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Qui d’Amazon ou de Microsoft remportera le méga-contrat cloud du Pentagone?

Amazon et Microsoft s’affronteront en finale de l’appel d’offres âprement disputé pour le méga-contrat de stockage de données en ligne du département de la Défense des États-Unis. Le montant total du contrat, appelé « Jedi » pour « Joint enterprise defense infrastructure cloud », pourra atteindre 10 milliards de dollars sur une période de dix ans. Il s’agit de l’un des contrats informatiques fédéraux les plus importants de l’histoire. Il fait partie d’un programme plus large de modernisation des systèmes informatiques du Pentagone.

« Je peux confirmer qu’AWS [Amazon Web Services (AWS)] et Microsoft sont les entreprises qui ont rempli les conditions minimales requises » de l’appel d’offres, a indiqué une porte-parole du département de la Défense. La course lancée en 2017 prend donc fin pour Oracle et IBM, qui figuraient jusqu’ici aux côtés d’Amazon et Microsoft dans la liste des favoris – bien que moins bien placés que ces derniers en raison d’offres technologiques et financières moins avancées – pour le contrat. Celui-ci ne sera attribué qu’à un fournisseur unique, plutôt que de le scinder en plusieurs appels d’offres, dans le but de faciliter le déploiement d’une nouvelle architecture de stockage. Le gagnant du marché sera chargé d’héberger une partie des données du département, plus de 1 300 pages, dans le cloud.

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L’attribution du contrat repoussée à l’été

Initialement attendue au printemps, l’attribution du contrat a finalement été repoussée à l’été 2019, au plus tôt à la mi-juillet plus précisément, en raison de la taille et la complexité du marché, des litiges potentiels et une enquête en cours, a fait savoir le Pentagone. Oracle avait fait part de son inquiétude quant au fait qu’un ancien employé d’Amazon travaillait sur le projet Jedi avant de s’en retirer, puis finalement de quitter le département de la Défense pour de nouveau rejoindre AWS. Un examen du processus d’acquisition a bien mis en évidence de possibles violations éthiques. Celles-ci avaient été transférées à l’inspecteur général du département de la Défense, avant que l’enquête ne conclue à l’absence de conflits d’intérêt susceptibles de nuire à l’intégrité du processus d’acquisition.

En octobre 2018, Google, un autre candidat majeur, avait renoncé à la course, indiquant qu’il pourrait être en contradiction avec ses « principes » en matière d’intelligence artificielle. « Nous ne soumettrons pas de proposition pour le contrat Jedi, d’abord parce que nous n’avons pas reçu l’assurance qu’il serait conforme à nos principes en matière d’intelligence artificielle », avait indiqué la filiale d’Alphabet. En juin 2018, le directeur général de Google Sundar Pichai avait présenté un ensemble de principes censés guider le développement et l’utilisation de l’intelligence artificielle par le groupe, filiale de la holding Alphabet. Le géant de Mountain View (Californie) entendait ainsi ne pas s’impliquer dans des « technologies qui sont ou pourraient être nocives » et « des armes ou d’autres technologies dont le but principal ou la mise en oeuvre causeraient ou faciliteraient l’atteinte physique aux personnes ». Autre motif invoqué pour renoncer au contrat : « Nous avons établi que des parties du contrat dépassaient le champ de notre certification par le gouvernement », avait précisé le groupe californien. A noter que l’annonce intervenait également quelques heures après la révélation de l’existence d’une faille de sécurité qui a exposé, durant trois ans, les données personnelles de 500 000 comptes du réseau social de Google, Google+, avant d’être découverte en mars 2018.

Amazon, leader incontesté du cloud vs. Microsoft, partenaire de confiance

Oracle et IBM désormais officiellement écartés, Amazon et Microsoft – qui font tous deux face à la grogne d’une grande partie de leurs employés, qui craignent de voir leurs technologies utilisées à des fins militaires – vont devoir faire jouer leurs atouts pour remporter le contrat. AWS peut mettre en avant une division cloud qui pourrait peser 350 milliards de dollars d’ici à 2022, soit plus de 40 % de la capitalisation boursière (fin novembre 2018) du géant du commerce en ligne (820 milliards de dollars). AWS revendiquait alors à lui seul plus de la moitié (51,8 %) du marché mondial du cloud, largement devant Microsoft (13,3 %), Alibaba (4,6 %), Google (3,3 %) et IBM (1,9 %). D’ici à 2022, AWS pourrait en outre générer 71 milliards de dollars de revenus annuels, contre 17,5 milliards en 2018. Le chiffre d’affaires de l’activité cloud du groupe de Jeff Bezos pourrait tout bonnement être multiplié par quatre en autant d’années.

Mais la partie est loin d’être gagnée pour Amazon. Au début de l’année, Microsoft avait remporté un contrat de près de 1,76 milliard de dollars auprès du département de la Défense américain, peaufinant au passage son image de partenaire potentiel pour le contrat Jedi. S’étalant sur cinq ans, jusqu’au 10 janvier 2024, cet accord porte sur la fourniture de services d’entreprises au département, à la Garde côtière et à la communauté du renseignement. A noter toutefois qu’AWS ne serait pas non plus étranger à la signature de collaborations avec le gouvernement fédéral américain, ce qui ne fait pas forcément le bonheur des actionnaires d’Amazon.

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