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Meta se serre la ceinture mais ne peut pas se permettre de se reposer

AFP

Les efforts de Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp) pour réduire la voilure et se recentrer sur son cœur de métier – vendre de la publicité sur les réseaux sociaux – ont payé au premier trimestre avec des résultats meilleurs qu’attendus, qui ont rassuré le marché.

Le groupe californien a dégagé 5,7 milliards de dollars de bénéfice net de janvier à mars (-24% sur un an), pour un chiffre d’affaires de 28,65 milliards de dollars, en hausse de 3% après trois trimestres consécutifs de baisse, d’après son communiqué de résultats publié mercredi.

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Son titre prenait environ 11% lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse de New York.

« Meta a eu un début d’année meilleur qu’attendu. Dans ce contexte économique, et après le désastre de 2022, 3% de croissance des revenus sur un an, c’est un accomplissement », a réagi Debra Aho Williamson, analyste d’Insider Intelligence. « Et leurs solides prévisions pour le trimestre en cours montrent que l’entreprise est peut-être vraiment en train de se remettre »

En 2022, le géant des réseaux sociaux a connu deux premières depuis son entrée en Bourse en 2012: ses recettes publicitaires ont décliné et Facebook a perdu des utilisateurs (avant d’en regagner).

Les revenus de Meta souffrent de la diminution des budgets des annonceurs publicitaires à cause de l’inflation, de la concurrence de TikTok et des changements règlementaires d’Apple, qui brident ses capacités à récolter les données des utilisateurs pour vendre des publicités ultra ciblées.

– IA, IA, IA –

 

« Meta ne peut pas se permettre de se reposer. Le groupe doit finir de reconstruire le ciblage publicitaire après la débâcle causée par Apple, convaincre les annonceurs de délaisser TikTok et conserver les influenceurs », a commenté Debra Aho Williamson.

L’analyste a aussi évoqué la concurrence accrue d’Amazon et des autres sites de vente en ligne qui attirent les publicitaires en leur permettant de « communiquer avec les consommateurs là où ils font leurs achats ».

Selon son cabinet d’études, Meta détiendra 20% du marché mondial de la publicité numérique en 2023, soit sa plus petite part du gâteau depuis 2018.

Éperonné par l’immense popularité de TikTok, le groupe américain a changé le fonctionnement de ses plateformes pour copier l’application, de ses vidéos courtes et divertissantes avec les « Reels » à ses puissants algorithmes de recommandation des contenus.

« Désormais, 20% de ce que l’intelligence artificielle (IA) vous recommande sur Facebook et Instagram vient de comptes que vous ne suivez pas », s’est félicité le patron Mark Zuckerberg lors d’une conférence téléphonique aux analystes.

« Depuis que nous avons lancé les Reels, les recommandations d’IA ont entraîné une augmentation de 24% du temps passé sur Instagram », a-t-il ajouté, assurant que ces vidéos rapportent aussi plus de recettes qu’avant.

Le dirigeant a aussi fait part de son enthousiasme pour l’IA générative (capable de créer des contenus sur requête en langage courant), la coqueluche actuelle de la tech.

Ces nouveaux systèmes vont selon lui permettre à « des dizaines de millions de petites entreprises d’avoir des agents d’IA qui répondent en leur nom aux clients. (…) Tous nos produits et services vont être concernés », a-t-il précisé.

– Licenciements et recrutements –

Comme ses voisins de la Silicon Vallet, Meta investit donc conséquemment dans l’IA, malgré des licenciements massifs.

En février, Mark Zuckerberg, a placé 2023 sous le signe de « l’efficacité ». L’entreprise qui n’avait jusqu’ici jamais lancé de plan social en 20 ans d’existence a congédié 11,000 personnes en novembre (13% des effectifs) et 10,000 en mars.

Une troisième vague doit avoir lieu en mai, mais « ensuite nous reprendrons les recrutements », a indiqué Susan Li, la directrice financière du groupe, notamment pour les équipes chargées de « l’IA générative, de la publicité, de l’infrastructure et de la branche Reality Labs », qui conçoit des produits et services pour le métavers.

Mark Zuckerberg a confirmé que cet univers parallèle restait une priorité pour sa société, alors que l’enthousiasme est retombé en 2022. Il a évoqué un nouvel appareil de réalités virtuelle et augmentée pour cette année, « à un prix abordable pour de nombreuses personnes ».

Reality Labs a perdu près de 4 milliards de dollars au premier trimestre, après des pertes nettes de 13,7 milliards en 2022.

Les réseaux Facebook et Instagram cherchent de leur côté à diversifier leurs sources de revenus avec « Meta Verified », un abonnement à partir de 12 dollars par mois, lancé en mars pour authentifier son compte sur ces plateformes et bénéficier d’autres privilèges.

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