Supprimer la main d’oeuvre, prochaine étape de la micromobilité?
A l’inverse des entreprises de trottinettes électriques en free-floating Lime, Bird, Dott et autres Bolt, Tortoise a choisi un nom en deux syllabes qui renvoie plutôt vers un animal lent (mais qui finit toutefois par gagner face au lièvre). C’est parce que Tortoise, startup californienne lancée officiellement hier par David Graham et Dmitry Shevelenko (ex-directeur du développement commercial chez Uber) ne fait pas partie des opérateurs de trottinettes ou vélos électriques. Elle entend plutôt fournir à ces derniers une technologie qui permettrait de rendre les trottinettes et vélos semi-autonomes.
La technologie de Tortoise combine guidage à distance (par des employés de Tortoise) et autonomisation pour déplacer, à faible vitesse, les véhicules d’un point A à un point B, sans intervention humaine sur place. Elle permet aussi à la trottinette d’aller vers l’utilisateur au lieu de l’inverse. La solution — qui coûtera aux entreprises 100 dollars par trottinette ou vélo pour l’installation, et entre 50 et 100 dollars par mois pour l’utilisation et l’assurance — inclut aussi deux caméras, un processeur, un radar, et deux roues robotisées stabilisatrices. A terme, la startup entend rendre les véhicules complètement autonomes. Elle envisage également une tarification au kilomètre.
Décupler les revenus des opérateurs
Le but est double. Il s’agit d’abord de réduire le besoin en main d’oeuvre des opérateurs, qui aujourd’hui collaborent avec des freelance ou mettent en place des équipes dédiées pour récupérer, recharger et replacer les trottinettes utilisées. Ensuite, les opérateurs pourront optimiser le placement stratégique des véhicules (au plus près des clients potentiels, auprès d’une station de rechargement, ou hors de lieux encombrés), et décupler leur l’utilisation, et donc leurs revenus.
Tortoise a signé un accord avec la ville de Peachtree Corners, dans l’Etat de Géorgie, pour déployer et tester sa technologie en situation réelle. L’entreprise commence par ailleurs à collaborer avec les fabricants Acton, Tronx Motors, Veemo et Yimi, ainsi qu’avec les opérateurs Wind, Gotcha, CityBee, Go X, et Shared.
Outre l’acceptation du public de voir des véhicules légers se déplacer tous seuls dans un environnement urbain et d’autres défis technologiques (rien n’est pour le moment prévu en cas de renversement du véhicule à part l’envoi d’un signal à Tortoise), il reste encore un obstacle majeur pour l’entreprise de David Graham et Dmitry Shevelenko: l’approbation réglementaire. En l’absence de cadre juridique général, les opérateurs devront négocier avec les municipalités pour faire accepter la technologie. Tout comme Segway-Ninebot, entreprise chinoise qui s’est aussi positionnée l’été dernier sur les trottinettes autonomes, et possiblement Uber, Tortoise devra enfin prouver sa capacité à déployer sa technologie à grande échelle. Si elle y parvient, une nouvelle cible pourra s’ouvrir à elle: les robots de livraison ou de sécurité.
Another tele-operated scooter demo, this time from startup @TortoiseHQ
Retrofitted onto existing scooter, powered by a @Raspberry_Pi, camera and microcontroller.
They will offer the service for a fixed price per month to save on operations cost and prevent urban clutter.#MME pic.twitter.com/b4ULsvkG73
— Edward Miller (@TweetEdMiller) October 1, 2019
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