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Qui est prêt à s’offrir Salesforce pour 50 milliards de dollars?

Ce pourrait être la plus grande opération réalisée dans le secteur des logiciels. Salesforce serait entré en discussions avec ses conseillers financiers après avoir été approché par un acquéreur potentiel, a rapporté mercredi soir l’agence Bloomberg.

Conséquence directe de cette annonce, le cours de l’action a littéralement bondi de 11,6% hier à la Bourse de New York, à 74,65 dollars, élevant ainsi la capitalisation boursière de Salesforce à plus de 43,8 milliards de dollars (environ 39,5 milliards d’euros).

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Une start-up devenue un poids lourd en 15 ans

Fondé à San Francisco en 1999 par Parker Harris et Marc Benioff, Salesforce édite des logiciels cloud à destination des professionnels. Ceux-ci couvrent un large éventail de domaines : gestion des ventes, service client, stratégie marketing (personnalisation des parcours clients…), gestion des communautés afin de favoriser la collaboration… Avec Analytics Cloud, Salesforce propose également des solutions d’analyse des données, et avec Salesforce1 Platform, une plateforme pour le développement d’applications métiers.

En avril dernier, le groupe américain a lancé une nouvelle offre à destination des directions des ressources humaines, afin de favoriser l’engagement et la communication entre les collaborateurs d’une entreprise. Côté modèle économique, la force de Salesforce réside notamment dans la récurrence de ses revenus. Exit les vieux CD-ROM achetés une fois pour toutes, ses solutions sont pour la plupart commercialisées comme des services (Saas, software as a service) sous forme d’abonnements mensuels pour chaque utilisateur. Un pari gagnant puisque la tendance n’a fait que se confirmer avec le temps : en 2013, 41% du chiffre d’affaires réalisé par le seul secteur du CRM (custumer relationship management, gestion de la relation client, ndlr) l’étaient en Saas, selon Gartner.

Plus de 5 milliards de dollars de CA

Résultat, plus de 15 ans après sa création, Salesforce a généré 5,37 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2014. Et avec la transformation numérique des entreprises et la forte demande en services cloud, sa croissance est restée soutenue, à 32%. Lors de la publication de ses résultats financiers, l’entreprise annonçait espérer franchir les 10 milliards de dollars de chiffre d’affaires à terme.

Entre temps, Salesforce a également grossi grâce à plusieurs acquisitions stratégiques, à coup de millions de dollars. Ces dernières années, la société a par exemple mis 2,5 milliards de dollars sur la table en juin 2013 pour s’offrir ExactTarget, un spécialiste américain des services marketing à partir de l’utilisation des données. L’été dernier, la firme déboursait 390 millions de dollars pour racheter RelateIQ, un acteur des solutions CRM à destination des petites et moyennes entreprises. Et à l’heure où les internautes deviennent de plus en plus mobile-first, Salesforce a lancé en septembre un fonds de capital-risque de 100 millions de dollars pour investir dans les start-up spécialisées dans les offres mobiles ou dans les objets connectés.

Un leader qui bouscule les grands

Par conséquent, les géants américains ont été contraints eux aussi d’avancer leurs pions. Si Bloomberg n’a pas identifié le nom de l’acquéreur intéressé, les rumeurs ont déjà commencé. Déjà, avec une capitalisation à plus de 40 milliards de dollars, il faut dire que pas mal de noms sont d’ores et déjà mis de côté. Ne restent que les plus gros. Les rumeurs sur Microsoft, qui met le cap sur le cloud depuis l’arrivée de Satya Nadella, Cisco ou encore IBM vont bon train. D’autres parlent également du groupe allemand SAP qui souhaite faire migrer son business model davantage vers le cloud, ou encore d’Oracle. Ce dernier, valorisé plus de 194 milliards de dollars, souhaite lui aussi évoluer vers des solutions entièrement dématérialisées. La firme a récemment annoncé, par la voix de son co-PDG Mark Hurd, que 95% de son offre seront dans le cloud d’ici à quelques mois, contre seulement 65% aujourd’hui. Oracle n’aurait cependant pas approché Salesforce, affirme Buzzfeed. Mais si d’autres acteurs venaient à se bousculer devant la porte de Salesforce, Oracle pourrait être contraint de ne pas rester les bras croisés.

Quel que soit le nom de l’acheteur, tous ont développé des solutions cloud à destination des entreprises, mais la plupart restent encore loin derrière Salesforce qui avait su anticiper sur plusieurs segments le tournant du Saas et du cloud. Ainsi, sur le seul marché des logiciels de CRM, Salesforce apparaissait comme le leader du secteur en 2013, selon une étude de Gartner, avec une part de marché mondiale de 16,1% (en terme de chiffre d’affaires), devant l’Allemand SAP (12,8%) et l’Américain Oracle (10,2%), Microsoft et IBM arrivant loin derrière. Et le leader était aussi le plus dynamique : sa croissance de 2012 à 2013 avait dépassé les 30% sur ce créneau. L’acquisition de Salesforce permettrait donc à ces acteurs d’enfoncer le cloud face à la concurrence.

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