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[Made in Switzerland] La Suisse à Slush 2018

Par Raphaël Grieco, correspondant FrenchWeb

Une chose est certaine : la Suisse est devenue un leader Tech mondial incontesté, notamment dans les domaines de la DeepTech, des drones, ou encore en blockchain. C’est notamment ce que le dernier rapport d’Atomico «The State of the European Tech 2018» met en exergue. Avec près de 100 000 développeurs professionnels, Zurich est classée 10ème hub le plus actif en Europe, juste derrière Berlin. Le Royaume-Uni est la première destination de tous les acteurs internationaux dans l’écosystème technologique européen avec 20,9%. La Suisse se classe 7ème à 4%, juste devant la Suède.

Le rapport note également une énorme diversité géographique parmi les 20 pôles technologiques à la croissance la plus rapide en Europe, mesurée par la croissance annuelle du nombre de participants à des meet-up Tech dans ces villes. Zoug en Suisse, au cœur de la «Crypto Valley» qui abrite une communauté crypto en pleine croissance, se classe au premier rang des communautés ayant la croissance la plus rapide avec 177%. Egalement, un papier publié par Speedinvest X et Frontline en septembre 2018 a classé Zoug au 3ème rang mondial en termes de volume de financement des start-up pour le premier semestre 2018, principalement en raison de sa communauté crypto en pleine expansion.

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Un autre chiffre qui témoigne du dynamisme et du momentum suisses : 217 millions de francs suisses (193 millions d’euros). C’est le montant levé en 2018 auprès d’investisseurs comme Index Ventures, Bessemer, JPMorgan, Partech, Airbus, Shell, Innogy par les start-up de l’École Polytechnique Fédérale, haut lieu de l’innovation en Suisse grâce à un rapprochement tripartite Pouvoirs Publics – Académiques – Privés, non loin du record de 2016 (260 millions de francs suisses, ie 231 millions d’euros). Pour référence il y a 8 ans, les start-up de l’EPFL levaient 50 millions de francs suisses. La plus grosse levée de l’EPFL revient à Nexthink (intelligence artificielle appliquée à la cybersécurité) avec 85 millions de francs suisses, suivi par Cellestia (BioTech), Abionic (MedTech) et Kandou Bus (connectivité basse conso entre semis), respectivement avec 20, 20 et 15 millions de francs suisses. 6 autres start-up de l’EPFL ont levé entre 8 et 10 millions de francs suisses, parmi lesquelles Pristem (MedTech), Bestmile (SaaS Mobilité), Akselos (SaaS industriel), Inpher.io (cybersécurité) et Amazentis (BioTech).

En revenant de Slush 2018, le plus original des événements Tech dans le monde, où Innosuisse (l’équivalent pour la Suisse de ce que Business France est pour la France) mettait en valeur 20 start-up dans une délégation très variée, ce sentiment est encore plus fort d’une Suisse souhaitant rompre avec ses anciens codes de discrétion. La Suisse est un leader Tech et souhaite le clamer haut et fort : nous l’avons vu à VivaTech 2018 avec le «pavillon Swiss Volière» stratégiquement placé au plus grand point de passage devant la CEO FORUM, et nous le verrons au CES de Las Vegas 2019 où pour la première fois le «Swiss Made Deep Tech» sera présenté.

Crédits : Raphaël Grieco.

Interview croisée avec 3 start-up de la délégation suisse à Slush 2018 : Andrea Tassistro, co-fondateur et CEO chez Foodetective.co, Samuel Hess, CEO chez UniSieve, et Sandro Schmid, CEO chez AAAccell

Raphaël Grieco (correspondant FrenchWeb en Suisse) : Bonjour Andrea, Samuel et Sandro. Vous faisiez partie de la délégation suisse de 20 start-up à Slush les 4 et 5 décembre 2018. Une fois de plus, cette édition a prouvé le succès de originalité du concept : plus de 3 100 start-up, 1 800 investisseurs, 650 journalistes et au total plus de 20 000 participants pour un événement 100% organisé… par 2 000 étudiants volontaires ! C’est sans conteste un événement incontournable pour un pays innovant comme la Suisse. À ce propos, parlons de vous.

Crédits : Raphaël Grieco.

Pouvez-vous nous présenter ce que vous faites et surtout, «pourquoi maintenant» ?

Andrea Tassistro (co-fondateur et CEO de Foodetective) : Nous construisons un système d’exploitation tout-en-un pour l’industrie hôtelière. Foodetective est un SaaS B2B tout-en-un dédié au secteur de la restauration (Food and Beverage), conçu en collaboration avec des professionnels de la restauration. Nous offrons aux entreprises un logiciel idéal pour centraliser, gérer et développer, à partir d’une solution unique, tous leurs fournisseurs de services en ligne existants, tels que les points de vente (PoS), la réservation, la livraison, la vente à emporter, la privatisation, la restauration et le paiement, ainsi que des services supplémentaires.

Samuel Hess (CEO d’UniSieve) : L’économie d’énergie et de ressources et la réduction des émissions de CO2 prennent de plus en plus d’importance. Plus de 10% de l’énergie mondiale est consommée par des procédés de séparation industriels tels que la purification de matières premières chimiques. UniSieve, une entreprise dérivée des technologies propres de l’ETH Zurich, a pour objectif d’accroître l’efficacité énergétique des processus de séparation industrielle jusqu’à 90%. Avec notre technologie «membrane platform», nous visons à économiser des ressources précieuses et à réduire les émissions de CO2.

