Retour sur SaaStr Annual, la plus grosse conférence du monde sur les logiciels en ligne
Du 3 au 7 Février se tenait à San Francisco SaaStr Annual, la grand messe des logiciels en mode SaaS.
Réunissant plus de 10 000 visiteurs, c’est le plus gros événement du monde, le CES du secteur.
En compagnie de nos amis frenchy d’Algolia et Aircall, nous avions décidé d’aller montrer aux américains de quel bois se chauffent les startups de l'autre côté du pond, et notamment Sellsy. Et nous n’avons pas été déçus. Petit retour sur une semaine… rafraîchissante (il faisait un temps de novembre).
WTF is SAAS?
Apparu au tournant des années 2000, notamment avec la création de Salesforce, le SaaS (Software as a Service) consiste à distribuer les logiciels sur Internet.
Tout le monde à en tête ce fameux logo de Salesforce, qui condamnait déjà les logiciels installés en interne, sur les serveurs de l’entreprise.
C’est désormais une vague puissante, dont les acteurs les plus emblématiques sont Gsuite de Google (ex Google Apps) et Office 365, la version en ligne de la fameuse suite bureautique de Microsoft.
Autour de ces locomotives s’est développé un vaste écosystème, qui propose de remplacer des offres logicielles existantes (comme Office par exemple) ou propose de nouveaux usages autour du numérique, par exemple autour du e-commerce, des réseaux sociaux ou de la relation client.
A l’heure où nous ne décollons pas de nos portable et où nos usages deviennent de plus en plus numériques, le mode SaaS est une suite logique qui permet aux entreprises de s’adapter à nos nouveaux modes de communication, souvent en temps réel.
Au coeur de San Francisco et à un jet de pierre de la Silicon Valley, SaaStr Annual permet de concentrer au même endroit des milliers d’acteurs du secteur.
Fondateurs, investisseurs, juristes, CTO, CFO, COO, CEO, C-quelque chose: un véritable défilé de ce qui compte dans l’univers du logiciel en ligne avec toujours cette facilité de contact très US.
Un grand barnum à l'américaine
Située dans un centre de concerts de la dimension d’un Zenith, la conférence est avant tout articulée sur un programme très business avec de nombreuses têtes d’affiche.
Les conférences sont réparties entre la scène principale, où défilent des stars comme Michael Pryor, fondateur de Trello, qui vient de vendre sa startup à Atlassian pour 450 millions de dollars, ou Mikkel Svane, fondateur de Zendesk qui nous raconte ses débuts et l’incroyable success story de sa start-up.
Au delà de ces conférences de stars, deux autres salles sont consacrées à des thématiques très pointues avec de nombreux experts sur un vaste ensemble de sujets.
Ceci est une des “petites” salles avant la bataille. Un bon petit terrain de foot, plein à craquer pendant les séances.
Les panels sont de très haut niveau et les intervenants souvent passionnants (bon ok, on trouve toujours un peu de bullshit par ci par là, mais nobody’s perfect).
All inclusive
Tout ceux qui ont vécu le temps béni des LeWeb à Paris comprendront la folie du truc : les prestations étaient du même ordre. Petit déjeuner le matin, bar et buffets le midi, happy hour de 16h30 à la fermeture avec open bars et petits fours…
Et tout cela pour 10 000 personnes pendant trois jours ! La logistique déployée était impressionnante et sans failles. On a du me demander cent fois si j’étais «Happy today?». Ça peut paraître too much mais quand on connait la Porte de Versailles.
Des coins lounge étaient disséminés un peu partout : bien pratique pour travailler un peu ou faire un rendez-vous impromptu avec un VC local.
Et bien entendu, les fêtes étaient du même niveau, avec open bar et petits fours à profusion.
Si le sponsoring de la conférence en elle même n’était pas donné, notre CFO n’a pu que constater un nombre anormalement bas de de notes de frais.
