J’ajouterais à cela la mise en place de formules d’engagements variables, à très court terme, à moyen terme ou à long terme, ainsi que la possibilité de changer de matériel en fonction des besoins!
Quant au grand public, en sachant, par exemple, que les élèves alternent actuellement entre cours en ligne à la maison et cours à l’école, la location d’un ordinateur portable est une solution économique pour les parents, qui pourront ensuite interrompre le contrat une fois la situation normale rétablie par les autorités éducatives.
Toujours en parlant de digitalisation, pensez-vous qu’il s’agit d’une évolution naturelle ou d’un phénomène temporaire ?
Tous les spécialistes s’accordent à dire que la digitalisation n’est pas une nouveauté, mais surtout, qu’elle s’est petit à petit transformée en un mode de fonctionnement à part entière, cela depuis quelques années. Il suffit de regarder du côté des espaces de coworking, de plus en plus nombreux, ou encore le nombre grandissant de freelancers dans le secteur des TIC.
Néanmoins, la pandémie et surtout le confinement ont corroboré la tendance. Les entreprises les plus réticentes ont fini par accepter cette digitalisation en organisant, parfois dans l’urgence, la mise en place de travail à la maison pour leur employé.
Quant aux travailleurs, ils se sont rendu compte qu’il existait des solutions concrètes qui leur permettent de rester productifs depuis leur domicile et surtout de travailler dans un cadre plus confortable, dans lequel ils sont émotionnellement plus à l’aise.
Tout cela pour dire que la digitalisation nous a permis de faire un constat impossible il y a une décennie : la présence des salariés au bureau n’est plus une nécessité pour l’entreprise. En fournissant des méthodes de travail adaptées (contact par visioconférence avec caméra, suivi des projets par tickets…), et bien évidemment le bon matériel (chaises ergonomiques, bureau, PC de qualité) elle peut, au contraire, asseoir, voire améliorer durablement son positionnement sur le marché.