MiVote veut remettre le pouvoir du vote dans les mains des citoyens
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La plateforme MiVote propose aux Australiens des votes hebdomadaires en ligne sur des questions politiques.
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Dès que le citoyen a voté pour trancher un problème proposé sur MiVote, une majorité de 60% doit être atteinte pour créer une position collective claire sur un problème précis.
- Revendiquant plusieurs milliers de membres en Australie, la plateforme envisage de se lancer aux États-Unis et au Canada.
Alors que les Français s’apprêtent à glisser leur bulletin dans l’urne pour choisir leur nouveau Président de la République, une start-up australienne, repérée par le Guardian, ambitionne de remettre directement le pouvoir démocratique dans les mains de chaque citoyen. Baptisée MiVote, elle a développé une application mobile qui permet aux Australiens de participer à des votes hebdomadaires en ligne sur des questions politiques. Concrètement, MiVote veut être capable de donner au citoyen une voix exprimée sur son smartphone, transmise ensuite au sénateur qui suivrait les résultats. Adam Jacoby, le fondateur de MiVote, estime «qu’une offre d’une plateforme pour éduquer les électeurs et les aider à choisir parmi une gamme d’options politiques aidera à briser les blocages binaires antidémocratiques», sur des questions aussi larges que la politique des réfugiés ou le réchauffement climatique.
Avant qu’ils puissent voter, les utilisateurs de MiVote doivent lire la problématique politique et les quatre solutions possibles présentées sur le site. Seuls les Australiens âgés d’au moins 16 ans peuvent voter. Dès que le citoyen a voté pour trancher un problème proposé sur MiVote, une majorité de 60% doit être atteinte pour créer une position collective claire sur un problème précis. Au Parlement australien, les représentants du mouvement MiVote peuvent seulement appuyer ou s’opposer aux politiques et positions de l’assemblée en fonction du résultat d’un vote des membres de MiVote.
Les votes réalisés sur la plateforme ont déjà déterminé que 89% des participants appuient la démocratie directe et 69% préfèrent que le salaire des politiciens soit augmenté mais que leurs droits cessent dès qu’ils quittent leur poste. Adam Jacoby pense que MiVote peut être une réussite car il s’agit d’une «refonte du modèle démocratique» plutôt que d’être une énième solution technologique appliquée à la politique. Toutefois, le fondateur de MiVote se défend de vouloir remplacer le gouvernement en place. «C’est un changement progressif… Nous reconnaissons le besoin d’avoir un gouvernement représentatif, mais le rôle du représentant doit être différent», explique-t-il.
La blockchain pour authentifier les votes
Si MiVote constitue une alternative aux citoyens pour mieux faire entendre leur voix auprès de leurs représentants, la plateforme soulève aussi des interrogations sur la sécurité des votes. Pour protéger le vote de chaque membre, la start-up a opté pour une authentification en deux étapes et l’utilisation de la technologie blockchain. Les réponses seraient enregistrées dans la chaîne de blocs Ethereum, qui formerait une base de votes décentralisée sur des milliers d’ordinateurs. De plus, les informations sur l’électeur seraient séparées de l’endroit où son vote est enregistré.
Ce dispositif pourrait toutefois rencontrer plusieurs difficultés : vérifier que les votes ont été enregistrés et comptabilisés correctement sans interférence, et veiller au respect de la vie privée des votants. Les spécialistes de la cybersécurité estiment en effet que l’authentification en deux étapes n’est pas infaillible. Toutefois, ces réserves autour de la sécurité des votes ne devraient pas refroidir l’engouement autour de MiVote. Revendiquant plusieurs milliers de membres en Australie, la plateforme envisage de se lancer aux États-Unis et au Canada.
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