…avec son M.Loyal
SasStr Annual a tout de la success story à l’américaine : il y a encore 3 ans la conférence réunissait à peine 2000 personnes.
Derrière ce succès on retrouve une des éminences grises du secteur Jason M. Lemkin.
Son histoire est elle même l’exemple type de l’entrepreneur entrepreneur à succès west coast : après avoir revendu sa startup EchoSign à Adobe, il est devenu un des VC les plus respectés de la Silicon Valley dans le domaine du SaaS et a investi dans de nombreuses entreprises du secteur via son fonds Storm Ventures.
Au delà de ces activités, c’est un apôtre reconnu du SaaS et les articles de son blog sont lus et relus par tous les intervenants du secteur.
Et comme SaaStr ne lui prend apparemment pas tout son temps, il a également ouvert récemment un espace de co-working dédié aux startups SaaS, appelé (ça ne s’invente pas) le CSS (Co-Selling Space). Probablement un bon moyen pour l‘investisseur de repérer les prochaines pépites de son portefeuille.
Idéalement situé à 10 minutes de la conférences, il y avait des navettes gratuites pour emmener les participants visiter le co-working. Bref, quand il s’agit de tirer sur la ficelle, vous pouvez compter sur Jason !
Et notre petit stand: retour d'expérience
Pratiquement inconnus aux USA, nous avions décidé il y a un an déjà de sponsoriser la conférence. Nous étions curieux de présenter notre produit et de nous confronter à la réalité de visiteurs des USA et du monde entier.
Pour mémoire et sans vous imposer un sales pitch, Sellsy est une solution en SaaS qui peut remplacer jusqu’à 15 autres logiciels SaaS. Un pitch pas forcément évident en France où le SaaS démarre encore. La question était : quel sera la puissance de notre pitch au coeur du top du top de l’écosystème SaaS.
Nous n’avons pas été déçus ! Contrairement à la France ou la vente d’un logiciel en SaaS relève encore d’une bonne part d'évangélisation sur le concept lui même, nous nous somme retrouvés confrontés à des usagers déjà complètement convertis au sujet (“Yeah, I’m using Marketo, Salesforce and Zendesk. What can you do for me?”).
Nous étions sur les terres de Salesforce, qui est là bas part intégrante du paysage et fait partie du CV au même titre que qu’Excel.
La réception a été excellente et nous revenons avec plus de 150 leads, ce qui est considérable dans notre expérience, surtout aussi ciblés.
Brésil, Dubaï, USA, Canada, UK : partout notre discours semble percuter.
Bilan: une bonne piqûre d'adrénaline
Autre constat vérifié sur place : les méthodes de vente US sont beaucoup plus agressives et bottom line que ce que nous connaissons en France.
La concurrence fait rage et ne cache pas : une société de signature électronique n'hésite pas à afficher “Still Docusigning?” en énorme sur son stand, en référence à Docusign, le leader du secteur.
(Il est également amusant de noter comment les applications SaaS deviennent des verbes aux USA. Entendre “I’ll slack it to you” est super commun).
Nous avons pu travailler un pitch beaucoup plus direct, que nous avons essayé de retranscrire dans les slides ci-dessous (tant que c’est chaud dans nos têtes).
Comme vous le voyez, c’est plus simple en comparant directement : sur un marché où toutes les entreprises utilisent au moins deux des solutions citées,notre proposition de valeur est facile à comprendre.
Et à l'année prochaine!
Quand on voit ce type d'événement, et comme peut le faire le Web Summit, on ne peut que se demander qu’est ce qui sera encore plus énorme l’année prochaine (pour ceux qui suivent, oui, ils changent le décor de la grande scène tous les jours).
En tout cas nous serons à coup sûr de la partie et j’invite tous mes confrères du SaaS à se poser la question.
C’est cher, c’est loin, mais ça en vaut la peine!
Ps : si le SaaS vous intéresse, j’en parle souvent sur Twitter.
Alain Mevellec est le fondateur de Sellsy.
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