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Pourquoi Dassault Systèmes met la main sur la startup américaine NuoDB

En début d’année, le géant français du logiciel Dassault Systèmes expliquait qu’après avoir «passé trente années à digitaliser les objets» dans l’industrie aéronautique et automobile notamment, il allait désormais s’atteler «sur les vingt prochaines années à digitaliser la santé et peut-être le territoire et ses infrastructures». Ce virage, qui se prépare depuis une décennie, s’est matérialisé par le rachat en 2014 du groupe américain Accelrys, spécialisé dans les solutions de modélisation dans la chimie et les biotechnologies, puis un coup d’éclat retentissant en 2019 avec la plus grosse acquisition de l’histoire de l’éditeur français de logiciels 3D. Ce dernier avait ainsi déboursé 5,8 milliards de dollars pour s’offrir Medidata, éditeur américain de logiciels pour le suivi d’essais cliniques.

Ce rachat prend d’ailleurs aujourd’hui tout son sens en pleine crise du coronavirus. Dassault Systèmes est en effet engagé dans la course au vaccin anti-Covid aux côtés de la BioTech américaine Moderna, qui s’appuie sur la plateforme Rave Clinical Cloud de Medidata pour mener à bien ses essais cliniques. Mais que ce soit dans la santé ou l’industrie et les transports, les deux autres moteurs de l’activité du groupe français, il est impératif de se doter d’outils et de capacités suffisantes pour traiter des masses colossales de données, peu importe le logiciel dont elles émanent. C’est dans cette optique que Dassault Systèmes vient de mettre la main sur la start-up américaine NuoDB, qui édite une base de données SQL distribuée en mode natif sur le cloud. Avant cette opération, le, groupe français détenait déjà une participation de 16% au capital de la jeune pousse américaine, qui a réalisé un chiffre d’affaires d’environ 6 millions de dollars l’an passé. La transaction doit être finalisée dès le mois de décembre.

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Une base de données «élastique» pour les environnements cloud

Fondée en 2010 par Barry Morris et Jim Starkey, la société basée à Cambridge, dans le Massachusetts, à côté de Boston, a levé 85,2 millions de dollars depuis sa création, notamment auprès de Dassault Systèmes. Cette somme a permis à l’entreprise américaine de concevoir une base de données «élastique» particulièrement avancée pour les environnements cloud. En misant sur le SQL (Structured Query Language), un langage permettant de communiquer avec une base de données, NuoDB est ainsi capable de faciliter le dialogue entre les logiciels et différentes bases de données. Cette portabilité simplifiée est d’autant plus nécessaire au moment où les données de milliers de patients doivent être traitées par plusieurs entités médicales (laboratoires, hôpitaux…). Mais elle peut aussi d’avérer très utile pour relier les différents maillons de la chaîne d’assemblage d’une entreprise ou ses fournisseurs.

Dans ce cadre, l’acquisition de NuoDB va permettre à Dassault Systèmes de poursuivre le déploiement de sa stratégie dans les domaines de la science des données et du cloud. «L’un des objectifs de la plateforme 3DEXPERIENCE sur le cloud est de déployer l’infrastructure la plus évolutive et la plus résiliente possible pour les secteurs industriels et les clients que nous servons dans le monde entier. Nous avons entamé notre partenariat avec NuoDB en 2013. Avec l’extension de ce partenariat, nous soulignons davantage encore les capacités uniques de la base de données SQL distribuée de NuoDB, ainsi que son adéquation avec les environnements de cloud natif», commente Florence Hu-Aubigny, directrice générale adjointe, recherche et développement, chez Dassault Systèmes.

Malgré la crise actuelle, l’entreprise de Vélizy conserve une feuille de route ambitieuse avec l’objectif de doubler son bénéfice par action d’ici 2024, au lieu de 2023 initialement, grâce à une croissance annuelle moyenne du chiffre d’affaires d’environ 10% par an entre 2020 et 2024. A elle seule, la branche cloud du groupe pourrait rapporter 2 milliards d’euros en 2025. A cet horizon, le cloud, notamment dopé par les usages dans la santé et l’industrie, devrait ainsi représenter plus du tiers de l’activité du géant français du logiciel. Cette stratégie doit être menée à bien par Bernard Charlès, directeur général de Dassault Systèmes depuis 25 ans et considéré par la Harvard Business Review comme le quinzième patron le plus performant de la planète.

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