Nous ne sommes qu’en 1997 et le world wide web, terme encore employé à l’époque, n’a toujours pas fait son entrée dans la majorité des foyers. Alors qu’elle est encore étudiante en école d’ingénieur, Delphine Asserraf crée un club informatique offrant un accès à internet tout au long de la journée. Depuis, le numérique ne l’a jamais vraiment quitté et, après deux expériences chez Cetelem et BNP Paribas, elle est devenue le 9 septembre dernier directrice générale du digital chez Allianz France au sein de l’unité digital et market management créée deux mois plus tôt.
C’est « l’envie de se renouveler et de rejoindre une équipe ayant des projets nouveaux et ambitieux » qui l’a poussée à frapper à la porte de l’assureur allemand. Partir d’une feuille blanche en sorte.
Mais concrètement, comment fait-on du digital dans la banque et l’assurance ? Sous la responsabilité de Virginie Fauvel, membre du comité exécutif, Delphine « assume la responsabilité du département qui s’est vu confier une double mission. En interne, la digitalisation de l’entreprise permet d’accompagner les collaborateurs à mieux appréhender ce qu’apportent les nouvelles technologies et adopter des méthodes et outils nouveaux. En externe, pour nos clients particuliers ou professionnels, il s’agit de développer des produits ou services digitaux (site internet, applications mobiles, réseaux sociaux…) » explique-t-elle.
Dans les deux cas, un seul objectif : réinventer l’expérience client.
Pour ce faire, Allianz a misé sur ses expériences précédentes notamment chez Cetelem où elle a débuté en tant que responsable de la production des contenus sur internet avant d’évoluer rapidement vers le marketing et la commercialisation des produits digitaux au sein de la banque de détail du groupe BNP Paribas, maison mère du spécialiste du crédit à la consommation.
« Le digital est en perpétuelle évolution, il faut systématiquement se remettre en cause, ce qui est source de motivation lorsque l’on a un esprit créatif. Il est ainsi devenu possible de développer de nouvelles offres avec peu de moyen, parfois dans des conditions impossibles auparavant » estime Delphine. « Il y a vingt ans, les développements étaient longs, les tuyaux et les opportunités plus restreints. Aujourd’hui, une application ne prend que quelques mois à développer. Tout a changé ».
Les deux grandes évolutions majeures qui l’ont frappées ces dernières années sont le mobile et les réseaux sociaux. « Avec un objet connecté hyper puissant comme le mobile dans la poche, les individus deviennent des êtres augmentés dont les capacités sont démultipliées. C’est un phénomène de société. Les médias sociaux permettent quant à eux d’optimiser les relations clients grâce à une interaction permanente jamais connue par le passé ».
Plus globalement, c’est la rapidité des transformations et des évolutions permises par internet qui la marque sur les dix dernières années : « l’iOS 7 est sortie il y a à peine un mois que déjà 60% du parc a migré. C’était inconcevable il y a dix ans ». Et si personne ne pouvait penser que les choses se feraient avec une telle rapidité et une si grande acuité, Delphine n’a quant à elle que peu de doute sur son métier : « dans cinq ou dix ans, il sera déjà métamorphosé » .
- Âge : 39 ans
- Une chanson ? Je suis fan de Madonna
- Un proverbe ? J’ai eu la chance de rencontrer Georges Charpak (Prix Nobel de physique en 1992) qui m’a dit : « Garde le plus longtemps en toi la joie d’apprendre »
Un livre en particulier ? Surtout des auteurs. Un faible pour Marcel Proust et Gustave Flaubert.
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