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« Nous n’avons pas assez profité de vingt années de révolution numérique » déclare la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet

La ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet s’est fendue d’un plaidoyer invitant toutes les entreprises à adopter l’IA au quotidien dans une tribune publiée par le JDD à l’occasion du Sommet pour l’Action sur l’IA. « Pour la France et l’Europe, l’adoption de l’IA est d’autant plus critique que nous n’avons pas assez profité de vingt années de révolution numérique », y affirme-t-elle.

Les chiffres confirment l’urgence d’une action déterminée : seules 25 % des entreprises françaises, dont à peine 10 % des PME, utilisent régulièrement l’intelligence artificielle. Dans le même temps, les États-Unis, déjà en pointe dans la révolution numérique, constatent des gains de productivité deux fois supérieurs. L’OCDE anticipe même que la France pourrait devenir la « lanterne rouge » du G7 si elle ne réagit pas rapidement.

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Pourtant, la ministre alerte : « Le vrai risque de l’IA est que nous passions à côté. » Si elle compare l’IA aux innovations de rupture du passé (machine à vapeur, électricité ou robotisation), elle insiste sur la nécessité d’une transition maîtrisée, notamment par la formation et le dialogue social. Elle souligne également : « Elle n’est pas réservée aux geeks, aux grandes entreprises ou aux start-ups », pour inciter les TPE et PME à se saisir de l’enjeu.

Au-delà de la quête de performance, c’est la qualité du travail qui peut en sortir renforcée. Déléguer les tâches routinières à la machine libère du temps pour la prise de décision, la création ou la relation client. Cette approche graduelle, loin de toute « révolution subie », suppose d’impliquer les salariés : « Faisons sortir de l’ombre l’IA en entreprise », exhorte la ministre, constatant que certains employés l’utilisent déjà de manière informelle, parfois sans l’aval de leurs dirigeants.

Pour ancrer cette évolution, Astrid Panosyan-Bouvet met en avant la formation continue, par la modernisation des référentiels métiers et la mobilisation du Compte personnel de formation (CPF). Les branches professionnelles, avec leurs certificats de qualification (CQP), sont invitées à jouer un rôle actif : l’idée est de rapprocher la formation des besoins concrets du terrain, plutôt que de la limiter au seul cercle des ingénieurs. « L’IA a besoin d’ingénieurs mais surtout de nos 30 millions de travailleurs qui sont autant d’utilisateurs ! », avait-elle déjà rappelé dans son texte.

Enfin, pour éviter que les gains de productivité ne se fassent au détriment des conditions de travail, la ministre insiste : « C’est le dialogue social qui permettra de créer le cadre de confiance nécessaire ». Cette concertation vise autant à encadrer l’usage de l’IA qu’à réfléchir à la répartition des bénéfices, sachant que la technologie pourrait faire gagner « une heure par jour » à chaque salarié. L’équilibre entre compétitivité, autonomie des travailleurs et amélioration du bien-être au travail se jouera donc dans la capacité des entreprises, des partenaires sociaux et de l’État à collaborer.

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