Pasqal, fer de lance de la France dans le quantique
Un reportage We Love Innovation de Maxence Fabrion et Joseph Postec
La France ratera-t-elle la révolution du quantique ? Non, voulait croire la députée Paula Forteza dans son rapport «Quantique, le virage technologique que la France ne ratera pas» remis au gouvernement en janvier 2020. Un an plus tard, Emmanuel Macron a présenté à l’université Paris-Saclay sa stratégie pour placer la France parmi les premiers pays à atteindre une souveraineté technologique dans ce domaine. Pour y parvenir, le gouvernement prévoit d’y allouer une enveloppe de 1,8 milliard d’euros pour réaliser des investissements qui s’étaleront sur 5 ans.
Faire cette annonce cruciale pour le secteur sur le plateau de Saclay n’a rien d’étonnant puisqu’il s’agit de l’une des places fortes du quantique dans l’Hexagone. Pour rappel, 80% de l’écosystème français du quantique est réparti entre Paris, Saclay et Grenoble. C’est à Saclay que l’on retrouve notamment le laboratoire de R&D de Pasqal, spin-off de l’Institut d’optique de Palaiseau. Lancée en mars 2019 par Christophe Jurczak et Charles Beigbeder, également fondateurs de Quantonation, un fonds d’amorçage pour soutenir les start-up européennes spécialisées dans les technologies quantiques, ainsi que Georges Reymond, la start-up développe un simulateur quantique qui sera capable de manipuler jusqu’à 100 qubits fin 2021.
De 100 à 1 000 qubits
Avec une telle puissance de calcul, Pasqal dépasserait celle des processeurs quantiques de Google et IBM, qui affirment avoir expérimenté la «suprématie quantique» avec des machines de 53 qubits. Toutefois, il est question de calcul numérique chez ces deux géants américains, quand il s’agit de calcul analogique chez la start-up française. Mais cela plante le décor, surtout que Pascal se fixe pour objectif de manipuler 200 à 300 qubits en 2022, puis 1 000 qubits fin 2023.
Si elle parvient à atteindre un tel stade d’avancement, la jeune pousse tricolore conforterait alors un peu plus sa place parmi les leaders européens du quantique. Dans ce sens, la société a notamment noué un partenariat fin 2020 avec Atos pour développer un accélérateur quantique s’appuyant sur la technologie des atomes froids (à température ambiante) de la start-up. Cette année, Pasqal prévoit de proposer son processeur quantique de 100 qubits dans le cloud, avant de livrer ses premières machines physiques à des centres de calcul fin 2022.
Regardez notre reportage réalisé à Saclay dans le laboratoire de R&D de Pasqal :
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