[NUMBERS] Le cloud gaming, une industrie à 2,5 milliards de dollars en 2023
La semaine dernière, le Japonais Sony et l’Américain Microsoft se sont alliés pour se renforcer dans le cloud gaming. Les géants de l’électronique et des logiciels vont « étudier des développements conjoints pour accompagner leurs services de jeux et contenus en streaming ». Le tout sur la base de la plateforme Azure de Microsoft. Les deux groupes, respectivement derrière la PlayStation et la Xbox, se disputent la domination de l’industrie du jeu vidéo. Ils détenaient déjà des fonctions en ligne, mais pas dans le cloud.
Supprimer la console de jeux vidéo
Mais ce nouveau partenariat doit surtout leur permettre de faire face à de nouveaux acteurs sur ce terrain, comme Google et sa nouvelle plateforme de jeux vidéo en streaming Stadia. Son lancement aux Etats-Unis, au Canada, au Royaume-Uni et dans certains pays d’Europe avait été annoncé en mars dernier. L’entreprise de Mountain View entend tout bonnement supprimer le besoin de posséder une console de jeux vidéo : ce sera « le moteur qui va redessiner les jeux et l’avenir », avait alors affirmé Jade Raymond, vice-president & head of Stadia Games and Entertainment.
Que Stadia finisse ou non par dominer l’industrie du jeu video, la plateforme arrive à un moment où la croissance du cloud gaming explose. Selon une nouvelle étude d’IHS Markit, le secteur devrait valoir 2,5 milliards de dollars en 2023. En 2018, il n’en valait « que » 387 millions.
« Le fait que Google, Microsoft, Tencent et d’autres investissent ce marché souligne que le cloud, en tant que plateforme et fournisseur de services liés à des jeux vidéos, représente la nouvelle dynamique de plateforme concurrentielle au sein de l’industrie du jeu vidéo », a souligné dans l’étude Piers Harding-Rolls, directeur de recherche et d’analyse dans les jeux vidéo chez IHS Markit.
La compétitivité dans les services de cloud gaming devrait également s’axer sur deux domaines clés: l’infrastructure et le contenu. Selon l’étude, les télécoms devraient en outre largement investir dans le cloud gaming dans le but de développer leurs produits et services 5G.
Sony en première place, devant Nintendo
Sony et son service PlayStation Now occupent la première place des 16 services de cloud gaming analysés par l’étude. Ils représenteraient 36% du total de 387 millions de dollars générés l’année dernière dans le monde. Le Japonais Nintendo, qui collabore notamment avec le Taïwanais Ubitus, vient en deuxième. Le Japon représentait par ailleurs le plus gros marché en 2018, avec 178 millions de dollars d’investissements. Les Etats-Unis occupent la deuxième place devant le France, qui compte des acteurs nationaux tels que Blade ou Blacknut, ou même Orange.
Nombre d’autres d’acteurs ont également entamé les grandes manœuvres pour ne pas se retrouver sur la touche en ce qui concerne le cloud gaming. Si Microsoft ambitionnait en 2018 de séduire pas moins de 2 milliards de joueurs à travers le monde avec son service de cloud gaming, Amazon, géant mondial du cloud, pourrait profiter de son expertise avec un service de cloud gaming qui devrait démarrer l’an prochain.
En novembre dernier, Electronic Arts avait annoncé son « Project Atlas » : pas moins de 1 000 salariés qui travaillent à une plateforme de jeu alliant cloud et intelligence artificielle pour créer « des univers vivants, palpitants, en constante évolution ». En mars, le géant chinois Tencent avait également annoncé le lancement d’une version bêta fermée de sa plateforme de cloud gaming Start. Apple, lui, choisi de ne pas miser sur le cloud avec sa nouvelle plateforme Apple Arcade, mais plutôt sur le téléchargement de jeux exclusifs.
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