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Qui sont ces Français qui séduisent les grandes entreprises Tech à l’étranger?

Les médias limitent trop souvent la FrenchTech aux startups françaises, oubliant la richesse d’un écosystème aux acteurs multiples. Parmi eux, les Français présents chez les géants de la Tech, et appelés de plus en plus souvent à des fonctions à fortes responsabilités.

Dernier exemple et pas des moindres, Fidji Simo qui vient de prendre la direction générale d‘Instacart, après avoir été dans l’équipe resserrée de Mark Zuckerberg, où elle a notamment dirigé le développement de l’application mobile de Facebook .

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Les talents français séduisent de plus en plus, et nous vous proposons de les retrouver régulièrement sur FrenchWeb. Pour démarrer cette série, nous vous proposons d’aller à la rencontre d’Inès Le Bihan, qui après avoir notamment conçu de nombreux produits pour Xiaomi, l’un des dragons de la Tech chinoise, a rejoint le Facebook Reality Labs de Facebook à Seattle.

Inès Le Bihan, Lead Industrial Designer, Facebook Reality Labs, à Seattle

«J’ai passé mon bac à Quimper et intégré l’Ecole de Design Nantes Atlantique. J’ai ensuite occupé des stages et des emplois à l’étranger, en Chine, au Japon, en Italie, et aussi en France. Puis j’ai trouvé un emploi de designer aux Etats-Unis. Je suis ici depuis maintenant sept ans», résume Inès Le Bihan pour décrire son parcours.

Du Japonais Nendo à HTC en passant par l’univers Xiaomi

Une trajectoire internationale qui a d’autant plus de sens qu’elle décide rapidement de se spécialiser dans la Tech. C’est au Japon au sein de l’agence de design Nendo, où elle est embauchée en 2011 en tant qu’Industrial Designer, qu’elle commence à se familiariser avec ce type de produits.

Elle s’emploie alors à rester dans le domaine de la Tech. «Dans la Tech, je trouvais- et je pense que c’est toujours le cas- qu’il y avait beaucoup d’attention apportée à l’électronique et pas assez au produit physique. Et donc qu’il y avait encore beaucoup de place pour faire de belles choses», développe Inès Le Bihan.

Après un passage dans un accélérateur de startups lié à l’Institut européen d’innovation et de technologie en Italie où elle développe des projets avec toujours l’ambition «d’essayer de mettre du design là où il y en n’a pas», Inès Le Bihan fait son entrée chez HTC à San Francisco en 2014. Elle se retrouve alors plongée dans le monde de la Tech. La marque développe des téléphones, des tablettes… C’est aussi le début des casques de réalité virtuelle et des objets connectés à l’instar des bracelets. Elle, va en particulier travailler sur les balances connectées. Une immersion qui l’aide aussi à mieux cerner le type d’entreprise qui lui convient: une structure où il y a peu de limite à ce qu’elle peut réaliser.

En 2015, elle est débauchée par l’entreprise chinoise Huami, qui conçoit des produits vendus sous la marque Xiaomi, pour qui elle travaille à San Francisco. «Huami était alors encore considérée comme une startup. Il y avait beaucoup de liberté», explique Inès Le Bihan. Après cette expérience de trois ans, elle enchaîne en intégrant NIO, le Chinois spécialisé dans les véhicules électriques et autonomes. «Leur idée est de faire comme si une voiture est une extension du salon. Les personnes avec qui j’ai travaillé étaient très pointues dans leur discipline. C’était hyper intéressant», décrit Inès Le Bihan. «J’ai mis la priorité sur des projets, et travaillé avec les entreprises qui me plaisent, plutôt que sur des destinations», conclue t elle.

Son meilleur conseil pour tous ceux qui veulent aller travailler à l’étranger: mettre la priorité sur les projets plutôt que sur la destination

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Créer des produits dont l’intérêt dépasse leur utilité technologique

En 2019, Facebook la contacte pour qu’elle rejoigne l’entreprise. «L’idée de cette équipe de designers est que chacun doit trouver sa place. Certains sont très pointus dans les outils, d’autres dessinent très bien ou encore maîtrisent parfaitement la 3D. Le but est de créer une équipe cohérente mais avec chacun ses compétences».

Une place qu’Inès Le Bihan a trouvé puisqu’elle occupe le poste de Lead Industrial Designer au sein du Facebook Reality Labs à Seattle depuis maintenant presque trois ans. Un de ses credo: trouver la raison derrière la création d’un produit et essayer de développer toute une idée derrière. Dans son portfolio, on retrouve ainsi par exemple un bracelet connecté développé pour Xiaomi qui ressemble à un disque de jade. Une création qui a alors du sens car elle est réalisée pour une entreprise chinoise, et que cela fait référence à son histoire. Cela n’aurait pas été particulièrement cohérent pour une autre marque, nous explique-t-elle.

Le bracelet connecté inspiré du disque de jade développé par Inès Le Bihan. Crédit: Amazfit.

Cela accompagné d’un autre fil conducteur: que la technologie soit discrète. «Mon idée est que le produit doit être aussi intéressant que la technologie. L’idéal serait que même quand il n’y a plus de technologie dedans, par exemple parce qu’il ne marche plus, le produit soit suffisamment intéressant pour que les utilisateurs décident de le garder», développe Inès le Bihan. «C’est plus compliqué quand on travaille sur des produits de réalité virtuelle car sans technologie il ne se passe pas grand chose mais il y a des façons de le faire. Par exemple, en reliant ces produits à d’autres ou en intégrant la technologie de la façon la plus simple possible».

Inès Le Bihan ne peut pas révéler exactement ce sur quoi elle travaille actuellement au sein de Facebook mais explique qu’il s’agit de «produits réels, pour le monde de demain, et qui ont du sens». La Française est également plus tournée vers la réalité augmentée. En plus d’Oculus et Portal, «Facebook travaille sur d’autres initiatives entre la recherche et le produit. L’entreprise s’intéresse vraiment à tous les domaines», rappelle cette dernière. Affaire à suivre.

Rendez-vous demain pour rencontrer Thomas Gayno, Product Director, Google Workspace à New York.

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