Qui veut sauver la presse française ?
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On dit le secteur sinistré. Les marques média historiques peuvent-elles compter sur les aides publiques pour se maintenir ? Les appels aux dons (défiscalisables) ont en tout cas le vent en poupe depuis quelques années. Et pour cause.
En France, la situation financière des journaux dépend en partie des subventions. A ce jour, les trois principaux titres de presse (Le Figaro, Le Monde, Aujourd’hui en France) reçoivent entre 16 et 11 millions d’euros d’aides publiques par an. Depuis 2007, l’association Presse et Pluralisme créée à l’initiative du syndicat de la presse quotidienne nationale (SPQN), permet de bénéficier d’une réduction d’impôt égale à 66% du montant du don. Même indirecte, c’est finalement une nouvelle aide de l’Etat. L’Humanité y a eu recourt en 2011 et avait récolté 1 million d’euros, mais aussi Le Monde Diplomatique, et plus récemment, Charlie Hebdo dont les dons ont atteint 4,2 millions d’euros environ (2,65 millions via le fonds Presse et Pluralisme), selon LeMonde.fr.
Des dons pour fédérer autour de la marque
Les dons défiscalisés ne peuvent à eux seuls sauver la presse. Le plateforme «J’aime l’info» lancée en 2011 par le Syndicat de la presse indépendante d’information en ligne et par Rue89 n’avait réunis qu’à peine 96 000 euros en 2012. Autant dire une goutte d’eau. D’autres préfèrent tenter la logique du financement participatif sur des plateformes privées. Nice-Matin a ainsi récolté 300 000 euros de dons (non défiscalisés) sur la plateforme Ulule. Tout comme Terra Eco qui a dégagé 100 000 euros en trois semaines en 2014.
«Plus on est atypique, mieux le financement participatif des média peut fonctionner», estime de son côté le média Contrepoints.org, qui affirme une ligne libérale et entend fédérer autour de celle-ci. «Le financement participatif de la presse est une voie qui nous paraît prometteuse, pour encourager le financement de sujets ou d’angles de vue qui sont insuffisamment couverts dans la presse traditionnelle.», précise-il.
Pour sortir de la logique de perfusion directe, les députés ont proposé fin 2014 de créer un nouveau statut d’entreprise solidaire pour les titres de presse. Celui-ci permettrait aux particuliers et aux entreprises d’investir des fonds. Reste à définir le montant de l’abattement. Les actionnaires devront d’ailleurs accepter de «renoncer à une partie des bénéfices pour les réinvestir dans l’activité de la société », avait précisé Fleur Pellerin citée par La Croix. Les nouveaux dispositifs d’aides doivent, eux, être fixés au premier semestre 2015.
Les Français prêts à payer ?
Mais dons défiscalisés ou non, qui sera prêt à payer pour sauver un journal ? La confiance des Français dans les média est certes un peu revenue en ce début d’année, après des chiffres catastrophiques. 63% des Français font confiance à la radio pour restituer les faits (soit + 5 points par rapport à 2014), 58% pour la presse écrite (+ 3 points), 57% pour la télévision (+ 7 points) et 39% pour Internet (+ 2 points), selon le baromètre annuel LaCroix TNS Sofres publié fin janvier.
Autre frémissement positif, les chiffres de ventes de journaux, dus évidemment au contexte particulier. Au lendemain des attaques à Charlie Hebdo, le 8 janvier, Le Parisien-Aujourd’hui en France a, par exemple vendu 120.000 exemplaires en plus, soit une hausse de 50 %. Les autres quotidiens sont sur la même courbe, éphémère. La reconquête de poches d’audience est donc peut-être possible.
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Evidemment, personne ne fait confiance à la presse papier qui représente un média d’une autre époque par sa mentalité et sa vision du monde.
Tout le monde sait très bien que si les gouvernements successifs ne dépensaient pas des millions (des milliards ?) pour la presse en les confortant dans leurs archaïsmes, la presse aurait fait depuis longtemps sa mutation.
C’est sûr que voir Internet comme un concurrent n’arrange pas les choses.