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Quel rôle doit jouer le journaliste à l’ère du numérique?

Bonnes feuilles : retrouvez un extrait du livre Le Numérique t’en souvient-il (éditions Mélibée) de Bernard-Roger Mathieu.

Comment reprendre le pouvoir au sein de cette e-volution numérique? (extrait 1)

 

Son nom : miroir !

La presse.

La démocratie possède ses outils et le journaliste reste à la manœuvre. Sans cesse ce secteur s’est employé à répondre à la demande. La France avec ses 37 415 journalistes titulaires de la carte d’identité des Journalistes a perdu 489 professionnels depuis 2009.

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Le plus grand nombre de ceux-ci font partie, encore aujourd’hui, de la presse écrite. La présence nationalement mais surtout aussi dans toute les régions d’un ou plusieurs titres offre des réseaux d’information dont la pluralité garantit aux lecteurs une liberté à la française très appréciable. Mais les combats, paradoxalement, perdurent. Si on peut considérer que l’information est due aux citoyens et qu’existe un «service public», tous les organes de presse sont sévèrement soumis au règne de l’argent et de leur nécessaire équilibre financier. Pour cette raison, l’État par ses aides régule les difficultés et desserre les cordons de sa bourse. Mais ces «flotteurs» parfois ne sont pas suffisants. La presse indépendante, baromètre de l’ambiance sociale, se doit de trouver sa place pour permettre la légitime expression des courants de pensée. Rassemblant ce qui est épars, elle seule peut rendre la cohérence indispensable aux opinions critiques qui forment ces courants, les idées qui courent, les modes émergentes, les raisons des expressions. Sur Internet, il suffit de lancer «décodeurs» et on trouve des blogs de journalistes en alerte.

Le datajournalisme

— Et la presse là-dedans? Dedans? Sur? Avec? Elle avait besoin d’une imprimerie, que fera-t-elle du data?

— La presse? Pascal Chavernac nous interroge: Quel serait son rôle dans le fonctionnement de cet outil?

«Lors des événements de Charlie hebdo» toutes les médias couvraient les événements. Les télés, tolérées à bonne distance, à l’arrière front des points d’impact, faisaient ce qu’elles pouvaient avec des journalistes non informé. Un seul doué d’initiative, eut l’idée de téléphoner à l’imprimerie. Des studios, les commentateurs «tuaient» le temps fournissant des images statiques tout justes tolérées par la police. Et de temps à autre jaillissait, sur la toile, dont on ne sait d’où, des flashes invérifiables. Certains se sont avérés exacts, d’autres non. Sur le «chaud» à vif, le journaliste renseigne ; surtout il emploie le conditionnel si le «tuyau» n’a pas été «recoupé». Internet c’est une source. Une info, c’est deux sources au moins.

Journaliste, je capte une information, je la recoupe puis je la croise avec d’autres mettant en place les pièces cohérentes d’un puzzle qui donne une image aussi précise que possible. Puis, je retransmets les différents aspects et conséquences de cette information ouverte afin que le lecteur puisse se faire sa propre opinion citoyenne. Une société ne peut vivre sans lien social reliant les pôles, soit la pièce du mécano qui s’ajoute et termine l’œuvre, le maillon par lequel transite l’information utile à une meilleure connaissance de son environnement. Dans un sens: à destination des utilisateurs qui à un moment ou un autre auront besoin de s’exprimer ou de s’informer; dans l’autre sens: pour faire remonter vers les décideurs les besoins de la base.

— Concrètement où cette presse trouve-t-elle sa place?

— Si je comprends bien nous avançons sur un terrain où tout ou presque est à construire. Nous avons parlé de l’interactivité commerciale et de l’exemple où le passant regardant la vitrine est tout à coup sollicité par un SMS ou un courriel l’informant de la promotion en cours dans ce magasin. Pour moi, c’est de l’agression publicitaire, du pop-up abusif et indigeste. Je préfère de loin le journaliste spécialisé qui informe ses lecteurs sur les promotions en cours sur sa zone de chalandises et du comparatif impartial qui peut fournir. La société a besoin de journalistes libres évaluant la situation qu’elle soit commerciale comme ici ou politique, ou de toute autre source. Une action d’ailleurs qui ne peut se concevoir que dans une pluralité avec des avis contradictoires de plusieurs journalistes. Ce n’est pas le journaliste qui dicte ses choix, mais le lecteur qui reste maitre de ses choix. Intermédiaire le journaliste informera sur les flux, les coûts des flux, les risques de ceci ou de cela dans l’intérêt de ses lecteurs. Un veilleur !

— Alors on le met où?

— Je ne sais pas. Là où il est. C’est déjà pas mal. L’avenir le dira. En tous les cas dans la proximité lisible de ses actions et de ses investigations. Cela peut être aussi une demande émanant des médias soucieux de leur avenir. Cela peut-être aussi une revendication des syndicats de la profession. Le SNJ (syndicat national des journalistes) notamment, se tient au fait de la question. Quid demain du datajournalisme?

— Peut-on imaginer des espèces d’agences regroupant, triant et réalimentant soit les journalistes qui la valoriseront, soit directement aux lecteurs se contentant de l’info brute?

— C’est une bonne question. 

bernard-roger-mathieuBernard-Roger Mathieu est journaliste et auteur de Le Numérique t’en souvient-il, son septième ouvrage, aux éditions Mélibée. 

 

 

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2 commentaires

  1. Bonjour,
    je pense que le numérique change la donne, dans le sens où les lecteurs accepteront de payer seulement pour un travail de qualité, et peut-être aussi pour avoir une explication du monde qui corresponde à leur courant de pensée.

  2. Bonjour, journaliste depuis près de vingt ans, je vous conseille mon enquête publiée dans mon livre « JOURNALISTES 2.0 : Usages et dilemmes des journalistes contemporains » aux éditions l’Harmattan qui est une photographie instantanée du journaliste à l’ère du numérique en général et des médias sociaux en particulier – Linda Be Diaf

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