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Minée par une aversion croissante au risque, la Tech mondiale ralentit

Le premier trimestre 2019 a vu les capitalisations boursières des entreprises de la Tech continuer de grimper (+19%) plus vite que les autres secteurs (+7%), malgré des relations commerciales entre la Chine et les Etats-Unis de plus en plus tendues et un ralentissement de la croissance globale. Au deuxième trimestre, le secteur technologique était le deuxième plus performant après celui de la santé. Mais malgré des indices boursiers en hausse de 33% sur toute l’année, la Tech mondiale a connu un troisième trimestre (du 31 juillet au 31 octobre) décevant avec une progression de seulement 2%, selon Fabernovel. La Tech descend ainsi en quatrième position des secteurs les plus performants, derrière la santé, l’immobilier, et l’industrie.

Le spécialiste du conseil en transformation des organisations a analysé dans la troisième édition de son rapport trimestriel « Gafanomics » les résultats des géants mondiaux de la technologie: Apple, Microsoft, Alphabet, Facebook, Samsung, Tencent, Alibaba, Amazon, Netflix, PayPal, Baidu, Spotify, Tesla, Salesforce, Twitter, Square, Snap, Lyft et Uber. Le rapport combine vision financière, stratégique et technologique pour analyser la croissance de ces entreprises, ainsi que leur stratégie de développement.

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Le secteur a notamment été marqué au troisième trimestre par  la chute de l’action de toutes les entreprises technologiques récemment introduites en Bourse, dont Uber, Lyft, Slack, Pinterest, Zoom, Jumia ou Crowdstrike. Et ce pour trois raisons, selon Fabernovel: la crainte récente des investisseurs d’un ralentissement économique ; la crainte d’une bulle technologique, justifiée par les nombreuses introductions en bourse avec une valorisation très élevée d’entreprises non rentables ; et le manque de confiance dans la gouvernance et les ambitions du management. Slack, par exemple, a vu sa valorisation fondre de moitié de 24 milliards de dollars à son entrée en bourse contre 12 milliards de dollars aujourd’hui (-50%).

Selon Jean-Christophe Liaubet, associé chez Fabernovel, c’est le carnage WeWork qui a « gelé le flux des introductions en bourse dans le secteur de la tech ». Elle aurait « fait accroître le niveau d’aversion au risque » et les investisseurs seraient « devenus beaucoup plus exigeants envers les entreprises tech, notamment en termes de rentabilité, de prévisibilité et de gouvernance ». Mais ces mêmes investisseurs serait toutefois encore « prêts à accepter des investissements dans la croissance si les entreprises présentent des arguments convaincant en termes de dynamique de croissance, de vision ainsi que de transparence dans la communication financière sur les KPIs pertinents ».

Parmi les entreprises analysées par Fabernovel, Tesla sort du lot de manière positive en réalisant un profit net en croissance de 54% ce trimestre par rapport à l’année précédente. Trois mois marqués notamment par la construction d’une nouvelle usine « Gigafactory » à Shanghai terminée rapidement et à moindre coût, et par une avance sur le calendrier de production prise sur le Model Y crossover. Zoom, rare entreprise technologique à avoir atteint la rentabilité avant d’entrer en Bourse (70% ne le sont pas) a de son côté créé la surprise en enregistrant une croissance de 96% par rapport à la même période un an plus tôt, soit 12% au-dessus des attentes des analystes. L’action de Zoom a toutefois chuté de 16% sur la période à cause des attentes exigeantes des investisseurs. Twitter sort également du lot, mais pour des raisons plus négatives: l’entreprise a vu son cours de Bourse chuter de 20% à cause au dysfonctionnement de son produit MAP (mobile application promotion).

Fabernovel souligne par ailleurs que les performances des géants technologiques ont souffert de leurs échecs à devenir des tiers de confiance. « Ces difficultés sont en réalité intrinsèques à la construction de leur modèle, qui provoque certains biais », souligne Fabernovel. Parmi ces biais: les dérives issues de la collecte des données ; les phénomènes d’addiction provoqués par l’expérience utilisateur ; une obsolescence programmée toujours plus précoce amenée par un cycle d’innovation rapide ; les monopoles créées par l’effet de réseaux des entreprises technologiques ; et le manque de contre-pouvoir qui résulte de la gouvernance souvent resserrée de ces mêmes entreprises.

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