Révocation du chef de l’agence de cybersécurité allemande
AFP
Le chef de l’agence de cybersécurité allemande (BSI), Arne Schönbohm, va être révoqué après des informations de médias faisant état de liens avec une association présumée proche des services secrets russes, a-t-on appris auprès de sources gouvernementales lundi.
« Un changement au poste de président du BSI va intervenir rapidement », ont précisé ces sources.
Le ministère de l’Intérieur a déclaré de son côté « prendre au sérieux » les allégations contre Arne Schönbohm, et « enquêter de manière exhaustive » à ce sujet. « Le ministère étudie toute les options sur la façon de gérer cette situation », a-t-il ajouté sans préciser davantage.
Arne Schönbohm est mis en cause en raison de ses contacts présumés avec une association baptisée « Cyber-Sicherheitsrat Deutschland » (Conseil allemand de cybersécurité), elle même soupçonnée d’avoir des contacts avec les milieux du renseignement russe.
Ces liens ont fait l’objet d’investigations récemment présentées dans l’émission de la chaîne de télévision publique « ZDF Magazin Royale ».
L’association, cofondée par M. Schönbohm et basée à Berlin, conseille les entreprises, agences gouvernementales et responsables politiques sur les question de cybersécurité.
Lundi, elle a qualifié les accusations selon lesquelles elle serait sous influence russe « d’absurdes ».
Selon le quotidien des affaires Handelsblatt, M. Schönbohm fait l’objet d’un « grand mécontentement » au sein du gouvernement.
La présentation du rapport annuel du BSI par M. Schönbohm et la ministre de l’Intérieur Nancy Faeser jeudi a été annulé, affirme plusieurs médias.
Ce limogeage de facto interviendrait alors que l’Allemagne a subi samedi un sabotage ferroviaire de grande ampleur, pour lequel certains ont évoqué la piste russe dans le contexte de la guerre en Ukraine. Un sectionnement de câbles de communication stratégiques pour les trains avait paralysé le trafic pendant trois heures dans le nord du pays.
Moscou a été accusé à plusieurs reprises de cyber-espionnage contre Berlin, avant même le début de l’invasion russe en Ukraine.
La Russie est notamment rendue responsable d’un piratage informatique à grande échelle qui a visé en 2015 les ordinateurs du Bundestag et les services de la chancelière d’alors Angela Merkel, ainsi que l’Otan et la chaîne de télévision francophone TV5 Monde.
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