Rachat de SFR : un administrateur de Vivendi dénonce des « pressions spectaculaires et choquantes »
Les pouvoirs publics auraient pris parti pour Bouygues Telecom « sans connaître le dossier »
Alors que SFR a été cédé à Numericable après plusieurs mois de tractations, Henri Lachmann, un membre important du conseil de surveillance de Vivendi – la maison-mère de l’opérateur au carré rouge -, et ancien PDG de Schneider Electric, se serait exprimé sur le déroulement des négociations, des discussions qui auraient été très tendues.
Invité ce matin du Cercle, une association qui recense les fondations en France, M. Lachmann aurait parlé de « pressions spectaculaires et choquantes » rapporte Le Parisien. Dénonçant l’ « establishment », il estime également que les pouvoirs publics avaient pris le parti de Bouygues « sans connaître le dossier » alors que, selon lui, plus de 5 000 emplois étaient menacés dans un tel scénario bien que le groupe s’était engagé à ne pas réaliser de plan social massif.
Fleur Pellerin et Arnaud Montebourg avaient effectivement émis des réserves quant au dossier de Numericable. Là où l’ex-ministre du Redressement productif estimait que « cela pose de nombreux problèmes, c’est une petite entreprise qui va lourdement s’endetter pour réaliser cette acquisition » [en savoir plus : Arnaud Montebourg sera vigilant sur les conséquences de la cession de SFR à Altice / Numéricable, ndlr], l’ex-ministre à l’Economie numérique avait souligné pour sa part qu’ « il y a un problème fiscal puisque Numericable a une holding au Luxembourg, son entreprise est cotée à la Bourse d’Amsterdam, sa participation personnelle est à Guernesey dans un paradis fiscal de Sa Majesté la Reine d’Angleterre, et que lui-même est résident suisse » [en savoir plus : Fleur Pellerin menace à demi mot Patrick Drahi (Altice / Numéricable) , ndlr].
Finalement, cette levée de boucliers aurait joué en faveur d’Altice, la maison-mère de Numericable. « Le refus de l’autre, le sectarisme de tout l’establishment ont certainement joué aussi en faveur de Drahi. Ce dossier est l’illustration de l’ostracisme dont est capable l’establishment français quand on n’est pas des leurs » aurait-il ajouté selon Le Parisien.
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