Pour Vladimir Poutine, les cryptomonnaies permettent de financer le terrorisme
Si vous avez misé quelques bitcoins pour faire fortune, évitez la Russie. En effet, Vladimir Poutine ne voit pas d’un bon oeil l’essor des cryptomonnaies. Aux yeux du président russe, elles peuvent être utilisées pour blanchir de l’argent, échapper aux impôts… et même financer le terrorisme. «Les cryptomonnaies sont émises par un nombre illimité de sources anonymes. De cette manière, les acheteurs de cryptomonnaies pourraient être impliqués dans des activités illégales», a déclaré Vladimir Poutine. Et d’ajouter : «L’utilisation des cryptomonnaies comporte de sérieux risques. Je connais la position de la Banque centrale à ce sujet.»
Comme Vladimir Poutine, la Banque centrale russe n’entend pas laisser le champ libre aux cryptomonnaies. L’institution bancaire a d’ailleurs annoncé qu’elle allait bloquer les sites de vente de bitcoins et de ses concurrents. Pour justifier cette décision, Sergei Shvetsov, le premier sous-gouverneur de la Banque centrale russe, a estimé que les cryptomonnaies étaient «douteuses», et par conséquent, que les investisseurs devaient être protégés. «Nous ne pouvons pas donner un accès direct et facile à ces instruments douteux pour des petits investisseurs», a déclaré Sergei Shvetsov.
Un violent revirement de situation… malgré un entretien entre Poutine et le co-fondateur russe de l’ethereum
La position de la Russie sur les cryptomonnaies fait écho à un avertissement récent émis par l’Autorité monétaire de Singapour (MAS), qui remet en cause les ICO, les levées de fonds en cryptomonnaie. «Les ICO sont vulnérables aux risques de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme en raison de la nature anonyme des transactions et de la facilité avec laquelle des sommes importantes d’argent peuvent être levées dans un court laps de temps», avait déclaré l’organisme bancaire le 1er août dernier. De plus en plus utilisées, les ICO sont devenues des moyens faciles pour les entreprises du monde entier afin de lever des millions de dollars en l’espace de quelques minutes. En mai dernier, Brave, le navigateur Internet créé par Brendan Eich, le co-fondateur de Mozilla, avait ainsi levé 35 millions de dollars en seulement 30 secondes.
Il y a quelques semaines, la Russie était pourtant ouverte sur la question des cryptomonnaies. Le ministre des Finances, Anton Siluanov, estimait le mois dernier que les autorités devaient accepter l’existence de ces monnaies virtuelles. «Les bannir n’a aucun sens, il faut les réglementer», déclarait-il alors. Il avait également ajouté que son ministère planchait sur une loi prévoyant l’enregistrement des acheteurs de monnaie virtuelle. En juin dernier, Vladimir Poutine s’était même entretenu avec Vitalik Buterin, le co-fondateur russe de l’ethereum, la deuxième monnaie virtuelle derrière le bitcoin, en marge du Forum économique de Saint-Pétersbourg. Visiblement, le ton a donc radicalement changé du côté du Kremlin.
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Le Ministre des Finances russe a dû suivre les cours de Français de Najat dispensé par l’un de ses pédagogues à deux balles : » «Les bannir n’a aucun sens, il faut les réglementait», « les réglementer » aurait été préférable.