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Dans la voiture autonome de Mobileye, la start-up rachetée plus de 15 milliards de dollars

Avec 150 jours par an dédiés aux fêtes juives, l'Etat d'Israël est féru de grandes célébrations. Le 13 mars 2017, aurait pu s'inscrire au calendrier des fiértés nationales. Ce jour-là, Intel annoncait mettre la main sur Mobileye, la start-up propriétaire de technologies de reconnaissance de terrain pour la conduite, pour 15 milliards de dollars. En une de tous les journaux à Tel-Aviv et à Jérusalem où elle est basée, la pépite attendue comme un acteur majeur en matière de voiture autonome, est vue par la Tech israélienne et ses 6 000 start-up comme un héros national. Après son IPO record en 2014 au Nasdaq où elle levait déjà 890 millions de dollars, le rachat est historique: «Mobileye est le deal le plus important depuis la création de l'Etat d'Israël en 1948», rappelle l'écosystème pour lequel le dernier modèle fût Waze racheté par Google en 2013 pour 1,1 milliard.

Créée en 1999 par Ziv Aviram et Amnon Shashua, Mobileye travaille sur une technologie capable de comprendre l'environnement, immobile ou en mouvement, autour du véhicule. Sa première vente, elle ne la fera pourtant que neuf ans plus tard, en 2008, auprès de BMW. Depuis, cette société fournit les sous-traitants automobiles, tel Valeo qui s'occupe de l'intégration de ses capteurs reliés à ses algorithmes, «fiables à 99,99‰», assure la société qui explique que 15 millions de véhicules sont équipés aujourd'hui de ses produits d'assistance à la conduite, pour les chauffeurs routiers notamment. 

«Notre puce électronique est 100 fois plus performante pour processer des informations que celle d'un ordinateur classique», explique Lior Sethon, directeur général des ventes, marketing et business developpement.

Le temps des voitures semi-autonomes

Avec des cycles de vente ultra longs, – la production seule prenant entre 5 à 7 ans, Mobileye compte sur Intel pour accélérer. «Intel va probablement nous aider dans la phase d'industrialisation à grande échelle», commente un employé de la start-up. Pour séduire son nouvel acquéreur, la société a fait un constat simple : plus les individus seront dotés d'objets connectés, de smartphones et autres, plus leur attention au volant sera réduite. La conduite devenue une perte de temps et non plus un plaisir, en particulier dans des centres urbains surpeuplés. 

Les capteurs et caméras à 360° de Mobileye promettent de redonner la liberté de consulter son téléphone ou de travailler au conducteur. L'Israélien sait que tout se jouera pendant une période intermédiaire, où les usages seront mixtes; entre des moments d'autonomie totale, et la conduite traditionnelle et où les voitures semi-autonomes pour ceux qui pourront se payer cette option côtoieront les voitures d'aujourd'hui. 

«90% des accidents sont causés par des humains. Conduire est de la négotiation permanente; notre prochaine étape est l'analyse des comportements individuels, de l'agressif au plus courtois, grâce aux données», détaille Lior Sethon. En plus du consommateur, Mobileye promet des économies pour les Etats et collectivités qui chaque année ont des dépenses en matière de gestion des routes et accidents. «L'Allemagne économiserait 191 millions d'euros par an», assure-t-il.

En Israël, la conduite autonome n'est pas seulement une rupture technologique. Avec l'interdiction par la religion pour les pratiquants de conduire pendant le jour du Shabbat, elle est aussi culturelle. Déjà, les représentants juifs débattent dans les instances représentatives pour savoir si oui ou non, le chauffeur pourra se laisser transporter, sans avoir à conduire, dans la voiture autonome de demain.

Lire aussi: Voiture autonome: Intel rachète l’Israélien Mobileye pour 15 milliards de dollars

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