Aux antipodes des photos stylisées et des pastilles vidéo qu’on enchaîne comme des bonbons sur Instagram ou TikTok, Clubhouse a remis au goût du jour les conversations longues, non pré-mâchées, avec un succès qui inspire ou encourage de nombreux concurrents. Le réseau social propose depuis le printemps dernier des « salons », uniquement audio, sur des thèmes divers et des formats plus ou moins interactifs: questions-réponses d’investisseurs, papotage entre amis, interviews de célébrités avec des milliers d’auditeurs ou encore improvisations musicales.
L’application n’est pour l’instant disponible que sur invitation et sur iOS (Apple), mais déjà les grandes plateformes se mobilisent pour ne pas être en retard sur ce créneau prometteur, à l’heure du télétravail et de la fatigue des écrans. Twitter teste depuis décembre ses « Spaces », et espère ouvrir pour de bon ces « espaces » de discussion en avril, après avoir déjà lancé les tweets audio -de 140 secondes chaque- en juin dernier. Instagram a de son côté récemment amélioré les « Live Rooms »: entre 1 et 4 utilisateur(s), généralement des influenceurs, peuvent s’en servir pour s’adresser en direct à leurs fans. Ce sont des salons vidéo, mais l’appli a promis d’ajouter bientôt des « fonctionnalités audio ».
Facebook, la maison-mère d’Instagram, travaille aussi sur une offre similaire à Clubhouse, provisoirement baptisée « Fireside » (« au coin du feu »), selon la presse américaine. Mais « Fireside », c’est déjà le nom d’une application en phase de test très limitée, d’après le site spécialisé The Verge. A mi-chemin entre une plateforme d’émissions audio et Clubhouse, elle doit notamment permettre aux auteurs de podcasts de discuter avec leurs abonnés. capiche.fm donne également la possibilité de diffuser une conversation en direct, d’inviter des auditeurs à réagir, puis de la publier automatiquement sur l’application, sans passer par la case montage.
Des formats audio qui ont le vent en poupe
La plateforme Discord est beaucoup plus vieille que ces deux débutantes. Lancée en 2015, elle a été créée d’abord pour les amateurs de jeux vidéo qui voulaient discuter (à l’oral et à l’écrit) pendant leurs parties. Mais l’affluence a explosé pendant la pandémie. Des groupes d’amis s’y connectent pour regarder un film « ensemble » ou travailler. Les utilisateurs paient un abonnement pour se servir du réseau, qui n’a pas de publicité et comporte un logiciel de transcription automatique. Fin 2020, la société basée à San Francisco a annoncé avoir levé 100 millions de dollars.
Mais sa réputation a été un peu ternie par l’arrivée de supporters extrémistes de Donald Trump, bannis en masse des plateformes dominantes. En plus des applis de conversation, d’autres formats audio ont le vent en poupe. Cappuccino et Chekmate, par exemple, jouent sur les messages vocaux pour échanger entre amis ou faire des rencontres. Facebook, Twitter et les autres leaders des technologies pourraient être tentés par le rachat des start-up de l’audio. Mais le contexte politique ne leur est pas favorable: Google et Facebook font déjà face à des poursuites de la part des autorités fédérales sur leur pratiques considérées comme anti-concurrentielles. Amazon et Apple sont aussi dans la ligne de mire.
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