Face à l’explosion des besoins en stockage de données, les infrastructures traditionnelles peinent à suivre le rythme. 60 % des données générées aujourd’hui sont stockées sur des bandes magnétiques, un marché estimé à 6,5 milliards de dollars en 2023, et qui devrait dépasser 40 milliards de dollars d’ici 2030.
Offrir une alternative moins couteuse, avec un impact écologique plus fort que les solutions actuelles font partis des objectifs de la startup française Biomemory qui a décidé de travailler à une solution de stockage des données numériques sur de l’ADN.
L’idée de stocker des données sur ADN, a été introduite par Richard P. Feynman en 1959, et a été explorée par diverses universités et entreprises. Les récentes avancées technologiques, combinées aux enjeux environnementaux, rendent cette piste de plus en plus pertinente. De nombreux chercheurs, notamment au MIT et à l’université de Caroline du Nord, ont développé des systèmes pour identifier et protéger les brins d’ADN utilisés pour le stockage.
C’est dans ce contexte que l’ADN s’impose comme une alternative pertinente. Capable de stocker 215 pétaoctets de données (215 millions de gigaoctets) par gramme, l’ADN est infiniment plus dense que les technologies actuelles. De plus, il ne nécessite ni énergie, ni eau pour être conservé, et reste stable à température ambiante.
La vision technologique de Biomemory
Fondée en 2021, Biomemory s’appuie sur la biologie de synthèse pour développer des procédés permettant de produire de longs fragments d’ADN biosourcés, biocompatibles et bio-sécurisés. L’entreprise convertit la biomasse en données numériques, créant un système qu’elle appelle DNA DRIVE. Cette approche permet un stockage stable et totalement indépendant des ressources énergétiques. À terme, Biomemory ambitionne de réduire drastiquement les coûts de stockage : là où les solutions actuelles de synthèse ADN coûtent environ 1 dollar par kilooctet, l’entreprise vise un coût de 1 dollar par téraoctet après optimisation.
Après une levée de fonds 5 millions d’euros en seed, mené par eureKARE et le French Tech Seed Fund (géré par Bpifrance). Biomemory lève 17 millions d’euros lors d’un tour de table mené par Crédit Mutuel Innovation afin de développer davantage la technologie, à industrialiser les processus, et à lancer une phase pilote d’ici 2030.
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