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#SXSW2016: Beyond the Hype

D’année en année, la fréquentation augmente, les participants se diversifient et la tonalité change. La seule chose qui ne change pas, c’est SXSW lui-même nous disent les habitués: le plus grand croisement entre les technologies et la créativité. Marques, agences, medias, entrepreneurs et startupeurs se mélangent pour créer une atmosphère d’inspiration chapeautée par une intelligence collective internationale.

Cette année, nous sommes allés à SXSW pour découvrir son écosystème unique et sa mentalité “Keep Austin Weird” qui a fait d’elle l’une des villes américaines les plus dynamiques dans les secteurs des nouvelles technologies. La Sillicon Valley, quant à elle, est de plus en plus chère et ne privilégie plus que le business en laissant moins d’opportunités à la créativité et le mode “garage”.

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Constat du marché actuel, projection à moyen ou long terme, il est intéressant de souligner le pragmatisme des intervenants quant aux sujets abordés. Moins de théorie et plus de cas pratiques pour comprendre l’impact de l’innovation dans nos vies de tous les jours. L’heure est également à la remise en question: «Il est possible que les réponses que nous avons soient mauvaises… [] et il est possible que les questions que nous nous posons ne soient pas bonnes non plus» lance Gerald Casey, fondateur et CEO de MBA accross America, lors de sa keynote d’ouverture.

Gerald Casey — Keynote d’ouverture / SXSW Interactive 2016

«Avec tout ce pouvoir entre nos mains, pourquoi les gens continuent-ils à souffrir?» ajoute-il, en reprochant au secteur high tech de se concentrer uniquement que sur la résolution des problématiques qui rapportent.

Si les industries du Web et leurs places de marchés (Amazon, E-bay, Uber… pour ne citer que les plus grands) ont radicalement changé notre façon de consommer, elles ont également largement contribué au déséquilibre de la répartition des flux financiers. Blockchain et le crowdsourcing semblent aujourd’hui être les premières pistes de réponses dans cette économie déséquilibrée et c’était avec attention que nous avons suivi ces deux sujets durant ce festival.

L’avenir de Blockchain

Né de la crise des subprimes, la première annonce du concept de Bitcoin a été publiée sur la Cryptography Mailing List par Satoshi Nakamoto le 1er novembre 2008, peu après l’effondrement de Lehman Brothers. Le premier système de monnaie en Peer-to-Peer était né.

Même si le Bitcoin a encore beaucoup de difficultés à pénétrer nos vies de tous les jours (du grandement au fait que ceux qui achètent cette devise aujourd’hui le font pour des objectifs de stockage/spéculation plutôt que pour des transactions quotidiennes), la chose qui nous intéresse vraiment c’est Blockchain, l’architecture sous-jacente de Bitcoin. Une technologie de certification et de transmission d’informations, transparente, sécurisée, et fonctionnant sans organe central de contrôle. Imaginez une sorte de registre tenu sur chaque ordinateur (vous, nous, nos parents…) pour valider automatiquement et collectivement n’importe quelle transaction réalisée.

Dans l’histoire d’Internet, le Peer-to-Peer a toujours été la bête noire des «intermédiaires» lorsque ces derniers n’avaient pas (ou que peu) de valeurs ajoutées. La venue de Blockchain est vue comme une véritable révolution car applicable à une multitude de secteurs/industries (musique, santé, éducation, finance, humanitaire…).

«Nous sommes tous alignés sur le fait que Blockchain changera en bien notre économie, nous encourageons et apporterons notre soutien aux projets qui iront dans ce sens» lance Mike Woster, COO de La Fondation Linux lors de la conférence State of Blockchain 2016: Where Do We Go From Here?

Une des formes de cette révolution en marche passerait déjà par l’adoption en entreprise des «smart contracts» imaginés pour exécuter les termes d’un contrat de façon automatique lorsque les conditions sont respectées. L’approche algorithmique permet à deux partis de nouer une relation commerciale sans nécessairement avoir le besoin d’une confiance mutuelle au préalable. Certains rêvent déjà d’appliquer la Blockchain dans le domaine de la santé pour vérifier la fabrication et distribution de médicaments pour éviter les contrefaçons… Bref, vous l’aurez compris, une infinité de possibilités d’exploitation pour les années à venir.

Le crowdsourcing

L’autre sujet qui nous a particulièrement intéressé était le crowdsourcing.

Le crowdfunding, nous le déjà connaissons tous. Il y a 10 ans, qui aurait pu imaginer que l’étape du passage dans les banques ne serait plus indispensable lorsque l’on avait une idée d’envergure? Avec l’arrivée de Kickstarter, Wiseed ou encore KissKissBankBank nous arrivons aujourd’hui à comprendre son concept bien démocratisé et ses enjeux.

