Mes bonnes résolutions de startuppeur pour 2017
Ca y est, la fin de l’année arrive, et avec elle presque par magie le début de la suivante! C’est un moment symbolique, presque comme un nouveau départ, que beaucoup d’entre nous choisissent pour se donner des objectifs et de nouvelles directions dans la vie. Pour cette année, en plus des résolutions personnelles de coutume, j’ai pris quelques résolutions entrepreneuriales…
Les vanity metrics, promis, j’arrête!
L’avantage avec des metrics telles que le nombre total de téléchargements de votre appli, c’est que ça ne peut que monter! Impressionnant, non? Mais attention, s’il est excitant de passer le cap des 10.000, des 100.000, ou du million de téléchargements, ça ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt. Ça ne dit pas grand-chose de la santé de votre projet. Si personne ne crée de compte ou n’utilise l’appli activement, les téléchargements même massifs ne vont pas vous donner un business viable.
Alors, en 2017, on se concentre sur deux ou trois metrics significatives, comme le taux d’activation et la rétention à 7 jours, on se fixe en équipe des objectifs et on suit leur évolution au fil des actions entreprises pour les améliorer.
Je parle à des gens, un tas de gens
Si l’on pense qu’il est nécessaire d’arriver avec un produit fini et une proposition ficelée avant d’engager la discussion avec des partenaires ou des clients potentiels, on risque de la sorte de perdre beaucoup de temps! C’est souvent justement au moment où vous êtes indécis(e) et avez plusieurs pistes potentielles d’évolution qu’il faut en parler avec des interlocuteurs pertinents. Ils peuvent faire partie de la solution. C’est eux qui vous diront quelle option est la plus intéressante pour eux, et pourquoi. Et si votre offre ne répond pas à l’un de leurs problèmes majeurs, c’est une bonne chose de le savoir. Mieux vaut une porte qui se ferme vite qu’une porte qui reste entrouverte trop longtemps.
Si votre produit s’adresse potentiellement aux acteurs de telle ou telle industrie, parlez-leur, essayez d’avoir une dizaine de conversations pour chaque piste et les retours parleront d’eux-mêmes. Peut-être vous donnera-t-on même une idée à laquelle vous n’aviez pas pensé. Si la démarche est transparente, vous serez surpris du nombre de personnes même inconnues qui vous répondent et se prêtent au jeu.
Après être longtemps resté dans ma tanière, je me suis mis à beaucoup échanger et on a progressé beaucoup plus vite dans notre réflexion de la sorte qu’en brainstormant dans notre coin. Il n’y a donc pas d’introversion qui tienne, en 2017 j’échange, j’interroge, je réponds, j’écoute et je partage!
Je choisis et je me focalise
Avoir des idées préconçues n’est jamais une bonne chose. Surtout en start-up, où il est crucial de rester flexible pour s’engouffrer dans la brèche dès qu’elle se présente, même si ce n’est pas là où on l’avait d’abord imaginée. Mais attention, être flexible, ce n’est pas courir deux lièvres à la fois. En laissant trop de pistes ouvertes, on risque de s’épuiser. Les questions appellent des réponses. Car une question, c’est de l’incertitude, et de l’incertitude, c’est du stress pour l’équipe.
Même lorsqu’on ne dispose pas de l’information parfaite pour prendre une décision, il faut émettre une hypothèse, et mobiliser l’effort de guerre pour la tester. S’engager dans une voie et avancer avec toute son énergie, quitte à pivoter franchement plus tard. On peut arriver au but en zigzaguant, mais pas en tournant en round. Pour que 2017 démarre sous les meilleurs auspices, on cesse de jongler avec les business models, on en choisit un et on fonce!
Je gagne même de l’argent
Ce projet de start-up, c’était d’abord une passion, une méthode de développement personnel que je souhaitais partager avec les autres. Il n’était pas pensé dès l’origine en tant que business. Notre démarche, pour résumer, c’était de construire un produit, l’améliorer pour qu’il plaise aux utilisateurs, trouver le product/market fit, puis y greffer un business model. Nombreuses sont les start-up engagées sur cette voie qui s’engagent dans une course aux utilisateurs et à la traction sans songer à la monétisation. On connaît tous des histoires où cela a très bien fonctionné, mais n’est pas Facebook qui veut. Pour une histoire de succès fantastique, il y en a beaucoup d’autres moins connues d’échecs ordinaires. Les médias, en se focalisant sur les exceptions, ne nous renverraient-ils pas une vision trop angélique de la réalité?
