Annoncée comme le catalyseur de la prochaine « révolution industrielle », la nouvelle génération des réseaux mobiles 5G, dont l’accès sera effectif mercredi en France, va-t-elle bouleverser la vie quotidienne du grand public?
Plus de débit mais mêmes services?
Pour les consommateurs, il ne faut pas s’attendre à très court terme à une différence flagrante, comme cela a pu être le cas lors du passage de la 3G à la 4G. Si la 5G promet d’offrir, à terme, un débit jusqu’à 10 fois plus rapide, les opérateurs comptent avant tout sur son lancement pour gérer l’augmentation du trafic et éviter la saturation de leurs réseaux mobiles. « Elle sera dans un premier temps une 4G améliorée apportant beaucoup plus de débit et de capacité », indique l’Arcep, le régulateur des télécoms. Mais pour quoi faire?
« Au début, rien de plus de ce que font les gens aujourd’hui, comme échanger plus vite une vidéo », explique à l’AFP Guillaume Vaquero, analyste télécoms au cabinet Wavestone. « Aujourd’hui dans les forfaits 5G qui sont lancés, on ne voit pas de services nouveaux qui sont inclus hormis plus de data (données) disponibles », ajoute-t-il, même si la promesse d’un accès plus fluide aux contenus en haute définition ou aux jeux vidéo en streaming (‘cloud gaming’) peut rapidement devenir une réalité.
Faut-il changer de smartphone et d’abonnement?
Pour profiter de la 5G, il sera nécessaire de s’équiper d’un smartphone compatible avec la nouvelle génération de réseau mobile, auquel il faut ajouter un nouvel abonnement dédié. Les deux plus gros vendeurs de smartphones dans le monde, le sud-coréen Samsung et le chinois Huawei, ont sorti leurs premiers modèles 5G au printemps-été 2019. Plus d’un an après ses deux rivaux, l’américain Apple a dévoilé début octobre sa première gamme d’iPhone 5G, à des prix de base allant de 699 à 1.099 dollars. Un lancement censé dynamiser le marché. Le cabinet Futuresource prévoit que les ventes de smartphones compatibles 5G dans le monde passeront de 145 millions de combinés en 2020 à 303 millions en 2021, et 515 millions en 2022.
Les anciens modèles vont-ils devenir obsolètes?
Il sera toujours possible d’utiliser les autres réseaux (2G, Edge, 3G, 4G) selon le type d’appareil, forfait et type de couverture disponible localement car les réseaux « préexistants » ne vont pas disparaître avec l’arrivée de la 5G. Mieux, l’accord « New Deal Mobile », signé en janvier 2018 entre le gouvernement, l’Arcep et les opérateurs, ambitionne de résorber les « zones blanches », territoires non couverts par les réseaux mobiles de dernières générations, en France d’ici à 2022. Dans le cadre de cet accord, les opérateurs ont l’obligation d’équiper en 4G 75% de leurs infrastructures mobiles existantes situées en zones blanches au 31 décembre 2020.
La « vraie » 5G seulement à partir de 2022-2023?
Technologie qui a vocation à évoluer, la 5G verra ses performances réellement progresser, notamment en termes de débit et de latence -le délai de transmission des données entre l’émetteur et le destinataire-, au mieux en 2022. Car dans un premier temps, les antennes 5G seront installées à partir d’infrastructures 4G. Elles ne pourront délivrer leur pleine mesure qu’une fois qu’elles seront sur une infrastructure réseau 100% 5G. C’est lors de cette deuxième phase de déploiement, à l’horizon 2022-2023, que les grandes promesses industrielles de la 5G (la voiture autonome, les usines robotisées, la santé connectée ou encore les opérateurs chirurgicales à distance…) sont censées se concrétiser.
Là où la première génération permettait de passer des appels, la 2G d’y ajouter du texte, la 3G de commencer à envoyer des images et la 4G de développer l’internet mobile, la 5G doit servir à connecter tout ce qui ne l’est pas actuellement. Avec une densité de connexion améliorée, la 5G permettra par exemple de multiplier par 10 le nombre d’objets connectés de manière simultanée sur le même réseau: l’une des « ruptures » tant attendues par les industriels.
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