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Startups industrielles: l’État cherche des investisseurs pour financer 70 à 100 nouvelles usines d’ici 2025

AFP

Pour éviter la « vallée de la mort » des start-up qui disparaissent faute de financements, l’État est incité à faire évoluer son modèle de soutien et à faire appel au privé, afin que les jeunes pousses industrielles puissent construire leur première usine. « Le potentiel est de 70 à 100 nouvelles usines d’ici 2025 », a indiqué mercredi un membre du cabinet de la ministre de l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher, à la presse. La ministre a reçu mercredi avec son collègue Cédric O, chargé de la transition numérique, un rapport rédigé par l’Inspection générale des finances et le Conseil général de l’économie, qui émet 13 recommandations pour lever les freins au développement de start-up industrielles en phase d’industrialisation.

Parmi les 1 500 recensées en France (soit 12% du total des jeunes pousses), certaines commencent à être connues, comme Ynsect ou Innovafeed, qui produisent près d’Amiens dans les Hauts-de-France et à Dole dans le Jura des insectes pour l’alimentation animale et/ou humaine. D’autres le sont moins, comme Aledia, spécialisée dans l’électronique qui va poser jeudi la première pierre de son usine de diodes électroluminescentes à Champagnier, près de Grenoble (Isère).

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Situées dans la biotech, l’électronique, la robotique, la santé, l’agroalimentaire ou l’énergie, ces start-up industrielles ont une « capacité de revitaliser l’emploi dans les territoires », car contrairement aux start-up du numérique, elles ne sont pas en Ile-de-France, et souvent loin des grandes villes, note le rapport.

Un potentiel de création de 3 000 emplois d’ici 2025

Selon une étude du cabinet Roland Berger, pour les 15 principales start-up évaluées, il existe un potentiel de création de 3 000 emplois d’ici 2025 et 10 000 d’ici 2030. À titre de comparaison, 11 000 emplois nets ont été créés par l’industrie en France en 2019. Le rapport souligne le besoin de « mobilisation accrue des financements privés » pour aider au développement de ces start-up, tant pour leur permettre de faire éclore un « démonstrateur » de technologie, que pour financer leur phase d’industrialisation avec la construction de la première usine.

Sur cette dernière, le fonds public SPI (sociétés de projets industriels) de Bpifrance « ne saurait être suffisant, ni intervenir seul », souligne le document qui préconise à la fois la reconduction de ce fonds public en abaissant son ticket d’entrée à 5 millions d’euros, et la création d’un autre fonds abondé par des grandes entreprises françaises et l’État. Il pointe les faibles résultats obtenus à ce jour par les initiatives annoncées par les grands groupes en faveur des start-up.

Les « corporate venture capital » (CVC) comme le fonds Total Carbon Neutrality Ventures doté à terme de 400 millions d’euros, le fonds d’Air Liquide (100 millions d’euros), Safran Corporate ventures (80 millions d’euros), Seb Alliance ou EDF Pulse, sont « moins présents à l’échelle de l’UE que les CVC allemands ou britanniques » et « adoptent majoritairement une position de suiveur » indique le rapport. Il suggère aussi la mise en place de prêts « industrialisation » par Bpifrance, et demande plus d’accompagnement administratif.

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