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Qu’est-ce qu’un «artiste numérique»?

Bertrand Flour est un «artiste numérique», un statut méconnu dont les contours restent indéfinis. Formé aux Beaux-Arts de Paris et Nantes, Bertrand Flour a fait partie de la première génération des artistes numériques dès les années 1990. Passé par le studio de créations créé à l'époque au sein d'Apple France  et qui a fermé en 1993, il retrace pour FrenchWeb les évolutions technologiques qui ont marqué son travail depuis ces vingt dernières années. 
 

FrenchWeb: Comment définissez-vous votre travail et votre art?

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Bertrand Flour, artiste numérique et vice-président du conseil international, créativité, technologie, société du XXIè siècle*: Il s’agit d’art numérique, c’est-à-dire d’œuvres virtuelles entièrement réalisées par ordinateur à l’aide d’un stylet électronique et d’une tablette graphique. J’utilise, qui plus est, la palette graphique du logiciel Adobe Photoshop en vue de créer des œuvres informatiques aux multiples facettes.

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Vous avez travaillé en tant qu'artiste chez Apple France au début des années 1990. Quelles étaient vos missions?

J’ai testé à cette époque les performances graphiques du Macintosh parmi un nombre restreint de plasticiens tous choisis en fonction de leurs compétences artistiques. Le studio graphique de la société Apple Computer France a été un lieu unique, destiné qu'aux images numériques. Une grande liberté d’expression fut également à l’origine de nouvelles sensations visuelles qui prirent racines dans les entrailles de la technologie.

Quel regard portez-vous sur cette époque, quels étaient vos outils?

Il fallait, à cette époque, anticiper une technologie naissante qui ne pouvait offrir que des possibilités restreintes à cause des faibles performances du Macintosh et des moyens d’impressions obsolètes. Les artistes devaient systématiquement se projeter à travers des œuvres numériques dont la matérialisation était encore impensable. Ces images représentent aujourd’hui la mémoire virtuelle de l’art contemporain informatisé sujet toujours à une infinie évolution technologique.

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crédit : Bertrand Flour

Le Macintosh était encore considéré comme la référence avant l’arrivée du Quadra qui dopa les images de 256 coloris à 16 millions de magnifiques coloris. Un scanner, une imprimante à sublimation thermique ainsi qu’un Slide writer, une chambre noire destinée à l’ektachrome, demeuraient gracieusement à la disposition des artistes en plus des derniers ordinateurs Apple.

Quels sont ceux que vous utilisez aujourd'hui?

Je suis resté fidèle à la marque Apple en raison de ses qualités graphiques, affectées spécifiquement aux images virtuelles. Un simple iMac, connecté à un traceur Epson, me permet d’imprimer des images avec un rendu exceptionnel dû en partie à la forte pigmentation des encres.

Quels sont les grands changements que vous avez observés?

Trois changements majeurs ont ponctué ma démarche de créateur depuis le début des années quatre-vingt-dix :

  • Les 16 millions de nuances colorées offrant de subtils dégradés.
  • Le stylet électronique avec sa finesse d’exécution.
  • Les traceurs, des imprimantes, à jet d’encres.

 

Sans ces trois paramètres, mon travail d’artiste numérique aurait été largement amputé d’une incroyable facture qui donne une crédibilité supplémentaire aux œuvres informatisées.

Quel regard portez-vous sur les innovations technologiques et leur conception? Qui sont les maîtres du genre?

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crédit : Bertand Flour

 

Les innovations technologiques sont étonnantes, car elles peuvent orienter le plasticien au travers de son propre imaginaire, en dépit de la pensée créatrice qui est l’ossature de toutes œuvres graphiques informatisées. Apple au style si particulier reste incontestablement un des fleurons de l’imagerie virtuelle, alors que la marque Epson rivalise avec la photographie grâce à des encres fluides ayant une durabilité exemplaire dans le temps. Certains fabricants de papier proposent en outre des supports spécifiques aux œuvres numériques dont la qualité est très alléchante : Hahnemühle, Canson Digital Fine Art…

 

Aimez-vous la période actuelle artistiquement et technologiquement parlant?