Pour ma part, je prends pour 2017 la résolution d’être pragmatique en prenant la question à l’envers: Qui a un problème auquel nous pouvons apporter une solution? Qui est prêt à payer ? Combien et quand? L’argent est le nerf de la guerre. C’est la survie! Donc en 2017, c’est décidé, je gagne même de l’argent.
Je dé-con-nec-te
Quand on est entrepreneur, le boulot devient un projet personnel et du même coup la frontière entre vie privée et vie professionnelle se fait très ténue! On travaille souvent de chez soi, on parle à ses amis de la dernière fonctionnalité qu’on a lancée… On est tellement obnubilé par ce que l’on fait que cela pénètre tous les aspects de notre vie. Or, l’aventure start-up s’apparente plus à un marathon –ou même un long trail brutal!- qu’à un sprint. Il faut tenir sur la durée et donc préserver un équilibre de vie, un espace privé hermétique aux préoccupations par rapport au contrat en cours de négociation ou à la dernière question des investisseurs.
En 2017, je continue de poursuivre mes passions. Ce serait le comble de ne pas appliquer ce que l’on prêche à travers notre start-up, à savoir le bien-être et l’équilibre de vie, à cause justement de notre start-up! Jouer un peu de guitare, avoir une vie sociale épanouie, faire quelques courses de triathlon, lire autre chose que des bouquins sur les start-up… Voici des résolutions plus classiques mais ô combien précieuses!
J’écris un livre
Lorsque vous êtes le fondateur d’une startup, l’image que vous véhiculez fait partie intégrante de votre projet. On a parfois tendance à le négliger, mais avant d’adhérer à votre service, les gens vont souvent adhérer à votre vision et à vos valeurs. Vous êtes le premier ambassadeur de votre produit. Si vous êtes dans le bien-être et le développement, comme c’est mon cas, il s’agit de montrer l’exemple, d’inspirer la communauté, prendre part aux débats et construire une place de leader d’opinion. Et quoi de mieux qu’un livre pour partager avec les autres ce qui vous anime?
Attention cependant aux résolutions de ce type qui se prêtent dangereusement bien à la procrastination. Quand l’objectif est ambitieux, et qu’il est un résultat, un output, on a intérêt à se concentrer sur l’input, le processus pour y arriver. En l’occurrence, écrire régulièrement et publier un article chaque semaine. Les retours de la communauté seront précieux et permettront de proposer quelque chose qui réponde effectivement à une attente, en mode lean startup. Pour 2017, je prends donc la résolution d’écrire ce livre et plus généralement de tenir mon rôle de premier représentant du service que nous offrons!
Damien Catani a commencé sa carrière en banque d’affaires. Il y prend vite conscience de la valeur de l’équilibre de vie et développe alors une méthode pour ne pas perdre de vue ses objectifs personnels. Puis, il y a un peu plus d’un an, il monte une petite équipe et fonde une start-up pour partager cette méthode et cette passion grâce à goalmap, une application mobile pour se fixer des objectifs et les atteindre (disponible gratuitement sur iOS et Android).
Lire aussi :
- «Pourquoi j’ai quitté la banque d’affaires pour rejoindre l’entreprenariat»
- «De banquier d’affaires à entrepreneur: vous créez votre rôle au fur et à mesure que vous avancez»
- Ask A VC : comment modéliser un compte de résultat — Partie 6/6 : analyse de sensitivité - 21/05/2024
- Ask A VC : comment modéliser un compte de résultat — Partie 3/6 : les Coûts Fixes - 16/01/2024
- Question à un VC : Pourquoi les marges unitaires sont-elles si importantes pour votre modèle d’affaires? - 13/11/2023
Moi je prends celles-ci: https://www.topntop.fr/le-top-10-des-resolutions-pour-2017/