Malgré des investissements records, la Tech européenne attend toujours son champion
Si l’édition 2017 de l’étude «State of European Tech» du fonds d’investissement Atomico enfonce le clou sur le dynamisme de la Tech en Europe en termes de chiffres, la réalité est plus mitigée.
Ainsi, l’ensemble des indicateurs sont au vert, à commencer par un investissement record de plus de 19 milliards de dollars (14,4 milliards en 2016) et la démultiplication des investissements de plus de 50 millions, à l’instar de Doctolib (72 millions de dollars), ManoMano (71 millions de dollars), Younited Credit (50 millions de dollars), Blade (60 millions de dollars), Actility (82 millions de dollars), Ivalua (75 millions de dollars), avec en tête OVH (474 millions de dollars sous forme de dette). Atomico met en avant quelques sociétés, dont lesquelles le fonds investit, comme Picnic aux Pays-Bas (110 millions de dollars) ou Cabify en Espagne (100 millions de dollars). Malgré les valorisations qui ont tendance à s’envoler, ce sont désormais 7 start-up qui rejoignent le club des sociétés de plus d’un milliard de dollars, notamment PurpleBricks (Royaume-Uni), Rovio (Finlande), Outfit7 (Slovénie). Elles sont désormais 41, contre 105 aux États Unis. Il y a encore du chemin à parcourir…
Les grandes entreprises renforcent leur appui aux jeunes pousses
Particularité européenne, l’investissement des grandes entreprises dans les start-up bondit avec 637 participations dans de nombreux secteurs (finance, santé, transport…). Cependant, il reste à savoir comment cette dynamique sort de la communication que s’impose les sociétés cotées pour valoriser cet investissement risqué auprès de leurs actionnaires.
Les Deep Tech sont également à l’honneur avec une progression de 40% de l’investissement dans des sociétés telles que Graphcore, Improbable, Lilium et Unity.
2 milliards de dollars injectés dans les start-up en France
De son coté, la France enregistre un record de plus de 2 milliards de dollars investis dans les start-up, avec l’appui mécanique de Bpifrance, dont le réservoir bénéficie à tous les projets, bons et moins bons. Avec 753 investissements à ce jour, la France dépasse ainsi le Royaume-Uni et l’Allemagne. Toutefois, au regard des volumes investis, la Grande-Bretagne domine l’Europe avec plus de 5 milliards de dollars investis, contre 2,5 en Allemagne, chiffres discutables si l’on intègre les capacités d’endettement, à l’image d’OVH qui a privilégié ce mode de financement moins coûteux.
Au-delà des chiffres, l’étude d’Atomico ne présente pas de dynamique européenne, chaque pays jouant sa carte nationale, comme l’illustre le label FrenchTech en France. Au final, aucun leader n’émerge du lot. Pour l’Europe, le principal défi est désormais de faire émerger des champions mondiaux capables de rayonner à la manière d’un Facebook, Amazon ou Google.