Sandro Schmid (CEO d’AAAccell) : Nous proposons différentes solutions pour le secteur des services financiers, en particulier en la gestion de patrimoine. Aujourd’hui, la plupart des actifs sont gérés par des experts, ce qui s’apparente selon nous à une «coïncidence». Il en résulte que la plupart des actifs, qu’il s’agisse d’un fonds de pension, d’un portefeuille bancaire, d’un contrat d’assurance ou d’un fonds commun de placement, présentent des risques inutiles et des rendements inférieurs. Nos solutions réduisent considérablement les portefeuilles de placements privés ou institutionnels tout en augmentant les rendements.

Crédits : Foodetective.

Quelle est votre expertise sur ce marché ? En d’autres termes, «pourquoi vous» ?

Sandro (AAAccell) : Nous avons développé notre technologie au cours de nombreuses années avec plusieurs professeurs de renommée mondiale de l’Université de Zurich, de l’ETH Zurich, de la Columbia University de New York et d’autres universités prestigieuses, ainsi que deux anciens directeurs. Nous utilisons les mathématiques, l’économétrie, la finance quantitative, les statistiques / stochastiques, l’intelligence artificielle et le machine learning.

Andrea (Foodetective) : Nous sommes une équipe d’entrepreneurs multiculturels tous animés par la même passion, la food et la technologie. Ensemble, nous combinons une solide expertise dans le domaine de l’hôtellerie, de la technologie et de la vente de logiciels grâce à notre expérience et à nos expériences antérieures. La taille du marché mondial des terminaux de point de vente (PoS) devrait atteindre 116,06 milliards de dollars d’ici 2025. En outre, il est très difficile de s’attaquer au problème, car les restaurants ne sont pas en mesure de gérer tous les services en même temps. Nous apportons ainsi une vraie expertise et valeur à ce marché.

Samuel (UniSieve) : UniSieve a breveté une plateforme technologique qui permet la création de membranes de séparation hautement efficaces. Notre équipe spécialisée qui a créé cette technologie à l’ETH de Zurich développe, en étroite collaboration avec ses partenaires industriels, un produit susceptible de révolutionner le monde des technologies de séparation.

Sandro Schmid, CEO d’AAAccell. Crédits : AAAccell.

Pourquoi participer à Slush 2018 ?

Samuel (UniSieve) : Slush nous a permis de nouer de nouveaux liens avec de nouveaux investisseurs et nous a également permis d’avoir un nouveau regard sur notre produit, à préciser notre proposition de valeur et nous a inspiré pour innover toujours plus.

Sandro (AAAccell) : À travers l’ambassade suisse en Finlande en lien étroit avec Slush, nous avons réussi à contacter des représentants très expérimentés des Nordics pour nous aider à aborder ce marché avec nos solutions. Nous avons en outre eu la possibilité de déterminer si notre solution était pertinente pour ce marché (ce qui est le cas). C’était donc un excellent moyen de faire connaître notre marque et notre plateforme Fundguru est particulièrement pertinente pour ce marché. Fundguru indique à tout investisseur si un fonds commun de placement est un investissement judicieux ou non. Nous pouvons faire la distinction entre bon et mauvais (par exemple, un fonds mauvais : le marché monte, le fonds baisse, le marché baisse, le fonds baisse encore plus) ou si un fonds a simplement eu la chance d’être performant ou s’il possédait des compétences manifestes dans la gestion d’actifs.

Andrea (Foodetective) : Nous avons rencontré l’ensemble de la communauté et du réseau local et international en lien avec Innosuisse. Nous avons eu l’occasion de présenter notre start-up à deux reprises devant certains des plus importants VCs européens. De plus, Innosuisse nous a donné l’occasion de présenter et de présenter notre start-up lors de la conférence en sponsorisant un stand très bien placé.

Samuel Hess et Elia Schneider, CEO et CTO d’UniSieve. Crédits : UniSieve.

Quel est votre objectif pour 2019 ?

Andrea (Foodetective) : Proposer à nos clients un produit qui simplifiera et influera sur la façon dont ils gèrent leurs activités.

Samuel (UniSieve) : En 2019, notre objectif est de mener des tests pilotes en collaboration avec nos partenaires industriels. De plus, nous prévoyons de clore notre premier tour d’investissement.

Sandro (AAAccell) : Nous allons ouvrir une filiale à Séoul, en Corée, et prévoyons d’ouvrir une filiale à New York. Nous voulons nous développer plus rapidement à l’international et proposer des solutions accessibles encore plus simples pour le B2B et le B2C.

Raphaël (FrenchWeb) : Merci pour votre temps et bonne année 2019 pleine de succès, de croissance et de développement pour vos projets !

Le correspondant

Raphaël Grieco a commencé en conseiller en investissement en Suisse. Installé à Genève depuis plus de 10 ans, il est aussi le fondateur de l’évènement UPComingVC, un «Venture Capital Investment Challenge» dédié aux VC, start-up et à des challengers souhaitant devenir VC.

Il organise également de nombreux meet-up à Genève, notamment ceux de Product Hunt et contribue à différents projets liés à l’innovation digitale (labélisation de la French Tech Suisse, création d’un fonds de venture capital). Raphaël est diplômé de SKEMA Business School.

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