Pour les professionnels de la finance, l’avenir est dans la blockchain…
6 professionnels de la banque et de l’assurance sur 10 estiment que la blockchain va avoir un impact similaire à celui d’Internet sur leur activité, d’après la récente étude «The Future of Financial Services» conduite par Cognizant, Marketforce et Pegasystems, trois cabinets d'études et de conseil américains, spécialisés dans l'accompagnement au changement des entreprises.
Pour les besoins de l’étude, 500 cadres dirigeants dans la finance ont été interrogés sur leur vision de l’avenir. Près de la moitié d’entre eux (45%) estiment que combinée à des offres de peer-to-peer lending, la blockchain va totalement changer le métier des banques. Au-delà de cette tendance très en vogue, d’autres orientations se dessinent.
De fortes attentes concernant la blockchain
Première tendance qui devrait faire bouger les lignes, la blockchain fascine les professionnels de la finance interrogés dans le cadre de l’étude. 22% d’entre eux pensent ainsi que d’ici 5 ans, leurs clients géreront la majorité de leurs actifs au sein d’un «portefeuille blockchain». Ils sont 42% à estimer qu’il sera courant pour leurs clients de conserver l’ensemble de leurs données personnelles (y compris leurs papiers d’identité) dans une blockchain d’ici 5 ans.
Ces informations restent malgré tout à relativiser: on notera que plus du tiers (35%) des répondants n’ont jamais entendu parler de blockchain, et qu’ils ne sont que 42% à déclarer en comprendre le principe.
Autre élément qui incite à prendre du recul concernant ces résultats: plus de 8 répondants sur 10 n’ont aucune idée de la manière dont leur organisation s’est saisie du sujet, et seuls 16% d’entre eux déclarent qu’une équipe dédiée travaille là-dessus.
Enfin, les auteurs de l’étude soulignent un certain nombre de questions très opérationnelles à régler pour passer à l’étape d’après: la scalabilité de la blockchain (VisaNet traite 47 000 transactions à la seconde, le Bitcoin en traite 7 dans le même laps de temps), ainsi que les questions d’accès et de standardisation.
Le potentiel des wearables comme moyens de paiement
Après la révolution attendue de la blockchain, ce sont les wearables et leur utilisation dans le cadre de transactions financières qui intéressent les professionnels de la finance.
Près de trois répondants sur quatre (73%) pensent ainsi intégrer des objets connectés parmi leurs canaux de contact d’ici 5 ans. Ils sont également 20% à estimer que d’ici un an, il sera courant pour leurs clients de réaliser des paiements via leurs wearables. Ce chiffre monte à 91% d’ici 5 ans.
On notera que pour une grande majorité des répondants, il sera courant d’effectuer des paiements via une smart TV (à 87%), ainsi que via un équipement connecté pour la maison (à 68%).
93% d’entre eux estiment ainsi qu’il sera déterminant pour leur organisation de développer des services à forte valeur ajoutée basés sur les datas qu’ils collectent, sans préciser comment ils traitent la problématique en interne. Ainsi, plus de la moitié des répondants pensent que d’ici 5 ans, la majorité des assurances habitation et des assurances de santé verront leurs tarifs évoluer en fonction des données collectées concernant l’assuré. 8 professionnels sur 10 s’attendent à un changement de proposition de valeur de la part des assurances, d’un modèle de compensation à un modèle de prévention.
Self-service et personnalisation de la relation client
Enfin, la troisième tendance qui se détache de l’étude concerne la personnalisation de la relation client. Là encore, on perçoit un décalage entre la perception qu’ont les professionnels de leur capacité à se saisir du sujet, et la réalité.
En effet, les trois quart des répondants estiment qu’ils seront en mesure d’apporter une offre totalement personnalisée à leurs clients d’ici 5 ans. Ils sont même 83% à penser qu’ils pourront prévoir les besoins de leurs clients.
Dans le même temps, ils sont 85% à déclarer avoir des difficultés à avoir une vue personnalisée de leurs clients, et 80% à se trouver confrontés à des problèmes de traitement et d’analyse des données qu’ils collectent.
Autre difficulté révélée par l’étude, celle de répondre aux attentes fortes des clients en matière de self service. Seuls 38% des répondants déclarent pouvoir répondre à ce type de demande via l’automatisation. En cause: le système réglementaire, jugé trop contraignant à 94%
** Méthodologie : plus de 500 cadres dirigeants de la banque et de l’assurance ont été interrogés dans le cadre de cette étude. Il n’y a pas d’information concernant leur pays d’origine, ni concernant la typologie d’entreprises concernées par l’étude. Les répondants sont vraisemblablement originaires d'Amérique du Nord.
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