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[Next40] Face aux banques, comment October peut-il répondre aux besoins de financement des entreprises?

Interview d'Olivier Goy, fondateur et CEO d’October

La plateforme October représente aujourd’hui un peu plus de 500 millions d’euros de prêts accordés pour 1 200 entreprises financées et une présence dans quatre autres pays: l’Espagne, l’Italie, les Pays-Bas et l’Allemagne. Une performance à souligner dans un secteur qui a vu certains de ses acteurs ne pas réussir à trouver leur place.

Autour des années 2010 évoluaient en effet sur le marché plusieurs plateformes de prêts aux entreprises basées sur les investissements de particuliers. Mais le modèle s’est avéré difficile à faire vivre: après des difficultés, SmartAngels a été racheté par Sowefund par exemple, et Unilend a cessé ses activités. La particularité d’October est d’avoir dès sa création en 2014 (à l’époque sous le nom de Lendix) misé sur un mélange entre financement de particuliers et d’institutionnels.

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Retrouvez l’interview complète d’Olivier Goy, fondateur et CEO d’October:

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80% d’investisseurs institutionnels et 20% de particuliers

«Si vous ne fonctionnez qu’avec des prêteurs particuliers et que vous voulez faire de l’acquisition massive cela coûte très cher. C’est ce qui a ruiné certaines plateformes. Si vous avez une clientèle de prêteurs diversifiée, vous pouvez laisser fonctionner le bouche-à-oreille sans dépenser des fortunes en acquisition de prêteurs, et cela fonctionne très bien. C’est ce que nous faisons. Nous n’avons quasiment pas dépensé d’argent pour acquérir des prêteurs», explique Olivier Goy, fondateur et CEO d’October.

La répartition des investissements sur la plateforme provient à 20% des particuliers et à 80% des institutionnels. En valeur numéraire, October compte plus de 25 000 particuliers. Côté institutionnel, on peut citer des assureurs comme Groupama ou CNP Assurances, des entités publiques ou parapubliques à l’instar de Bpifrance, du Fonds européen d’investissement ou encore des Caisses des Dépôts française et italienne. October s’adresse aux PME et ETI. 

«Nous nous mettons sur les créneaux où les banques sont moins efficaces »

Sur October, la possibilité d’investir commence à 20 euros. L’un de ses arguments côté entreprises qui cherchent des investissements est de pouvoir rapidement donner une réponse grâce à la technologie que la plateforme a mise en place. Une fois les documents nécessaires téléchargés, la startup peut immédiatement donner une réponse dans le cas des prêts garantie pas l’État (PGE) inférieurs à 250 000 euros. Sinon, le délai est compris entre 2 et 3 jours.

Cependant, sur son marché, October doit faire face aux banques et à leur importante force de frappe. Hormis la rapidité de la réponse, de quels arguments disposent la plateforme pour trouver sa place sur le marché? «Les banques ont un énorme argument pour elles qui est le prix. Même si nous sommes de moins en moins cher, on ne pourra jamais l’être aussi peu que les banques qui se financent aujourd’hui à taux négatifs», reconnaît Olivier Goy.

«C’est pour cela que nous essayons de nous mettre sur les créneaux où les banques sont moins efficaces. C’est pour cela que l’on a une place dans le tourisme, sur la clientèle qui est mal servie pour des prêts rapides ou qui est ‘bancarisée’ dans les néo-banques par exemple. Il faut savoir se mettre dans les trous du marché. Nous sommes là en complément du système bancaire», poursuit le fondateur d’October.

Sur la plateforme, les taux vont de 2%, notamment pour les prêts garantis par l’État en France, à 9% pour les durées les plus longues. La durée des prêts s’étend de 3 mois à 7 ans.

Une année 2020 sauvée 

Paradoxalement, si les débuts de la crise ont été difficiles pour October, la plateforme a pu profiter d’un second souffle après avoir été agréée en France, en Italie et aux Pays-Bas pour distribuer des prêts garantis par l’État. Ce qui lui a permis de poursuivre son activité dans un cadre plus sécurisé, et même de l’accroître. Autre nouvelle source de développement apparue cette année: la crise a poussé les banques traditionnelles à vouloir améliorer leurs services en ligne sur la partie du financement aux entreprises. Certaines se sont tournées vers October pour pouvoir utiliser sa technologie. Pour y répondre, la FinTech a lancé «October Connect», son service en marque blanche. Elle ne peut pour l’instant révéler le nom des établissements bancaires concernés mais prévoit de le faire en mars.

October qui compte 200 salariés enregistre un chiffre d’affaires compris entre 5 et 10 millions d’euros. L’entreprise qui n’est pas encore rentable, «car il y a des pays que l’on vient juste d’ouvrir comme l’Allemagne où nous avons accordé notre premier prêt quasiment la veille du confinement», explique Olivier Goy. Il pense pouvoir atteindre la rentabilité d’ici deux ans.

Le Next40: une « visibilité » et une « institutionnalisation » non négligeables

Au moment de l’interview, l’annonce de la deuxième promotion du Next40 n’avait pas encore eu lieu. Finalement, October y est présent pour la deuxième année consécutive. De sa première année, Olivier Goy nous a expliqué que cela avait notamment apporté à la plateforme «une visibilité et une institutionnalisation» non négligeables, pour une entreprise amenée à discuter avec des institutions comme la Caisse des dépôts italienne ou l’équivalent de la Bpi espagnole.

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