En 2016, les entreprises de la Tech française ont franchi un cap, en dépassant pour la première fois la barre des 2 milliards de dollars de financement, d'après l'indicateur FrenchWeb Invest. Bien que ce montant place l’Hexagone sur les talons du Royaume-Uni, l’année écoulée a été riche en bonnes et en mauvaises surprises pour l’écosystème français. Retour sur cinq événements majeurs qui ont rythmé la Tech française au cours des douze derniers mois.
Une levée de fonds record pour OVH
250 millions d’euros, il s’agit du montant du tour de table le plus important de la Tech française en 2016. Réalisé cet été, celui-ci est à mettre au crédit de l’hébergeur français OVH. Les fonds américain KKR é Co et Towerbrook ont participé à cette levée. Avec cette opération, la société nordiste dirigée par Laurent Allard a vu sa valorisation franchir le cap du milliard d’euros.
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Fin de partie pour Viadeo
Il se voulait comme une alternative à LinkedIn, mais Viadeo aura fini par rendre les armes. Le réseau social professionnel a finalement été placé en redressement judiciaire par le Tribunal de commerce de Paris en novembre dernier. Cette procédure sera suivie d’une liquidation judiciaire au bout de trois mois.
Ce coup dur pour la Tech française était dans l’air depuis le début de l’année. Alors que Viadeo affichait un chiffre d’affaires de 30 millions d’euros en 2013, celui-ci n’atteindra pas la moitié cette année (12,3 millions d’euros). Malgré ses ambitions à l’international, le réseau social avait réalisé une entrée en Bourse mitigée, levant 22 millions d’euros sur les 35 millions attendus. Trop fébrile pour s’aventurer hors de ses frontières, Viadeo avait décidé d’opérer une recentrage sur ses activités dans l’Hexagone. Finalement, le réseau social professionnel devrait être repris d’ici la fin du mois.
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Le coup d’arrêt de Save
Après une année 2015 encourageante, marquée par une levée de fonds de 15 millions d’euros, Damien Morin, le fondateur de Save, a connu une lourde désillusion en 2016. En juillet dernier, il a ainsi annoncé le placement en redressement judiciaire de son entreprise, spécialisée dans la réparation de smartphones et de tablettes, malgré une croissance fulgurante en l’espace de quelques mois. Trop rapide peut-être aux yeux de Damien Morin : «Nous n’avons pas maîtrisé cette croissance. (…) On cramait trop d’argent, et on ne sait pas comment.» Le dirigeant de Save explique aussi cette situation alarmante par l’échec de sa société en Allemagne et en Espagne.
Pourtant, les choses avaient bien débuté pour la jeune entreprise. De trois salariés au départ en 2013, la start-up en comptait 400 en 2016. Avant de se retrouver au bord de la faillite, Save générait même «100 000 euros de chiffre d’affaires par jour», selon Damien Morin. Cependant, le fondateur reste optimiste quant à l’avenir de son entreprise après le redressement judiciaire : «Nous avons fait un tour de refinancement pour nous permettre de passer cette étape en toute sécurité.»
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30 millions d’euros pour Wynd
Troisième année d’existence et troisième levée de fonds pour Wynd. La start-up lancée par Ismaël Ould et Arthur Perticoz a bouclé un tour de table de 30 millions d’euros en novembre auprès d’Orange Digital Ventures et de Sodexo. La start-up parisienne développe une plateforme en cloud pour digitaliser les points de vente physiques.
Avant de poursuivre son expansion géographique en Europe, au Moyen-Orient et aux États-Unis, la société veut avant tout privilégier son développement client. A ce jour, Wynd revendique plus de 5 000 points de vente reliés à sa solution cross-canal. La start-up française doit faire face à plusieurs offres de gestion dans le cloud, à l’image de Salesforce ou Oracle. Cependant, Wynd estime qu’il n’existe pas de solution, comme la sienne, capable de connecter la boutique aux ventes de manière native.
REVOIR : l'interview d'Ismaël Ould, co-fondateur de Wynd, réalisée par FrenchWeb, en novembre 2016
Deezer met un terme à son histoire française
Français au début de l’année, Deezer bouclera finalement 2016 sous pavillon étranger. Malmené sur un marché dominé par Spotify et Apple Music, le service de musique en streaming est passé sous contrôle russo-américain en septembre dernier, rejoignant ainsi Captain Train et Withings parmi les entreprises de la Tech française ayant cédé aux sirènes des groupes étrangers. Désormais, Deezer est détenu par le fonds Access Industries, détenu par Len Blavatnik, propriétaire de Warner Music.
Ce basculement est intervenu un an après l’introduction en Bourse avortée de Deezer fin 2015. Cette opération devait permettre à la société de lever 300 millions d’euros, mais la plateforme française avait finalement renoncé, évoquant de mauvaises conditions sur le marché. Présent dans 180 pays et revendiquant 6 millions d’abonnés payants, Deezer fait pâle figure face à Spotify et Apple Music, qui revendiquent respectivement 40 millions et 20 millions d’abonnés payants.
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