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MVP : le V est le seul mot qui compte

Dans l’univers des startups, le terme MVP (Minimum Viable Product) est partout. Il est censé représenter le point de départ d’un produit. En réalité, il est souvent mal compris. Trop de fondateurs parlent de MVP alors qu’ils n’ont ni utilisateurs, ni valeur délivrée, ni retour réel du marché.

Le mot clé, celui qui détermine tout, c’est Viable. Et c’est précisément celui qui est le plus ignoré.

Un MVP n’existe que s’il est utilisé

Un MVP est un produit utilisé par des personnes réelles qui en tirent une valeur concrète. C’est un outil qui sert à quelque chose. Sans utilisateurs actifs, il n’est ni viable, ni un produit.

Un MVP n’est pas :

  • une landing page avec un formulaire d’email,
  • un prototype interactif en Figma,
  • une démo en ligne à destination d’investisseurs,
  • une maquette qu’aucun client n’a jamais vue.

C’est un produit, aussi incomplet soit-il, qui résout un problème pour quelqu’un.

“Viable” signifie que quelqu’un s’en sert… et s’en sert encore

Créer un compte ne signifie pas utiliser un produit. Tester une fois n’est pas s’engager. Avoir des visiteurs ne signifie pas avoir des utilisateurs.

Viable signifie :

    • qu’un utilisateur revient,
    • qu’il en tire un bénéfice clair,
    • qu’il remplacerait difficilement le produit.

Si ces trois conditions ne sont pas réunies, le produit n’est pas viable. Il est seulement “en cours de test”.

Un MVP sans valeur perçue n’est pas un MVP. C’est un artefact technique sans ancrage dans le réel.

Le MVP ne se fabrique pas pour lever des fonds

La dérive actuelle est claire : beaucoup de jeunes fondateurs construisent un MVP pour séduire des investisseurs. Ils pensent produit comme un support de storytelling. Ils travaillent à rendre “présentable” ce qui devrait d’abord être “utile”.

Or, le but du MVP n’est pas de convaincre un jury, un incubateur ou un fonds. C’est de tester une capacité à délivrer de la valeur. Ce test ne se fait pas à travers une deck. Il se fait sur le terrain.

Se servir de son propre produit : un critère fondamental

Quand c’est possible, le fondateur doit être utilisateur de son propre outil. Si vous êtes dans la cible, et que vous n’utilisez pas votre solution, c’est un signal d’échec produit.

Beaucoup de projets ne passent jamais ce test :

    • trop complexes,
    • trop génériques,
    • pas assez ancrés dans un besoin réel.

Si vous ne l’utilisez pas, personne ne le fera.

La confusion MVP = prototype bloque l’exécution

Un prototype est un test technique. Un MVP est un test de marché. L’un montre ce qui pourrait fonctionner. L’autre prouve que quelque chose fonctionne déjà.

Les conséquences de cette confusion :

    • fausse confiance sur la maturité du projet,
    • survalorisation des signaux faibles (clics, likes, commentaires),
    • obsession pour la forme (design, positionnement) au détriment de l’usage.

Un MVP peut être moche, lent, incomplet. Il doit simplement fonctionner pour quelqu’un maintenant.

La croissance ne précède jamais la valeur

Tenter de croître avant d’avoir validé la viabilité, c’est se tirer une balle dans le pied :

    • les campagnes d’acquisition échouent,
    • la rétention est nulle,
    • l’équipe s’épuise à “travailler pour rien”.

La séquence correcte est simple :

    1. Créer quelque chose d’utile.
    2. Observer son usage.
    3. Confirmer la valeur créée.
    4. Croître.

Tout le reste est de la mise en scène.

Ne pas maquiller l’absence de traction

Beaucoup de fondateurs s’inventent un MVP. Ils le baptisent ainsi pour se convaincre qu’ils avancent. Mais il n’y a ni usage, ni feedback. Juste une plateforme vide ou des promesses d’usage. Cela crée un faux signal de progression, qui masque la nécessité de revoir l’approche.

Ce mensonge est dangereux :

    • il retarde les pivots,
    • il fragilise la posture face aux investisseurs,
    • il déconnecte le produit du réel.

Un MVP n’est pas un produit “complet” mais un produit “utile”

Un MVP ne doit pas tout faire. Il doit faire une chose utile.
Il ne doit pas séduire tout le monde. Il doit satisfaire un segment précis.
Il ne doit pas être parfait. Il doit fonctionner.

C’est une version minimale et suffisante pour créer un impact tangible.

Moralité: le V est non-négociable

Tout MVP commence par un acte simple : résoudre un problème réel pour une personne réelle.
C’est à cela que doit s’attacher un fondateur.
Le “Minimum” peut varier. Le “Product” peut s’ajuster. Mais le “Viable”, lui, ne se négocie pas.

Sans viabilité, il n’y a pas de produit.
Sans produit, il n’y a pas de startup.

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