Je me suis engouffré dans le monde technologique en passant sitôt de l’Ecole des Beaux-arts de Paris à l’entreprise Apple, car ma vision de l’art contemporain passe étonnement par les sciences de mon époque. La nouveauté souvent inattendue de mes images s’apparente à une démarche artistique en corrélation avec les arts numériques, bien que ces œuvres informatisées soient les prémices d’un courant artistique encore embryonnaire : la création est a fortiori le reflet de notre imaginaire que seule la fantaisie mène au-delà des apparences.

Pour qui travaillez-vous aujourd'hui?

Je revendique le statut d’artiste numérique en sollicitant les galeries et les centres d’art contemporain orientés essentiellement sur les nouvelles technologies. Membre correspondant de l’Académie Européenne des sciences, des arts et des lettres et vice-président du conseil international, créativité, technologie, société du XXIè siècle, mon rôle consiste à instruire les élites sur les incroyables caractéristiques des images informatiques. Je suis aussi mandaté auprès de la conférence régionale et consultative de la culture des Pays de la Loire pour faire part de mes opinions auprès des élus.

Existe-t-il une «french touch» dans l'art technologique?

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crédit : Bertrand Flour

Les artistes français qui touchent aux nouvelles technologies ont des connaissances artistiques issues directement de notre fascinante culture occidentale. Je suis moi-même empreint de classicisme, ayant longuement décortiqué les principales œuvres picturales qui égrènent les plus grands musées du monde. Ma fascination pour les arts graphiques informatisés est donc la résultante d’une vision iconographique dont le miel se dilue au contact de l’ordinateur.

Où se trouve le centre de l'art technologique selon vous?

Je ne pense pas qu'il y ait une ville plus qu'une autre qui soit le bastion de l'art informatique. Le bastion de l’art informatique se trouve en grande partie sur le Net à cause de la frivolité du marché de l’art qui accorde peu d’importance aux œuvres numériques dites reproductibles. Certains artistes exposent malgré tout dans les musées, mais leurs ouvrages sont le plus souvent aléatoires.

Quelles sont les grandes tendances à venir dans votre secteur?

La technologie aura vocation de toujours soutenir la pensée artistique qui est l’essence même de la créativité ; seulement aucun acteur majeur ne peut prétendre aujourd’hui détenir le monopole des arts graphiques informatisés, puisque ce mode d’expression reste méconnu du grand public : la notoriété de l’artiste passe avant tout par la reconnaissance de son talent, qu’il doit afficher haut en vue de changer les mentalités. Un éventuel courant artistique lié aux nouvelles technologies sera ainsi le fruit du génie humain que les images informatiques étofferont d’une aura salutaire.

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Bertand Flour est diplômé de l'Ecole des Beaux-Arts de Nantes. Son travail a été récompensé en 1992 par le prix création et infographie de l'Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris. Bertrand Flour est vice-président du Conseil International, créativité, technologie, société du XXIe siècle, et membre correspondant *de l'Académie Européenne des Sciences, des Arts et des Lettres. Il est également suppléant à la Conférence Régionale Consultation de la cultures des Pays de la Loire.
 
Expositions personnelles
 
2013 : Art In Properties – Domaine de Cureghem – Bruxelles – Belgique
2007 : Gallery twenty-four – New York City – DUMBO Brooklyn – USA : Les Images blanches – Psychose
2006 : Gallery-X – Istanbul – Turquie : Psychose
2005 : Gallery-X – Istanbul -Turquie : Les Images informatiques
2004 : Gallerie Ivana de Gavardie – Paris – France : Les Images informatiques
2003 : Gallery-X – Istanbul – Turquie : Les Dessins informatiques
2002 : Gallery-X – New York City – Harlem – USA : Les Dessins informatiques – Les Images informatiques
1999 : Gallerie Ivana de Gavardie – Paris – France : Les Images informatiques
1994 : La Galerie Multimédia – Paris – France : Les Images informatiques
 

 

crédit de l'image en Une: Bertrand Flour

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