Pourquoi Walmart réduit la voilure au Japon
Walmart vend 85% de ses parts dans la chaîne de supermarchés japonaise Seiyu à KKR et Rakuten pour plus d’un milliard de dollars. Cette opération réduit considérablement ses activités au Japon, puisqu’il ne dispose plus que de 15% des activités de Seiyu. Walmart, qui avait progressivement acquis la chaîne de supermarchés entre 2002 et 2008, semble s’être résigné face à la concurrence qui fait rage sur le marché japonais de la distribution alimentaire. « Cette opération reflète l’engagement de Walmart à créer des entreprises locales fortes, en réunissant les bonnes parties dans la bonne structure, pour répondre aux besoins uniques du marché », détaille le groupe dans un communiqué.
Le fonds d’investissement américain KKR rachète 65% des activités de Seiyu, tandis que l’e-commerçant japonais Rakuten en acquiert 20%, via sa nouvelle filiale Rakuten DX. L’opération valorise Seiyu à environ 1,6 milliard de dollars, qui ambitionne de devenir le premier retailer omnicannal du Japon grâce à l’expérience de ses acquéreurs. Rakuten est déjà impliqué dans les activités de Seiyu puisqu’il a signé un partenariat avec Walmart en 2018 pour lancer un service de livraison de produits d’épicerie baptisé Rakuten Seiyu Netsuper. Ce service permettra à Seiyu d’accélérer dans la digitalisation de ses commerces physiques. « Les compétences complémentaires de KKR et Rakuten dans le domaine du retail, notamment leur expérience en matière de croissance du e-commerce et des plateformes de marketing numérique dans le monde entier, aideront Seiyu à devenir le premier retailer local innovant et de qualité. »
Une concurrence trop rude ?
Si Walmart reste impliqué dans les activités de la chaîne japonaise, il s’efface néanmoins au profit de KKR et de Rakuten. Le géant américain de la grande distribution n’aurait pas atteint les objectifs financiers qu’il s’était fixé en arrivant au Japon. Comme Tesco ou Carrefour avant lui, Walmart a été séduit par le pouvoir d’achat des japonais mais a peiné à se faire une place face à des mastodontes locaux, à l’instar d’Aeon ou d’Ito-Yokado, la première chaîne de supermarchés du pays.
Cependant, la crise du Covid-19 ayant réduit les déplacements et augmenté les livraisons à domicile, Seiyu pourrait profiter de l’essor de ces nouvelles habitudes de consommation. L’entreprise a d’ailleurs augmenté son bénéfice depuis 2019 lorsqu’elle a mis « l’accent sur la valeur ajoutée, les produits frais et la facilité d’utilisation numérique pour les clients. » Dans le cadre de cette transaction, un nouveau conseil d’administration composé de représentants de KKR, Rakuten et Walmart, sera formé pour concentrer la prise de décision au niveau local chez Seiyu. Le groupe prévoit également de nommer un nouveau PDG après la clôture de la transaction.
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