EXPERIENCESUX UNDERLOCK

Quel arsenal IA pour les cyberdéfenseurs ? Panorama des IA utiles dans un SOC

🛡️ Partenaire du jour: 👉 MAILINBLACK, solutions anti malware, anti spearphishing, antispam

Parler “d’IA en cybersécurité” au singulier n’a plus de sens. Le paysage technologique s’est fragmenté, et chaque besoin spécifique appelle une approche ciblée : modèles comportementaux, analyse statistique, graphes de corrélation, moteurs de vision, ou encore LLM génératifs. Nous vous proposons un tour d’horizon des outils que les cyberdéfenseurs mobilisent désormais.

L’IA comportementale : pilier de la détection anormale

C’est la première brique déployée historiquement dans les outils de sécurité. En analysant les comportements des utilisateurs, des terminaux ou des flux réseau, ces modèles permettent de repérer des déviations subtiles : connexions inhabituelles, accès à des ressources sensibles, volumes de données sortants excessifs.

Utilisée dans les solutions de UEBA (User and Entity Behavior Analytics), cette IA est particulièrement précieuse pour la détection d’exfiltration, de mouvements latéraux ou de compromission interne. Elle s’appuie généralement sur du machine learning supervisé ou semi-supervisé. Son principal atout : une détection contextuelle qui ne repose pas uniquement sur des signatures connues.

Les modèles statistiques : rapides, stables, efficaces

Moins “intelligents” que les modèles de deep learning, les algorithmes statistiques conservent leur place dans le SOC pour des raisons simples : vitesse d’exécution, faible consommation de ressources, explicabilité native. Ils sont utilisés pour du scoring d’alertes, de la normalisation de logs ou de la détection de fréquence anormale.

Souvent combinés à des systèmes de règles, ils servent de première ligne de tri, filtrant le volume d’événements et hiérarchisant les signaux faibles. Leur stabilité dans le temps est un avantage dans des environnements critiques où la prédictibilité est essentielle.

L’IA sur graphes : pour orchestrer les investigations

Les systèmes de graphes permettent de modéliser les relations entre les événements, les entités et les ressources : qui parle à quoi, depuis où, à quel moment. Cette approche structure l’analyse dans un SOC, notamment pour la corrélation d’alertes et l’investigation de chaînes d’attaque.

Des IA sont aujourd’hui entraînées à naviguer dans ces graphes pour guider les analystes, en posant les bonnes questions ou en proposant des hypothèses d’attaque. Elles permettent de sortir des playbooks rigides et d’explorer des scénarios complexes. Leur force réside dans leur capacité à générer des raisonnements plus proches de l’humain, mais avec la vitesse de la machine.

Les modèles de vision : identifier les attaques dans l’interface

Peu évoqués, les modèles d’IA “visuelle” gagnent du terrain. Chez Microsoft, par exemple, un modèle embarqué dans Edge détecte les pages frauduleuses incitant l’utilisateur à appeler un faux support technique (scareware). Il ne repose pas sur l’URL, mais sur la reconnaissance visuelle de l’interface.

Ces IA sont précieuses pour analyser des fichiers, des interfaces, ou des captures d’écran suspects. Leur exécution locale garantit confidentialité et rapidité. Elles ouvrent la voie à une cybersécurité moins dépendante de la détection basée sur réseau ou logs.

Les LLM (Large Language Models) : du potentiel, pas sans limites

Ils fascinent, mais restent sous surveillance. Les modèles de langage comme GPT, Claude ou Gemini peuvent résumer des alertes, interpréter des logs non structurés, lire un email suspect ou générer des suggestions de remédiation. Utilisés comme copilotes, ils améliorent l’efficacité des analystes.

Mais leurs limites sont bien connues : hallucinations, incohérences, latence, et surtout une logique probabiliste mal adaptée aux environnements critiques. Leur usage se cantonne encore à des tâches à faible impact décisionnel, ou à des environnements très encadrés. L’avenir passe par des LLM spécialisés, embarqués ou orchestrés, au service de modules plus stables.

Le feedback loop : le chaînon humain

Quel que soit l’outil IA déployé, le retour d’expérience humain reste indispensable. Les meilleures architectures intègrent une couche de supervision : chaque décision prise par l’IA doit pouvoir être auditée, corrigée, commentée. Cela permet d’entraîner les modèles, de renforcer leur pertinence, et de maintenir une logique de confiance.

“ce sont les petites IA, spécialisées, bien gouvernées, qui apportent aujourd’hui la valeur”. Dans les meilleurs SOC, on voit émerger des réseaux d’agents autonomes, chacun dédié à une tâche, pilotés par des humains qui gardent la main.

Pas une IA, mais un arsenal d’IA

L’IA n’est pas un produit miracle, c’est une boîte à outils complexe, à assembler avec méthode. Chaque couche du SOC – détection, corrélation, investigation, remédiation – appelle une approche différente. Il ne s’agit pas d’automatiser, mais d’augmenter l’intelligence humaine avec discernement.

Le défi n’est plus d’adopter l’IA, mais de savoir quelle IA, pour quel usage, avec quelle supervision. Les défenseurs avancés ne cherchent pas un copilote unique, mais un écosystème d’intelligences complémentaires, au service d’une cybersécurité distribuée, réactive et durable.

Suivez nous:
Bouton retour en haut de la page