Mais l’argent n’est pas la seule problématique quand il s’agit de faire de son projet un nouveau standard international face aux gouvernements et aux lobbies. Cette année, le cas concret d’Hyperloop nous a aidé à mieux saisir toute la force du crowdsourcing.

Le crowdsourcing n’est pas seulement riche en potentiel pour rendre Internet plus durable et pour créer une société mondiale de l’innovation, il interpelle également les citoyens en tant qu’experts (dans leurs domaines). De simples participants, nous sommes donc passés, le temps d’une keynote, à des investisseurs et «employés» potentiels devant Dirk Ahlborn, CEO de Hyperloop Transportation Technologies.

Dirk Ahlborn — Crowdsourcing the Hyperloop / SXSW Interactive 2016

L’ambition est de proposer une réponse aux problèmes de la densité du trafic urbain et pour une première mise en place de la plateforme à Quay Valley, le projet aurait besoin de 6–7 milliards de dollars (très peu comparé aux 65 milliards de dollars pour la plateforme ferroviaire à grande vitesse de Californie).

«Les autres compagnies ont échoué parce qu’elles étaient cantonnées à un pays. Par exemple, si vous voulez mettre en place ce genre de projet en Amérique il vous faudra 20 années, même chose en Suisse. Les gouvernements changent, les budgets changent, un jour vous avez un soutien, le lendemain vous le perdez. C’est pourquoi nous ne voulons pas être seulement une entreprise, nous voulons être un mouvement avec des gens du monde entier» nous explique Dirk pour justifier son étape de crowdsourcing.

Mais alors vous allez nous demander «in fine, est-ce simplement de l’Open Source?». Le rapprochement peut être tentant mais le crowdsourcing et l’open source restent deux approches complètement différentes. L’open source est une projection pragmatique des 4 libertés fondamentales du logiciel (utilisation, étude, modification, et distribution de ce dernier dans n’importe quel but) alors que le crowdsourcing décrit l’effet de levier via l’intérêt et le temps libre d’un grand groupe de personnes pour accomplir une tâche qui, autrement, ne pourrait pas être réalisé. Par exemple, WikiMedia (l’outil utilisé derrière Wikipedia) est open source mais le projet Wikipedia, lui, est crowdsourcé.

L’avenir nous dira si Hyperloop chamboulera ou non les industries du transport. En attendant, ce projet fou mis sous le feu des projecteurs a permis de redonner un brin d’élan à cette voie alternative pour ceux d’entre nous qui rêvent de changer le monde.

Et le reste?

Pour les autres #HotTopics abordés durant SxSW, ne vous inquiétez pas, nous étions également à l’affut:

#VR: Nous vous le confirmons, la VR est à date le moyen le plus efficace pour créer un univers totalement immersif. Il ne manque plus que les talents créatifs pour accélérer cette courbe de progression.

#IA / #Robotique: Ces projets futuristes dont on parle mais que l’on n’a pas forcément envie voir arriver maintenant. Le vrai Terminator, ce n’est pas encore pour demain. Certes, les avancées dans le domaine ont été considérables ces dernières années mais les médias confondent encore trop souvent Computing (Calcul) et IA. La Google Car peut vous conduire d’un point A à un point B en toute sécurité (du moins on l’espère) mais ne tombera pas encore amoureux de vous (l’inverse sera plus probable).

#TravailCollaboratif #email666: L’email est contre productif dans la journée de travail à cause des mauvaises habitudes des gens qui l’utilisent. Les apps de messageries instantanées (WeChat, WhatsApp ou Slack le petit dernier) ont le vent en poupe mais aucun n’est un standard universel comme l’email (compatible avec des centaines de clients). Que feriez-vous de vos archives si Slack mettait la clé sous la porte demain? Et si la next killer app utiliserait une surcouche à un standard existant?

Voilà le résumé de notre séjour SxSW version 2016. Des conférences, des rencontres et des données à la pèle à l’image de notre quotidien connecté… à nous maintenant de faire la part des choses pour en tirer le meilleur qui nous rappelle parfois que rien n’est hors de portée.

Crédit photo: SxSW

bao-tu-ngocBao Tu NGoc est Responsable de la Production Digitale et Intégrée au sein de l'agence BETC, qui appartient au groupe Havas.

Il a travaillé auparavant chez Fred&Farid, à la tête du département de Production Digitale puis en tant que CTO.  

 

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