Netflix va lever 1,6 milliard de dollars en dette pour financer sa politique de contenus
Le rouleau-compresseur Netflix n’entend pas ralentir sa cadence infernale. Pendant que ses rivaux peinent à contester sa suprématie, le géant américain de la vidéo à la demande continue de décupler sa force de frappe. Dans la foulée de ses bons chiffres au troisième trimestre, Netflix a ainsi annoncé son intention de lever 1,6 milliard de dollars sur le marché obligataire.
Cette opération doit permettre à la plateforme américaine de financer la production de contenus exclusifs. «Netflix a l’intention d’utiliser le produit de cette opération pour ses dépenses générales, ce qui peut inclure des acquisitions, de la production de contenus et du développement», a précisé le groupe dirigé par Reed Hastings. Et pour cause, Netflix prévoit d’investir 7 à 8 milliards de dollars dans la production de contenus originaux en 2018. Pour rappel, le géant américain avait débloqué une enveloppe de 6 milliards de dollars pour produire 1 000 heures de programmes originaux en 2017. Netflix souhaite atteindre 50% de contenus originaux dans sa bibliothèque, d’ici la fin de l’année prochaine.
Netflix proche des 110 millions d’abonnés,
la concurrence à l’agonie
Cette hausse du budget alloué à la production de contenus exclusifs vise à séduire de nouveaux abonnés dans un contexte très favorable pour Netflix. Au troisième trimestre, le spécialiste de la vidéo à la demande a engrangé 5,3 millions d’abonnés supplémentaires, dont 4,45 millions à l’international et 850 000 aux États-Unis. Ces chiffres sont meilleurs que les propres prévisions du groupe, qui tablait sur 4,4 millions d’abonnés supplémentaires, dont 3,7 millions à l’international. Après avoir passé la barre des 100 millions d’abonnés cet été, Netflix compte désormais 109,3 millions d’abonnés.
Entre juillet et septembre, Netflix a vu son chiffre d’affaires grimper de 30%, à 2,99 milliards de dollars. Dans le même, le bénéfice net a atteint 130 millions de dollars, contre 52 millions de dollars un an plus tôt. Même à l’international, qui était jusqu’ici le talon d’Achille de Netflix, la plateforme de vidéos en streaming, portée par des séries comme «House of Cards», «Orange Is The New Black» et «13 Reasons Why», est parvenue à dégager un bénéfice net de 62 millions de dollars au troisième trimestre alors qu’elle avait concédé une perte de 69 millions de dollars à la même période l’an passé.
Au-delà de ses bons chiffres trimestriels, Netflix continue surtout de creuser un peu plus le fossé avec la concurrence. En l’espace d’un an, le titre du mastodonte américain s’est envolé de 64% à Wall Street tandis que ses rivaux ne parviennent pas à décoller en Bourse. Selon CNBC, le titre de Disney a ainsi perdu 6% en un an, celui d’AT&T a chuté de 15% et celui de Discovery s’est effondré de 30%. Sur son segment d’activité, Netflix doit aussi affronter Amazon, qui a lancé son service de streaming vidéo en 2011. Baptisé «Amazon Prime Video», ce dernier était seulement accessible aux États-Unis, au Royaume-Uni, au Japon, en Allemagne et en Autriche depuis son lancement. Cependant, la marketplace américaine a décidé de déployer son service dans 200 pays supplémentaires dans le monde, dont la France, en décembre 2016. Selon IHS, Amazon Prime Video comptera 64 millions d’utilisateurs actifs à l’horizon 2020.
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