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Maif reprend en main Morning, Eric Charpentier quitte l’aventure

Dans le bras de fer qui opposait le fondateur de la Fintech Morning à son actionnaire Maif, c’est finalement le groupe d’assurances qui a eu le dernier mot. Maif a annoncé, dans un email laconique, six nouvelles dispositions prises au sujet du Toulousain qui voulait devenir une banque en ligne nouvelle génération. La plus importante d’entre elles concerne l’entrée au capital de la banque Edel qui faisait partie des repreneurs potentiels de la société en difficultés financières à la fin de l’été 2016.

Conséquence directe de l’arrivée de ce nouvel investisseur, le départ du PDG et fondateur Eric Charpentier qui s’était publiquement opposé à un quelconque rapprochement avec un établissement bancaire, au motif de «garder son indépendance». Maif, qui reste minoritaire, détient toujours 38% de la société.

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«Il fallait faire entrer au capital un industriel qui puisse apporter à Morning des revenus en exploitant sa solution technologique et en lui donnant les moyens de déployer celle-ci auprès d’autres entreprises. Le projet réorienté sur le BtoB nous a paru assez intéressant pour décider de rester», justifie Nicolas Siegler, directeur général adjoint Maif, favorable depuis l’été dernier à cette issue pour la Fintech dont le fonctionnement avait été suspendu par l’ACPR en raison d’une situation préoccupante.

«A l’heure actuelle, Morning (ex Payname ndlr) ne cherche pas de repreneur. L’équipe souhaite construire la néobanque française dans les meilleures conditions et sans abîmer l’intégrité du projet», réaffirmait à FrenchWeb la société il y a un mois. Maif et Eric Charpentier étaient pourtant parvenus en décembre à un accord pour régulariser la situation financière et ainsi obtenir la levée de l’interdiction de l’ACPR.

Le pivot B2B avec la banque Edel

Filiale du groupe E. Leclerc, la banque Edel n’est pas étrangère au monde des Fintech. Basée également à Toulouse, elle a par exemple signé un partenariat fin 2016 avec le Chinois Ant Financial pour intégrer la solution Alipay sur les terminaux de paiement des commerçants en France.

Spécialisée dans le traitement des paiements dématérialisés pour les professionnels, son entrée au capital annonce d’ailleurs la nouvelle orientation de Morning. «Un nouveau projet a été construit avec cet investisseur. (…) Une nouvelle priorité est donnée au B2B», écrit Maif, tandis que le fondateur voulait s’attaquer au B2C avec l’émission de cartes bancaires. «Eric Charpentier n’a pas souhaité poursuivre l’aventure Morning (…) (Il) a quitté l’entreprise d’un commun accord. Une nouvelle direction a été mise en place, s’appuyant sur des acteurs de Edel».

Créée en 2013, Morning avait réalisé trois tours de table : le premier de 300 000 euros auprès de business angels, dont Denys Chalumeau et Olivier Pariselle, le second de 500 000 euros via la plateforme de crowdfunding Wiseed, puis 5 millions d’euros auprès de MAIF AVENIR (4 millions d’euros), le groupe La Dépêche du Midi, la BPI et la région Midi-Pyrénées.

Concernant l’équipe de Morning, une cinquantaine de salariés, Maif, qui ne précise pas si tous les effectifs seront maintenus, indique simplement que «l‘équipe va s’atteler maintenant à mettre en oeuvre la nouvelle stratégie». Le nouveau projet B2B sera présenté fin mars.

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