Oodrive, le Box français, vise les 50 millions d’euros de chiffre d’affaires à l’horizon 2015
Lancée fin 2000, la société Oodrive.com s’est positionnée très rapidement sur le cloud. Un marché estimé à 1,3 milliard d’euros selon les récentes prévisions du cabinet IDC. 13 ans après son lancement, Oodrive a enregistré un chiffre d’affaires de 25 millions d’euros, en hausse de près de 50%, et revendique plus de 1 million d’utilisateurs finaux. Les détails de cette croissance, passée jusqu’à présent incognito…
« Un disque dur sur internet »
Imaginée par deux frères, Stanislas et Edouard De Remur, et Cédric Mermilliod, la start-up Oodrive est née en 2001 d’un abandon. Les trois co-fondateurs travaillent à l’époque, à distance, sur un projet d’entreprise dans le domaine de la logistique lorsqu’ils butent sur les limites des services de messageries : impossible d’échanger facilement les documents volumineux liés à leur business plan… C’est là qu’émerge l’idée de créer « un disque dur sur internet » , explique Stanislas.
Les trois fondateurs s’adressent, dans un premier temps, au grand public mais pivotent rapidement vers un marché B2B . « Le besoin était bien là dès le début des années 2000 mais les utilisateurs grand public n’étaient pas prêts à mettre la main à la poche pour accéder à ce service. A l’époque, impossible d’appuyer notre business model sur la publicité. Nous avons donc décidé de basculer notre offre vers les entreprises ».
Une politique d’acquisition offensive
La société met donc en place une solution de stockage et de partage de fichiers en ligne et entame rapidement une politique de croissance externe offensive. « Au total nous avons fait l’acquisition de quatre sociétés » confirme Stanislas. Dans les détails, Oodrive rachète en 2006 Mayetic, un fournisseur d’espaces de travail collaboratifs. Viennent ensuite les intégrations d’Omnikles en 2011, éditeur de solutions d’échanges électroniques à valeur probante et de CertEurope, expert dans la sécurisation des échanges numériques en 2012. Plus récemment, Oodrive a mis la main sur la start-up lyonnaise CommonIT, placée en redressement judiciaire.
Aujourd’hui, 13 ans après sa création, Oodrive revendique 14 500 entreprises clientes et plus d’un million d’utilisateurs. « Nous collaborons aussi bien avec des petites et moyennes entreprises qu’avec des plus grosses structures. Un tiers des entreprises du CAC 40 figure parmi nos clients », précise Stanislas. Oodrive commercialise donc ses offres de 1000 euros par an à 300 000 euros en fonction de la volumétrie.
« Actuellement, nous sommes bien sur le même coeur de métier que l’américain Box mais celui-ci est encore très peu utilisé en Europe. Sur le stockage en ligne, notre principal concurrent est Mozy, racheté par le groupe EMC. Quant à l’offre de partage de fichiers nous n’avons pas vraiment de concurrents frontaux mais travaillons avec une concurrence verticale en fonction des différents segments de marché »
L’Asie : nouveau relais de croissance ?
Disponibles en 14 langues, les solutions SaaS d’Oodrive sont utilisées dans plus de 90 pays. La société emploie actuellement 220 collaborateurs, dont la moitié travaille dans la R&D, et dispose de bureaux en Belgique, en Allemagne, en Espagne, en Suisse et à Singapour.
Le développement international, c’est justement là tout l’enjeu d’Oodrive. La société vient de faire entrer dans son capital le fonds R Capital Management, qui par cette occasion a racheté la participation financière d’Iris Capital. Le fonds avait investi, en 2007, 4 millions d’euros dans le spécialiste du partage de fichiers en ligne. Le montant et les termes de l’opération restent confidentiels, mais cette restructuration doit notamment aider Oodrive à doper son développement à l’international. Stanislas reconnaît, en effet, rencontrer quelques obstacles sur ce déploiement : « Contrairement à une offre B2C, lorsqu’on propose un produit B2B il faut toujours repartir de zéro lorsqu’on arrive dans un nouveau pays. »
« Aujourd’hui, les trois quarts des 25 millions d’euros de chiffre d’affaires que nous avons réalisé en 2012 sont effectués en France. Le reste de notre activité concerne la Belgique, l’Espagne, la Suisse et le Royaume-Uni » précise Stanislas. L’Asie représente toutefois un axe de développement pour Oodrive à moyen terme. La société a, en effet, récemment ouvert une entité à Singapour. « Je préfère être fort sur mon marché domestique et m’intéresser à l’Asie plutôt qu’envisager un développement outre-Atlantique où le marché est beaucoup plus mature avec des acteurs, comme Box, qui ont déjà levé énormément de fonds » avoue Stanilas.
Outre ce déploiement international, Oodrive compte notamment mettre l’accent sur la valeur apportée aux fichiers en développant des solutions de e-confiance ou de signatures électroniques. La société parisienne a également récemment lancé une offre B2C, avec sa solution Ubikube. Grâce à ces différents relais de croissance, Oodrive vise l’objectif ambitieux des 50 millions de chiffre d’affaires à l’horizon 2015. Une cible qui pourrait être atteinte si l’on en croît les perspectives de croissance du marché du cloud computing. « Je pense que les années à venir vont être marquées par l’adoption rapide du cloud computing par les petites et les moyennes entreprises », conclut Stanislas.
Les chiffres clés d’Oodrive
- Date de création : Fin 2000
- Nombre de collaborateurs : 220
- Nombre d’entreprises clientes : 14 500
- Nombre d’utilisateurs finaux : plus d’1 million
- Montant total des fonds levés : 11, 5 millions d’euros auprès d’Iris Capital et de Time Equity Partners.
- Chiffre d’affaires : 25 millions en 2012 contre 17 millions en 2011
Crédit photo: Shutterstock, des millions de photos, illustrations, vecteurs et vidéos
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