[NEXT Berlin] Focus sur l’écosystème berlinois en plein boom
La conférence NEXT Berlin qui se tient aujourd’hui encore, clôture la « Berlin Web Week ». Pus de 2000 entrepreneurs, incubateurs, investisseurs de la scène berlinoise mais aussi étrangers (notamment Londres et NewYork) sont présents. Dans un lieu très « berlinois », sous des arcades de briques et des rings de fer, plus d’une centaine de speakers interviennent sur la thématique du post-digital à Berlin ces 8 et 9 mai.
René Obermann a ouvert le bal avec une mauvaise nouvelle pour les annonceurs : « les prix baissent, et l’audience augmente » en soulignant bien – la tendance du mobile. Le CEO de Deutsche Telekom a aussi démontré l’importance de l’expérience utilisateur notamment du point de vue de la qualité de la connectivité mais aussi de la sécurité. Mais la plus importante annonce de Deutsche Telekom lors du premier keynote a été le développement de T.Venture qui a pour objectif de soutenir une vingtaine de startups par an avec comme ambition un déblocage de fonds en 4 semaines maximum, conscient de l’important du critère « temps » dans le lancement d’un projet.
Durant le salon, plusieurs angles étaient abordés : création, technologie, startups, design sous forme de keynotes, de workshops ou encore de duel scéniques. Un focus particulier a été mis sur les agences, en abordant leurs nouveaux business model, la mise en place de nouvelles hiérarchies, nouveaux marchés (ex : les femmes asiatiques de plus de trente ans).
Les clés du succès de l’écosystème berlinois ?
On peut se demander ce qui fait le succès de l’écosystème berlinois ? Plusieurs réponses bien sûr : un coût de vie très bas, la langue de Shakespeare parlée par tous, une situation géographique avantageuse (accès à une force de travail de développeurs en Europe de l’est) et surtout une vision européenne du marché. Ici quand une start-up se lance c’est tout de suite dans 3 ou 4 pays, elle n’attend pas son premier succès germanique pour voir grand.
La scène berlinoise, qui a vu naitre Gidzy (place de marché spécialisée sur les tours touristiques uniquement proposés par des locaux), veut plus se comparer à la Silicon Valley qu’aux autres scènes européennes.
Est-ce difficile de lever de l’argent en Allemagne ?
Les VC et autres investisseurs allemands sont malheureusement un peu frileux, et veulent être 100% surs. Le temps de prise de décision, crucial pour le business, est donc trop encore trop long. Un gap reste à combler entre une large présence d’importants VCs allemands et de trop petites startups.
Berlin souffre d’un manque de talents en Top Management, l’argent étant le principal frein. De plus, contrairement à la Silicon Valley ou tous ont une expérience internet (Google, Yahoo…), les entrepreneurs sont ici sans expérience, sans nom, ils doivent donc donner les preuves de leur succès et construire leur réseau en s ‘entourant de gens d’expérience.
Les média classiques et bien sur spécialisés (Die Welt, Internet WorldBusiness, GründerSzene…) sont ici très intéressés par le développement de cet scène berlinois qui procure des emplois à la capitale étranglée par un chômage persistant.
Et quid de la « Failculture » en Allemagne ?
Dans un pays ou la réussite est un objectif de vie, la failculture a du mal à se faire une place de choix, une « Fail Conference » est impossible à envisager en Allemagne. Les institutions comme les banques, les institutions politiques, l’industrie traditionnelle ou encore les gros investisseurs ont des difficultés à percevoir cette failculture comme positive. Mais la nouvelle génération d’entrepreneurs veut croire que l’on apprend de ses échecs . « On doit créer une culture de l’acceptation de l’échec » souligne Mike Butcher.
Est-on entré dans l’ère du « Post digital business » ?
« Non, nous sommes en plein dans le Digital Business » répondent Denis Wetzig (Pixray) et Patrick Meisberger (T-Venture). Dans notre monde hyperconnecté, on a juste transposé des modèles de business offline en business online. Maintenant, il s’agit de créer de nouveaux models, de nouveaux usages, de nouveaux modes de consommation.
L’anticipation comme nouvelle tendance, a aussi été évoquée par les participants (ex : Google qui propose avant la recherche les mots clés supposés) avec le développement de grosse technologie SEO et social média.
Berlin, la nouvelle Valley ?
Pour Charlie O’Donnell (Brooklyn Bridge Venture), la question « ne devrait même pas se poser » arguant que le Valley existe de puis bien plus longtemps et a d’ores et déjà « fait ses preuves ». Il a tout de même ponctué son discours en précisant que « la vente d’Istagram est une erreur, il n’y a rien a en apprendre ! »
Stefan Glänzer (White Bear Yard) a lui défendu la scène berlinoise en rappelant sa présence à l’international et la volonté de sortir de l’ère « CopyCat » en développant toujours plus l’innovation.
Comment devenir la « Germany next top start-up » ?
Lors de cette discussion, animée par Mike Butcher de TechCrunch, plusieurs points, conseils et opinions ont été partagés :
- Pour réussir sa start-up, il ne faut pas être révolutionnaire mais répondre à un besoin concret, il faut savoir écouter le retour de la foule, le crowdsourcing est le meilleur outil marketing
- Ne pas penser que l’on va réussir, ou vouloir le produit parfait sinon il ne sortira jamais
- Arrêter de focuser sur la technologie, mais l’utiliser de manière invisible pour l’utilisateur
- Savoir évaluer le coût d’un post, (Place, Twitter, Facebook…) et son impact sur les marques/entreprises
- Voir grand, voir européen dès le lancement de sa start-up
What’s the next big thing ?
La tendance est plus que jamais tournée vers la social TV, le Robot-payment, mobile payement et la data. On notera une volonté pour les plateformes d’être toujours plus d’utilité sociale (MySpace pour les concerts par ex.) afin de pousser les utilisateurs à construire du lien utile.
Le NEXT Start-up Pitch a été gagné par Squadmail www.squadmail.com , décrit comme le Dropbox pour email.
Parmis les 12 starups finalistes, se trouvaient :
Flakka qui permet de partager ses photos de vacances sur n’importe quel device, en temps réel, avec un enregistreur de voix et un chat live avec un laser pointer. Flakka utilise une technologie peer-to-peer (pas de serveur externe). Ce service est gratuit avec des services additionnels premium
La start-up loue des boxes remplis de jouets surfant sur la tendance de la consommation collective. Ainsi les parents reçoivent régulièrement des jeux pour leur enfant, en fonction de l’âge et choisi par des experts. Quand l’enfant grandit, les parents revoient ces jeux et en reçoivent d’autres. Outre le gain de temps (à chercher quel jouet pour quel enfant…), le gain d’argent, il y a aussi le gain de place (plus de jouet qui s’entassent dans votre cave) !
Un assistant personnel à destination des individuel et des TPE pour gérer ses documents. Grave à un logiciel de reconnaissance optique, il classe automatiquement vos documents dans vos dossiers. Basé sur un modèle économique freemium, ce service est gratuit jusqu’à 50 documents par mois.
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Oui, il faut avoir dès le départ une vision au moins européenne dès que l’on pense à un nouveau produit. Cela dit, les start-ups Berlinoise ne le font pas toujours en s’entourant de collaborateurs qualifiés pouvant poussez le produit suffisamment bien dans les pays respectifs. Au lieu de ça, elles ont tendances à recruter des stagiaires devant mettre en place la même stratégie que leurs homologues Berlinois/Allemands. Ce qui est très dommage car bien souvent non adaptée.