Nvidia: le fabricant de processeurs graphiques rachète Arm pour devenir un géant de l’IA
AFP
Le fabricant américain de processeurs graphiques Nvidia, qui a discrètement grandi à l’ombre des grands fabricants de semi-conducteurs, va accéder au rang des mastodontes de l’intelligence artificielle (IA) avec le rachat du britannique Arm, architecte de puces pour smartphones. Le groupe de la Silicon Valley, basé à Santa Clara en Californie, est toujours dirigé par son cofondateur Jensen Huang, qui l’a créé en 1993 à l’âge de 30 ans. Acquis lundi pour un montant pouvant aller jusqu’à 40 milliards de dollars, son nom à la résonance mystérieuse ferait référence au mot latin Invidia, « envie ».
Spécialiste des processeurs graphiques 3D notamment pour l’industrie du jeu vidéo et des composants pour les centres de données, l’action de Nvidia, cotée sur le Nasdaq, a explosé ces derniers mois à Wall Street dans le sillage de l’envolée des groupes de la tech. Son titre a décollé de plus de 100% depuis le mois de mars. L’action qui avait terminé à 486,58 dollars vendredi était encore en forte hausse lundi à Wall Street après l’annonce du rapprochement, financièrement le plus important de l’histoire du secteur jusqu’ici. Avant même de mettre la main sur Arm, leader dans l’architecture des plans pour semi-conducteurs, la capitalisation boursière du groupe américain a gonflé à 300 milliards de dollars, bien au-dessus de celle d’Intel, le numéro un du secteur, au chiffre d’affaires pourtant sept fois supérieur.
«L’ère de l’intelligence artificielle »
Pour 2020, à périmètre constant, Nvidia devrait réaliser près de 11 milliards de dollars de chiffre d’affaires. « Nous voulons bâtir un groupe informatique pour l’ère de l’intelligence artificielle » (IA), a affirmé Jensen Huang, interrogé sur CNBC lundi. « La plus puissante force technique de notre temps est l’intelligence artificielle, c’est l’automatisation de l’automatisation, des logiciels écrivant des logiciels », s’est-il enthousiasmé. Le groupe va notamment explorer les possibilités offertes par l’intelligence artificielle grâce à l’écosystème d’Arm, société britannique qui avait été rachetée en 2016 par le Japonais Softbank. Le patron de Nvidia a assuré vouloir conserver le siège d’Arm à Cambridge et y construire « un centre de recherche de classe mondiale en intelligence artificielle ». Il y prévoit des embauches, a-t-il précisé sur CNBC. Le rapprochement avec Arm risque de faire sourciller les autorités du respect de la concurrence.
Jensen Huang assure, lui, que les deux groupes « sont merveilleusement complémentaires ». La transaction ne constitue pas, selon lui, une consolidation industrielle comme celle de deux groupes de Dram (ndlr: composants de mémoires dynamique) se rachetant l’un l’autre. En comptant l’acquisition pour 7 milliards de dollars au printemps dernier du fabricant de microprocesseurs israélien Mellanox Technologies, « nous avons ici l’opportunité de construire ensemble la prochaine plateforme informatique majeure », a encore affirmé le dirigeant de Nvidia.
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