Pour réussir sa transformation digitale, il faut s’être transformé soi-même
Lettre ouverte d'un transformer:
Tout le monde parle de transformation digitale. Le digital est comme l'air qu'on respire. Tout est digital, il diffuse, il disperse, il ventile.
Pourtant nous les 40-50 ans avons vu démarrer l’Internet, lancé des régies digitales et des sites de marques avec des modems trop lents. Nous nous sommes vite adaptés et avons lâché notre Mercator pour du marketing consumer centric «Pur fibre».
Nous sommes partis quelques années aux USA pour apprendre, fabriquer des sites pour les grandes marques et monétiser des audiences «early adopters» afin de structurer de bonnes pratiques et créer des boîtes à outils digitales efficaces.
Au secours y-a-t-il quelqu'un dans la salle qui peut éviter «la jargonite digitale» sorte de maladie générationnelle créant une discrimination artificielle de langage pour certaines entreprises qui veulent transformer leur business sans pour autant acheter un Larousse.
Alors nous nous sommes transformés de plus en plus en techno-marketers notamment sur l'e-commerce en apprenant beaucoup par nos «test and learn» permanents toujours avec la passion des conquérants chasseurs de nouveaux comportements d'achat et surtout de revenus tangibles.
Nous nous sommes une nouvelle fois adaptés, transformés et aguerris en révisant continuellement nos stratégies marketing digitales. Nous avons beaucoup appris sur les choix technologiques, les niveaux d'investissement média, la subtilité du parcours client et du taux d'attrition. (Bravo pas trop de jargon).
Nous nous sommes devenus petit à petit des «machine learning» (jargon) face à une transformation digitale plus complexe sous la pression des multiples acteurs, des start-up et des nouvelles plateformes technologiques créant un millefeuille technologique parfois indigeste pour les PDG.
En fait les comportements de nos consommateurs sont allés mille fois plus vite en quelques années que l'organisation interne des entreprises.
Pourquoi???
Tout a commencé par une nuit sombre, le long d’une route solitaire de campagne…. les nouveaux envahisseurs: les smartphones!
Les smartphones allaient changer le monde du marketing avec la révolution addictive du smartphone, la dopamine générée par Facebook et des joies du ROPO (jargon). Pas de REPOS du guerrier marketing pour apprendre à trouver la ligne de code de l’omnicanal dans les plans marketing.
Pendant ce temps les régies mobiles en vendant aveuglément le display de façon intrusive ont créé le germe d’une génération grandissante de consommateurs adblockers.
Ensuite, nous avons appris à déjouer la course aux fans sur Facebook sans en avoir le reach. Qui est riche maintenant?… Ce jour-là, l’amplificateur social avait pris un sérieux coup de Larsen mais nous étions tellement heureux d'avoir appris!
Nous avons continué à apprendre à nous transformer en comprenant que les marques avaient perdu de la voix car les consommateurs avaient pris leur porte-voix pour parler à leur place à 80%. Le native était né (à nouveau).
Data et expérience consommateur sont résolument indissociables. Le techno marketeur apprend encore plus vite aujourd'hui car sa mue transhumaniste l'habille en data avec un bel ourlet d'Intelligence Artificielle: une sorte de Robocop du Comex.
Mais alors aujourd'hui pourquoi tant de Hackatons (jargon) avec des start-up qui sont parfois plus souvent utiles aux marchés boursiers qu'à la transformation opérationnelle des organisations?
Ne faut-il pas regarder plutôt vers la transformation du retail 2.0 qui deviendra moins un lieu d'achat dans le futur mais plus un lieu d'expérience augmentée. Regardez la fluidité d'Amazon Go, l'enchantement de Bright, le social de Nyx, la passion d'Under Armour, et l'impact de Wynd.
Ne faut-il pas se transformer avec la révolution du paiement mobile initiée par Apple Pay, Square et le lancement d'Orange Bank.
Ne faut-il pas s'interroger sur le rééquilibrage nécéssaire entre le plus d'humain (chatbots ou Alexa) sur les sites marchands ou le plus de digital en magasin pour bâtir un service client «augmenté».
Finalement les meilleurs décodeurs ne seraient-ils pas ceux ou celles qui auraient passé toutes ces années à se transformer eux-même chaque jour et appliquer depuis longtemps un modèle «lean start-up» (jargon) au sein de multiples entreprises dans différents pays?
Pourtant l'expérience consommateur change aussi vite qu'un snap sur votre iphone.
Et si finalement bâtir l'expérience consommateur de demain n'était pas qu'une question d'expérience?
Je serai ravi d'avoir vos réactions et échanger avec vous.
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