SAP débourse 350 millions de dollars pour s’offrir Gigya
Le géant allemand SAP, spécialisé dans les logiciels et les services pour les entreprises, a annoncé l’acquisition de la société israélienne Gigya, spécialisée dans la gestion de profils clients. Les modalités financières de l’opération n’ont pas été dévoilées, mais des sources citées par TechCrunch évoquent un montant de 350 millions de dollars. L’acquisition doit être finalisée au quatrième trimestre 2017.
Fondée en 2006 par Eyal Magen, Rooly Eliezerov et Eran Kutner, Gigya développe une plateforme qui permet aux entreprises de gérer les profils marketing de leurs clients et leurs préférences. En parallèle, l’entreprise israélienne offre l’opportunité aux clients de garder le contrôle sur leurs données. A ce jour, Gigya gère 1,3 milliard de profils clients et revendique un portefeuille de 700 entreprises, dont L’Oréal, KLM et ASOS. Basée à Mountain View, en Californie, la société a également une antenne en Israël pour héberger sa R&D.
Cette acquisition doit permettre à SAP de renforcer sa plateforme e-commerce Hybris pour proposer aux entreprises une solution cloud qui leur permet «de profiler et de convertir de nouveaux clients, de recueillir des conclusions précises tirées des sources disparates d’engagement des consommateurs et de collecter des données pour des choix de consommateurs améliorés qui sont en ligne avec des règlements», explique le groupe allemand dirigé par Bill McDermott.
Une réglementation européenne de la protection des données plus stricte en 2018
En mettant la main sur Gigya, SAP permet également aux entreprises de se mettre en conformité avec la réglementation en matière de protection des données qui va se durcir en Europe. Adopté le 14 avril 2016, avec une mise en application prévue dès 2018, le nouveau Règlement général sur la protection des données (RGPD) alignera les mesures de protection des données entre tous les pays de l’Union européenne. En France, il remplacera la loi «Informatique et Libertés» actuellement en vigueur.
Au coeur de ce nouveau règlement se trouve notamment la question du partage des données en dehors de l’Union européenne. Dorénavant, cela ne sera possible que si l’entreprise peut garantir à ses utilisateurs que leurs données seront protégées de la même manière en dehors de l’Union européenne.
Pour rappel, le 1er août 2016 est déjà entré en vigueur le «Privacy Shield», un dispositif encadrant le transfert de données personnelles entre l’Union européenne et les États-Unis. Il garantit aux entreprises européennes que les données personnelles de leurs clients sont protégées de la même manière outre-Atlantique, dans la mesure où elles les transfèrent à des entreprises enregistrées auprès de l’administration américaine.
Autre élément-clé du nouveau règlement européen : l’exercice du droit à l’oubli, rendu possible pour tous les clients d’une entreprise dans un délai d’un mois. Cette dernière doit donc être capable d’identifier l’ensemble des données qu’elle possède sur ses clients, de les localiser, et de les supprimer rapidement.
Plus de 9 entreprises européennes sur 10 n’ont qu’une compréhension partielle du nouveau règlement européen en matière de protection des données, selon les résultats du rapport européen sur la confidentialité des données, réalisé par Symantec fin 2016 en partenariat avec le cabinet d’études indépendant Vanson Bourne.
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