SenseTime lève 600 millions de dollars pour mettre l’intelligence artificielle au service de la reconnaissance faciale
Le montant
La licorne chinoise SenseTime, spécialisée dans l’intelligence artificielle pour la reconnaissance faciale, a bouclé un tour de table de 600 millions de dollars mené par le géant chinois du commerce en ligne Alibaba. Le fonds souverain singapourien Temasek et le distributeur chinois d’électroménager Suning ont également participé à l’opération.
Selon les médias américains, celle-ci valorise la société au-delà des 3 milliards de dollars, ce qui constitue un record mondial pour une start-up dans l’intelligence artificielle. En juillet 2017, l’entreprise basée à Hong Kong avait déjà levé 410 millions de dollars.
Le marché
Fondée en 2014, SenseTime développe une technologie de reconnaissance faciale qui permet d’identifier les personnes ou les voitures dans la rue ainsi que dans les lieux publics. Le dispositif conçu par la licorne chinoise s’appuie sur l’intelligence artificielle afin d’analyser les images des caméras de surveillance pour les comparer avec des photos d’identité. Pour sa technologie, SenseTime revendique un taux d’erreur extrêmement faible (0,001%).
Les solutions d’analyse visuelle développées par la société intéressent au premier degré les autorités chinoises, qui cherchent à contrôler tous les faits et gestes de la population. Dans ce sens, la police chinoise peut s’appuyer sur un gigantesque système national de 170 millions de caméras de vidéosurveillance, nourries à l’intelligence artificielle, et sur de nouveaux équipements, comme des lunettes connectées. Ces dernières se connectent à un flux relié à la base de données mise en place par les autorités chinoises pour détecter d’éventuels criminels. De cette manière, les policiers peuvent identifier un suspect dans une foule en prenant une photo et en l’associant avec la base de données.
Pour rappel, tout citoyen chinois doit s’enregistrer dès 16 ans auprès des autorités avec une photo d’identité pour alimenter une fichier national et centralisé de la population. En croisant ces données avec les images haute définition des caméras de surveillance grâce à la reconnaissance faciale, Pékin peut ainsi assurer une surveillance permanente de la population.
Les solutions de SenseTime ne servent pas seulement à traquer les citoyens chinois, elles sont aussi utilisées par de nombreuses entreprises. A ce jour, la licorne revendique un portefeuille de plus de 400 clients dans des secteurs différents, comme la FinTech, la Smart City ou encore l’automobile. La société travaille notamment avec Suning pour mettre au point des guichets automatisés reposant sur la reconnaissance faciale.
Dans l’intelligence artificielle, la Chine veut tenir la dragée haute aux États-Unis pour devenir le leader du secteur. Dans ce sens, Pékin a dévoilé en juillet 2017 un plan de développement national en faveur de l’intelligence artificielle pour que le secteur génère plus de 20 milliards de dollars à l’horizon 2020 et près de 60 milliards de dollars d’ici 2025. Fin mars, Emmanuel Macron a de son côté annoncé un plan de 1,5 milliard d’euros pour que la France soit à la pointe en matière d’intelligence artificielle.
Les objectifs de la Start-up
Ce tour de table doit permettre à la licorne chinoise d’étendre son rayonnement à l’international et de se concentrer davantage sur de nouvelles applications industrielles, notamment dans le secteur bancaire et la grande distribution.
SenseTime : les données clés
CEO : Li Xu
Création : 2014
Siège social : Hong Kong
Activité : reconnaissance faciale
Financement : 600 millions de dollars en avril 2018
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Comment se fait-il que de tels succès ne se concrétisent pas en France ?
Est-il aberrant d’affirmer que la cause en est la fiscalité des entreprises ?
Qu’en serait-il si les bénéfices NON DISTRIBUES n’étaient pas assujettis à l’impôt ?
A mon sens la réflexion est un peu juste.. Le nerf de la la guerre est toujours l’argent… En France, les levées de fond sont faibles et peu dans la culture… Dans les pays leader… le cash est investit et les financeurs prennent des risques… il y a donc bcp d’argent sur la table… les pépites deviennent des licornes !